L'archéologie vaudoise en quelques jalons

Première plongée subaquatique sur la station littorale de Morges, menée par A. Morlot, F. Troyon et F. Forel en 1854 (© Musée historique de Berne)

L’intérêt pour l’Archéologie vaudoise remonte aux 17e-18e siècles : collectionneurs et érudits se passionnaient déjà pour les antiquités que recelait le sous-sol vaudois.
Le 19e siècle porte l’empreinte de plusieurs personnalités influentes et entreprenantes. La première grande figure de l’archéologie cantonale est Frédéric Troyon (1815-1866): il réalise entre autres la documentation exemplaire des fouilles du cimetière haut-moyenâgeux de Bel-Air, près Cheseaux.
C’est également à lui que l’on doit d’avoir introduit en Suisse le système d’appellation des trois âges : de la pierre, du bronze et du fer, défini par le Danois Christian Jürgensen Thomsen en 1820.
Autre figure de proue de l’archéologie vaudoise, Albert Naef marche sur les traces de Troyon, faisant voter une loi novatrice sur "la conservation des monuments et des objets d’art ayant un intérêt historique ou artistique".
Louis Bosset, puis Edgar Pélichet succèdent à Albert Naef à la tête de l’Archéologie vaudoise, sans toutefois qu’il existe un service constitué: c’est dans le cadre des institutions muséales et universitaires qu’ils œuvrent, avec des moyens financiers dérisoires.
Dans l’entre-deux-guerres, des programmes d’occupation pour les chômeurs ainsi que des opérations menées avec l’armée permettent cependant de grandes fouilles, principalement à Avenches et Lousonna, dans des conditions à vrai dire de qualité variable.
Dès 1959, la construction des premières autoroutes du pays occasionne la découverte de nombreux sites. Une commission d’archéologie autoroutière financée par la Confédération paie les chercheurs en charge des fouilles. Menées dans l’urgence, celles-ci restent pour la plupart sommaires. Le canton ne participe pas à ces opérations, hormis en ce qui concerne le mobilier mis au jour, sous la responsabilité du Musée cantonal.

En 1969 est votée la Loi sur la protection de la nature, des monuments et des sites. Tout ce qui a trait à l’archéologie au plan cantonal est alors transféré au Département des travaux publics. La section des Monuments historiques et archéologie est institutionnalisée en 1973.
Récemment rebaptisée Direction de l'archéologie et du patrimoine, forte de ses divisions Monuments et sites et Archéologie, cette entité est depuis bientôt 50 ans la gardienne du patrimoine vaudois.

Depuis juin 2022, une nouvelle loi a remplacé la LPNMS, la Loi sur la protection du patrimoine culturel immobilier (LPrPCI).

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