L'informatique du bâtiment, un domaine d'avenir en constante évolution

Photographie de Kevin Matthey, automaticien
Kevin Matthey aime être sur le terrain, par exemple dans une entreprise, et s’occuper de technique. JEAN-PAUL GUINNARD

Télématicien de formation, Kevin Matthey se spécialise dans les réseaux informatiques pour renforcer son employabilité.

Passionné par le domaine informatique depuis tout petit, Kevin Matthey ne s’est cependant pas immédiatement engagé dans cette voie professionnelle. «A la fin de ma scolarité obligatoire, je voulais être cuisinier, explique-t-il. J’ai réalisé plusieurs stages dans ce métier et je me suis rendu compte que ce n’était pas fait pour moi. J’ai finalement poursuivi mes études au gymnase en voie maturité, dans l’option biochimie. Mais à la fin de ma première année, je ne voyais pas trop quels seraient mes débouchés. » L’adolescent effectue alors des stages durant l’été: deux dans l’informatique et deux dans le domaine proche de la télématique, qui désigne l’ensemble des services de télécommunication. «Avec un papa informaticien et qui a toujours aimé les dernières technologies, j’ai baigné dans le domaine depuis tout petit. J’ai connu le début des ordinateurs et d’Internet et c’est quelque chose qui m’a toujours intéressé et où j’avais de la facilité. Je dépannais les ordinateurs des copains et des amis de mes parents, j’aimais bien chercher, bidouiller, trouver des combines.» À la suite d’un des stages, une des entreprises de télématique propose à Kevin Matthey de l’engager comme apprenti, ce qu’il accepte. Le jeune homme obtient son CFC de télématicien et travaille encore trois ans auprès de son formateur. Il est ensuite engagé dans son entreprise actuelle, où il exerce son métier depuis bientôt cinq ans. Entretemps, il commence des cours de préparation au brevet fédéral de chef de projet télématicien, mais renonce finalement après deux ans. «C’était un gros investissement et, sur la fin, les cours ne m’intéressaient plus. J’ai réalisé que ce que j’aime, davantage que faire de la facturation et de la gestion de projet, c’est la technique et être sur le terrain.»

Un métier qui évolue
Lorsque Kevin Matthey a effectué son apprentissage, la téléphonie passait essentiellement par la télématique et l’électricité. Peu à peu, avec l’évolution technologique, l’ensemble de la gestion de la téléphonie a été englobé dans l’informatique. «Nous avons de plus en plus de produits et d’appareils que l’on doit installer, mettre en service, configurer et connecter sur le réseau informatique avec un ordinateur», confirme Kevin Matthey. Le métier de télématicien s’est adapté à cette évolution, changeant notamment de nom pour informaticien et informaticienne du bâtiment. La formation, qui s’effectue toujours en quatre ans, propose désormais trois orientations: communication/multimédia, planification et automatisation du bâtiment. Cette dernière consiste en la gestion automatique de tout ce qui touche au bâtiment: lumières, chauffage, climatisation, stores, etc. Kevin Matthey s’est, quant à lui, peu à peu tourné vers les réseaux et l’informatique pure et dure, intégrés à l’orientation communication et multimédia. Cela comprend la gestion de l’infrastructure informatique, c’est-à dire aussi bien le parc informatique lui-même (ordinateurs, tablettes, téléphones, etc.) que tout ce qui est utilisé pour pouvoir travailler dessus: installation et gestion d’internet, cybersécurité, courrier informatique, stockage, accès aux réseaux, etc. Une diversité qui se retrouve également au quotidien. «Ce qui me plaît dans ce métier, c’est que ça change tout le temps, relève Kevin Matthey. On va intervenir chez les clients pour de l’installation ou des dépannages. Dans nos locaux, on va effectuer du travail en atelier, réaliser des tests ou encore planifier et préparer des projets ,plus importants. Et en télétravail, on peut, par exemple, réaliser toute la maintenance et la configuration à distance. Dans mon entreprise, je reçois une bonne partie de mes tâches directement par nos clients réguliers, donc je suis très autonome pour m’organiser.»

Se former en permanence
Le domaine, très large, nécessite un fort investissement personnel et beaucoup d’autoformation. «En tant qu’informaticien du bâtiment, on a de bonnes notions de base du fonctionnement des réseaux, mais ensuite on apprend beaucoup sur le tas, par soi-même, et grâce aux nombreux cours et formations en ligne. On peut aussi tester pas mal d’outils, de programmes, pour voir si cela vaut la peine de les intégrer à notre pratique. Finalement, plus je me perfectionne dans ce domaine, plus j’ai de la valeur pour les employeurs. » Les compétences ainsi acquises offrent par ailleurs de larges débouchés. «On peut travailler sur tous les appareils qui sont de près ou de loin affiliés à du réseau ou à de l’informatique: les ordinateurs et les téléphones bien sûr, mais aussi les caméras de surveillance, les badges et les contrôles d’accès, les interphones, etc. C’est un domaine qui est super-intéressant sur le marché du travail et qui se développe encore», conclut Kevin Matthey.

En savoir plus
Découvrez le quotidien des professionnels du domaine dans notre nouvelle vidéo Zoom sur les métiers. Des jeunes en formation et deux professionnels y partagent leur passion pour ce métier. Le film, ainsi que toute la collection Zoom sur les métiers, peut être visionné sur notre site www.zoom-vd.ch

Zoé Schneider
Office cantonal d'orientation scolaire et professionnelle

Publié dans le 24 heures du 16 mars 2023

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