Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 9 février 2021, point 3.16 de l'ordre du jour

Texte déposé

Le droit à l'information est garanti par la constitution suisse (art. 16 Cst). Les personnes sourdes restent malheureusement, trop souvent oubliées et n'ont que très rarement accès à des informations officielles en langue des signes. Les informations par écrit ne suffisent pas, car le français écrit est au mieux une deuxième langue pour la communauté sourde.

 

Si la Confédération interprète depuis plusieurs mois ses conférences de presse en langue des signes, les cantons n’en ont pas fait autant. Cela prive les personnes sourdes (10% de la population) d'une source d'information importante dans de bonnes conditions.

 

Le Conseil d’Etat a-t-il l’intention d’interpréter ses conférences de presse en langue des signes ?

Transcriptions

M. Vassilis Venizelos —

Le Conseil d’Etat a-t-il l’intention d’interpréter ses conférences de presse en langue des signes ?

Ce matin, le Grand Conseil a donné un signal très fort en faveur de la reconnaissance de la langue des signes. Ma question s’inscrit dans la continuité de cette décision. Le droit à l’information est garanti par la Constitution suisse. Les personnes sourdes restent malheureusement trop souvent oubliées et n’ont que très rarement accès à des informations officielles en langue des signes. Les informations par écrit ne suffisent pas, car le français écrit est au mieux une deuxième langue pour la communauté sourde.

Si la Confédération interprète depuis plusieurs mois ses conférences de presse en langue des signes, les cantons n’en ont pas fait autant. Cela prive les personnes sourdes — 10% de la population — d’une source d’information importante dans de bonnes conditions.

Le Conseil d’Etat a-t-il l’intention d’interpréter ses conférences de presse en langue des signes ?

Mme Nuria Gorrite (C-DCIRH) — Conseiller-ère d'État

Depuis le début de la crise COVID, le Conseil d’Etat a été contraint d’adapter sa stratégie de communication aux impératifs sanitaires et à la nécessité d’informer, souvent et très largement, la population des mesures prises. Pour cela, un dispositif extraordinaire de diffusion vidéo des conférences de presse a été mis sur pied, ainsi que la mise à disposition des supports de présentation, des résumés des différentes informations et mesures.

Depuis, de tels dispositifs ne sont pas systématiques — comme vous avez pu le constater, toutes les conférences de presse du gouvernement ne se déroulent pas en direct — mais réservés à certaines conférences de presse où notamment des mesures populationnelles de lutte contre le virus peuvent être annoncées et pour lesquelles une très large audience publique se manifeste, beaucoup plus que pour les conférences de presse ordinaires du Conseil d’Etat.

Depuis avril dernier, des premières mesures allant dans le sens des préoccupations exprimées par M. Venizelos ont été prises, à savoir l’utilisation de la retranscription automatique des contenus sous forme de sous-titres — en français via Facebook live. Pour les modalités de traduction des supports écrits pour les rendre accessibles aux personnes qui pratiquent la langue des signes française (LSF), de même que la retranscription en LSF des conférences de presse du Conseil d’Etat, l’étude menée qui demande un investissement financier et technique touche à sa fin. Des tests seront très prochainement mis en place durant ce premier trimestre.

L’accessibilité de la communication de l’Etat aux personnes à besoins particuliers s’inscrit dans une démarche en cours plus globale relative à l’application de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées du 13 décembre 2006 que la Suisse a ratifiée le 15 avril 2014. Elle s’intègre dans une réflexion, notamment portée par le Département de la santé et de l’action sociale, qui concerne l’ensemble des prestations et la manière de les rendre accessibles à chaque citoyen, quel que soit le besoin.

M. Vassilis Venizelos —

Je remercie le Conseil d’Etat pour sa réponse et je me réjouis de sa volonté de rendre plus facile la vie des sourds en renforçant les dispositifs mis en place. Je me réjouis que les études et les tests évoqués se réalisent concrètement.

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