Faire carrière grâce à l’apprentissage

Photo de Mario Natale
Mario Natale adore son métier d'installateur sanitaire. Au fil des ans, il a pris des responsabilités pour devenir finalement cadre à la tête d'une douzaine de personnes. Odile Meylan

D’installateur sanitaire à responsable de département, Mario Natale a bâti sa carrière au sein de son entreprise formatrice.

Habile de ses mains, Mario Natale a su très tôt qu’il voulait exercer un métier manuel. Au cours des deux dernières années de sa scolarité obligatoire en VSO (ndlr: actuelle VG niveau 1), il multiplie les stages d’une semaine pour préciser ses intérêts. « Je ne connaissais que quelques métiers et j’étais très indécis, explique-t-il. Passionné de voitures, j’ai commencé par faire des stages de mécanicien d’automobile et de carrossiertôlier, puis de mécanicien de précision, et même de boulanger et pâtissier.» Finalement, c’est au bord des terrains de foot que la maman d’un copain lui propose un stage d’installateur sanitaire. Deux expériences dans ce domaine et l’opportunité d’une place d’apprentissage dans l’entreprise qui l’a accueilli le convainquent rapidement. « Je ne connaissais pas du tout ce domaine. Mais de tous les métiers où j’avais fait des stages, c’est celui qui me correspondait le plus. Ce que j’adore, c’est qu’on travaille avec la logique en suivant des plans techniques en permanence. Et surtout, on voit l’évolution du chantier de A à Z: on est présent durant toutes les étapes, dès le terrassement pour y amener l’eau, puis on pose les pièces en dalle, on monte et on raccorde les différents éléments et finalement l’installation complète. Quand on met l’eau dans le bâtiment, on est heureux de savoir que tout est fonctionnel et que c’est un peu grâce à nous. Les clients peuvent utiliser leur salle de bains, leur lavabo, grâce à nos travaux. C’est motivant et intéressant car on travaille de manière autonome et on a un résultat très concret.» Son CFC en poche, le jeune homme est engagé dans l’entreprise qui l’a formé et y travaille encore deux ans. Il effectue ensuite une année dans une autre entreprise pour expérimenter différentes manières de faire. Il y gagne en maturité et en expérience, puis revient dans son entreprise formatrice en tant que chef monteur. «J’ai adoré ce poste de chef, qui m’a fait encore davantage apprécier mon métier. J’ai beaucoup aimé avoir plus de responsabilités. Je gérais des chantiers avec des petites équipes, puis des équipes et des chantiers de plus en plus importants. Je suivais également les apprentis installateurs sanitaires, en collaboration avec le maître d’apprentissage.»

Prendre des responsabilités
Quatre ans plus tard, l’entreprise s’étant agrandie, Mario Natale est engagé à un poste de contremaître pour gérer plusieurs chantiers et chefs d’équipes en parallèle. Après neuf mois, il quitte sa fonction pour reprendre un poste de responsable du département dépannage et entretien. Peu de temps après, en janvier 2019, il devient cadre dans l’entreprise. Secondé par deux contremaîtres, il gère désormais une équipe de douze personnes. «Nous nous occupons de service après-vente et dépannage chez des particuliers, des entreprises et des gérances et effectuons également des rénovations et de l’entretien d’immeubles. Je vais voir la clientèle pour deviser les travaux, je planifie et organise les chantiers, je me rends sur place pour superviser et répartir les tâches. Je gère aussi toute la partie administrative, les commandes de matériel et la facturation.» Pour maîtriser ces nouvelles compétences, Mario Natale a pu compter sur des formations à l‘interne et sur l’aide précieuse de ses collègues, qui l’ont accompagné et soutenu tout au long de son apprentissage sur le tas.

Assurer le service à la clientèle
«Ce que j’aime actuellement dans mon poste: la planification, le contact avec la clientèle, la collaboration avec l’équipe et l’ambiance d’imprévu et d’urgence, s’enthousiasme Mario Natale. On ne sait jamais quand et où il y aura des dégâts d’eau. Il n’y a pas de monotonie.» En cas de fuites d’eau, par exemple, les installateurs sanitaires doivent en effet réagir immédiatement, savoir gérer les priorités et déterminer quel est le besoin le plus urgent pour la clientèle. «Quand j’ai commencé mon apprentissage, je ne me voyais pas travailler dans un bureau. Je pensais que ce n’était pas fait pour moi, car j’adorais le côté pratique du métier, raison pour laquelle je n’ai pas continué à me former.» Bien que le côté manuel du métier lui manque, le jeune cadre apprécie le management et envisage à moyen terme de se former en gestion d’entreprise, pour consolider ses connaissances.

Un métier qui gagne à être connu
Mario Natale n’a qu’un regret: le manque de visibilité de sa profession et les clichés qui y sont liés. «C’est un domaine qui est trop catalogué: on pense seulement aux eaux usées, au déboucheur. Il faut vraiment faire plusieurs stages pour se rendre compte de ce qu’est réellement le métier. Et ne pas oublier que l’installateur est celui qui amène l’eau dans les bâtiments et jusqu’au lavabo! L’eau n’est pas un luxe, c’est une denrée alimentaire, un besoin fondamental. Donc forcément, lorsqu’on a trouvé une solution à leur problème, les clients sont contents et on se sent valorisés», conclut Mario Natale.

Zoé Schneider
Office cantonal d'orientation scolaire et professionnelle

Publié dans le 24 heures du 12 octobre 2023

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