Point séance

Séance du Grand Conseil du mercredi 15 décembre 2021, point 20 de l'ordre du jour

Document

Texte adopté par CE - R-CE INT Barbezat-Fuchs 21_INT_6 - publié

Transcriptions

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Mme Circé Barbezat-Fuchs (V'L) —

Je remercie le Conseil d’Etat pour sa réponse. Je reconnais que, dans mon interpellation, je ne me suis pas axée sur les articles de la convention, mais sur les quatre grands principes de l’Unicef et surtout le premier : « Aucun enfant ne doit être discriminé en raison de son sexe, de ses origines ou de sa nationalité, de sa langue, de sa religion, de la couleur de sa peau, d’un handicap ou de ses convictions politiques. » Personnellement, je trouve que les quatre principes de base permettent de refléter sans ambiguïté la volonté de la Convention des droits de l’enfant des Nations Unies – à bon entendeur.

J’ai déposé ce texte ensuite d’un échange avec ma belle-fille, âgée de huit ans, lorsqu’elle a dû apprendre par cœur les droits de l’enfant. Elle m’a alors demandé ce qu’était une « race humaine » car elle ne connaissait que les races de chiens et de chats. De plus, sa maîtresse venait de leur apprendre en cours de préhistoire que tous les humains sur terre étaient issus de la même branche : les Homo sapiens. En tant que préhistorienne, j’étais fière qu’elle ait retenu cela, mais étais empruntée par sa demande d’explication, car que lui dire à part qu’elle avait raison ? En effet, depuis le Troisième Reich et la mauvaise utilisation de l’archéologie dans une idéologie raciste, les archéologues s’efforcent au moyen de nombreux outils de médiation culturelle – des cours, articles, etc. – de démontrer par A + B que l’ensemble des humains actuels vivant sur notre planète est issu de la branche des Homo sapiens – avec quelques nuances venant du Neandertal – mais n’entrons pas dans cette polémique !

Nous sommes donc des Homo sapiens, mais c’est en archéologue que je me suis trouvée empruntée pour expliquer ce que voulait dire ce manuel en utilisant le terme de race, puisque les autres termes liés à la discrimination étaient aussi tous utilisés, ou presque. C’est ainsi, dans cette optique, que j’ai déposé mon interpellation. Je remercie le Conseil d’Etat d’avoir réagi en demandant à la Conférence intercantonale de l’instruction publique de Suisse romande et du Tessin de modifier le texte en question. Cependant, je comprends bien les craintes des milieux antiracistes quant à supprimer toute discussion autour de ce terme controversé et je rejoins la proposition de M. Patrick Simon, transcrite dans le Blick version française, de réaliser un cours scolaire autour de cette terminologie. Alors, peut-être ne faut-il pas simplement biffer ce terme dans le manuel de géographie, mais plutôt élaborer une approche pédagogique sur le mot « race » ? En effet, au-delà des questions scientifiques, d’identité et de combat pour l’égalité, c’est aussi un problème linguistique, car son origine étymologique est incertaine. Vient-il du mot latin radix qui signifie racine ou du mot arabe ras signifiant tête ? Tout le problème ne vient-il pas en effet de là ? Est-ce l’origine ou la couleur de peau, le problème ?

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion n’est pas utilisée.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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