24_INT_73 - Interpellation Patrick Simonin et consorts - Production indigène de produits de première nécessité, avons-nous appris ? (Développement).

Séance du Grand Conseil du mardi 23 avril 2024, point 10 de l'ordre du jour

Texte déposé

L’actualité est pénible pour les emplois vaudois en site de production alors que les circuits-courts sont dans toutes les bouches mais peinent à être maintenu ou à se concrétiser. Le danger d’une désindustrialisation de notre Canton nous guette.

 

A titre d’exemple, parlons des masques chirurgicaux de type IIR, des produits de première nécessité, primordiaux pour garantir une sécurité sanitaire en cas de crise.

 

Petit historique :

  • Fin de l’hiver 2020 : rupture de stock, car approvisionnement aléatoire et produits bloqués,
  • Printemps 2020 : les prix flambent et ces masquent coûtent jusqu’à 10 x leur prix,
  • Fin de l’été 2020 : des prix de + de 600% sont encore constatés,
  • Hiver 2021 : des PME locales se sont équipées et peuvent aider à satisfaire les demandes (qui ont quadruplés) grâce à une main d’œuvre qui est facilement recrutable,
  • 2022 : 50% de commandes en moins,
  • Dès 2023 : un seul établissement vaudois, adepte du concept de durabilité, fait encore des commandes indigènes. Mais les outils de production sont la plupart du temps rangés et le personnel a été licencié.

 

Constat financier :

  • Prix des masques importés : env. 5 cts/pièce,
  • Prix des masques produits en Suisse : env. 2,5 x plus chers,
  • Sur 10 ans, en tenant compte du petit historique précédent, un hôpital de moyenne importance de Suisse alémanique a calculé qu’il aura, au total, payé plus en masques importés que s’il avait privilégié une production indigène (ce qu’il fait dorénavant),
  • Ceci sans tenir compte des produits devenant obsolescents pour prévenir d’éventuelles ruptures de stock.

 

Constat durabilité :

  • Le bilan CO2 des masques importés est 20 x supérieur,
  • La matière première pour la production de ces masques existe en Suisse et peut même être issue de l’économie circulaire.

 

Je n’entre pas ici dans les détails en termes de qualité, mais constate que les masques suisses sont privilégiés pour, ou par (à leurs propres frais), le personnel souffrant d’allergies.

 

D’autre part, cet exemple est axé sur les masques chirurgicaux de type IIR (qui ne représentent que 0,02% des coûts de la santé !) mais on pourrait également y associer d’autres produits de première nécessité dans le domaine sanitaire comme les masques FFP2, les gants ou les blouses.

 

Tout ceci dans un souci de maintien d’emplois locaux en site de production par une économie circulaire et plus durable.

 

Fondé sur ce qui précède, j’ai l’honneur de poser au Conseil d’Etat les questions suivantes :

 

1. Des entreprises locales ont investi pour faire face à la pénurie de matériel médical au début de la pandémie de Covid 19, notamment de masques chirurgicaux. Le Canton de Vaud a-t-il tenu compte de ces nouveaux acteurs dans sa planification d’approvisionnement afin de disposer d’outils de production indigènes en cas de nouvelles pénuries ?

 

2. Si ce n’est pas le cas, quelle est la stratégie du Canton de Vaud pour éviter la situation vécue d’environ février à septembre 2020 pour les masques chirurgicaux de type IIR ? Tout en rappelant que stockage massif = obsolescence programmée.

 

3. Le Canton de Vaud dispose d’un Fonds de soutien à l’économie durable, l’achat de productions indigènes de première nécessité est-il éligible pour disposer de montants issus de ce Fonds ?

 

4. Au-delà des marchés publics, quelles sont les actions concrètes de la DAL en termes d’économie locale et circulaire ainsi que de réduction de CO2 ?

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Nicolas SuterPLR
Philippe GermainPLR
Stéphane JordanUDC
Loïc BardetPLR
Yolanda Müller ChablozVER
Laurence BassinPLR
Pierre-Alain FavrodUDC
Marc MorandiPLR
Josephine Byrne GarelliPLR
Thierry SchneiterPLR
Pierre-André RomanensPLR
Yannick MauryVER
Florence GrossPLR
Nicolas BolayUDC
Théophile SchenkerVER
Laurence CretegnyPLR
Aurélien DemaurexV'L
Florence Bettschart-NarbelPLR
Fabrice TannerUDC
Monique HofstetterPLR
Valérie ZoncaVER
Nicole RapinPLR
Bernard NicodPLR
Pierre ZwahlenVER
Jean-François CachinPLR
Mathieu BalsigerPLR
Felix StürnerVER
Maurice NeyroudPLR
Carole SchelkerPLR
Michael DemontUDC
Elodie Golaz GrilliPLR
Carole DuboisPLR
Sébastien HumbertV'L
Sergei AschwandenPLR
Jean-Rémy ChevalleyPLR
Chantal Weidmann YennyPLR
Aurélien ClercPLR
Jean-Franco PaillardPLR
Marc-Olivier BuffatPLR
Marion WahlenPLR
Séverine EvéquozVER

Document

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Patrick Simonin (PLR) —

Des produits de première nécessité peuvent venir à manquer, comme nous avons pu le remarquer, il n’y a pas si longtemps. Le texte présenté prend l’exemple des articles sanitaires. En 2021, des petites et moyennes entreprises (PME) s’étaient mobilisées pour créer une production locale, mais dorénavant, la plupart des machines sont stockées au sous-sol et le personnel qui aurait eu cette opportunité a été licencié. Alors que d’un côté, les mobilisations pour maintenir l’ouverture de certaines manufactures sont fortes, d’autre part, l’importation massive continue à être privilégiée, même pour des produits de première nécessité dont le flux peut temporairement tarir, et même pour l’Etat de Vaud ou ses établissements. Les circuits courts, la durabilité, l’économie circulaire, la production locale sont prônés, mais ne sont qu’épisodiquement soutenus ! Et quand on parle de soutien, il ne s’agit que de maintenir un niveau de commande minime permettant d’engager à nouveau le personnel. Avec une activité constante, il serait facilement possible de tripler la production au cas où cela s’avérait vital, ce que nous n’espérons toutefois pas. Sauvegardons la qualité de notre savoir-faire ! Je remercie les 41 collègues de presque tous les bords qui ont signé ce texte. Je remercie également par avance le Conseil d’Etat de l’attention qu’il prêtera à ces questions.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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