Vers l’amélioration du taux de certification du secondaire II

Une priorité: l'insertion des jeunes

Les jeunes sans certification du secondaire II sont particulièrement menacé·e·s par le décrochage professionnel. Pour garantir la cohésion sociale et la qualité de vie des Vaudois·e·s – une priorité du Conseil d’État pour la législature en cours – une attention marquée doit donc être portée à leur insertion professionnelle. Avec un taux de certification des jeunes de 25 ans de seulement 86% en 2016, la marge de progression du canton de Vaud pour atteindre l’objectif national de 95% est évidente. Offrir à chaque jeune la possibilité de décrocher un certificat du secondaire II – viatique indispensable pour s’intégrer professionnellement et socialement – est donc une priorité du DFJC.

Leader de ce chantier qui engage plusieurs entités du département, la Direction générale de l’enseignement postobligatoire (DGEP) poursuit ses efforts pour permettre aux jeunes de choisir plus facilement une formation certifiante à l’issue de leur scolarité obligatoire. Elle œuvre aussi à prévenir les ruptures et les échecs, encore trop nombreux en formation professionnelle. Mais il faudra du temps pour amener 95% des jeunes Vaudois·e·s à une certification du secondaire II. Dans un paysage de la formation postobligatoire complexe, de nombreuses mesures doivent être mises en place pour progresser vers cet objectif.

Dans le domaine de la formation professionnelle – qui dépend davantage de facteurs exogènes que de la seule volonté des pouvoirs publics – une large mobilisation est requise afin de promouvoir les perspectives prometteuses, en termes de carrière, de cette filière. Fait réjouissant : depuis le début de la législature, l’ensemble des acteurs vaudois de la formation professionnelle, entreprises formatrices, associations professionnelles et acteurs étatiques s’accordent désormais sur cet impératif. C’est donc en misant sur ce large partenariat que le DFJC s’attelle à agir, dans les limites de ses compétences, sur certains fondamentaux du système de formation du secondaire II.

Faciliter le choix d’une formation à la fin de la scolarité obligatoire

À l’issue de l’école obligatoire (11e année), presque la moitié des jeunes (47,1%) poursuivent une formation générale dispensée au gymnase (École de maturité ou École de culture générale). La formation professionnelle initiale, conduisant au Certificat fédéral de capacité (CFC) ou à l’Attestation fédérale de formation professionnelle (AFP), est le choix immédiat de seulement un jeune sur cinq (21,6%). 

Un chiffre interpelle : après l’école obligatoire, pas loin de trois jeunes sur dix (28,3%) ne débutent pas directement une formation certifiante. Ils sont 22,5% à opter pour une solution intermédiaire et 5,8% ne commencent tout simplement aucune formation dans la foulée de l’école obligatoire. Or, si la liberté de choisir sa voie doit assurément être préservée, différer son choix n’est pas toujours une garantie de succès, tant s’en faut.

Comme l’indique le dernier rapport national sur l’éducation (2018), les solutions intermédiaires non certifiantes font désormais quasiment partie de l’offre ordinaire de formation. De nombreux jeunes les envisagent avant même de s’être intéressé·e·s à une place d’apprentissage ou d’avoir pensé à une formation générale. Parmi les jeunes Vaudois·e·s en solution intermédiaire, la moitié d'entre eux a choisi de prolonger d’une année la scolarité obligatoire en suivant le raccordement qui permet de rejoindre, à certaines conditions, la filière des formations gymnasiales. L’autre moitié – la plupart de ces jeunes n’ont pas réussi à décrocher une place d’apprentissage – s’est repliée sur une mesure de transition destinée à augmenter leurs chances de réussir ultérieurement l’entrée dans la formation professionnelle initiale.

S’agissant des jeunes qui restent sans aucune solution, le DFJC vient de lancer une enquête pour mieux cerner leurs profils. Les résultats aideront à proposer des mesures appropriées à leurs besoins, l’objectif du DFJC étant de faciliter le choix d’une formation postobligatoire pour tous les jeunes. Dans ce cadre, l'École de la Transition (EdT) s'est dotée cette année de groupes de travail qui élaborent des propositions quant à une nouvelle organisation des formations qu'elle propose.

Promouvoir la formation professionnelle

La faible part des jeunes s’orientant vers la formation professionnelle initiale comme premier choix continue d’interpeller. Le manque d’attrait spontané de cette voie dans notre canton contraste avec son offre de formation professionnelle parmi les plus riches de Suisse (plus de 190 métiers proposés). Dans ce contexte, le DFJC travaille à un programme cohérent, incluant des mesures novatrices, pour mieux faire connaître la riche palette d’options de la formation professionnelle et ses débouchés prometteurs. 

• Un·e répondant·e AMP (approche du monde professionnel) a été désigné·e dans tous les établissements de la scolarité obligatoire. Ces répondant·e·s organiseront, dès la rentrée 2019, des actions d’information pour présenter la multitude des voies de formations postobligatoires pour les élèves de leur école, leurs parents et les enseignant·e·s.

• Les campagnes d’information sur la formation professionnelle seront repensées en 2020 afin de mieux correspondre aux attentes des jeunes.

• Les mesures d’information pour les entreprises formatrices, et celles qui souhaitent le devenir seront étoffées. Elles auront bientôt accès à des supports leur expliquant de manière synthétique les démarches pour engager un·e apprenti·e, leur offrant pas-à-pas des explications pratiques sur les différentes étapes de la formation et leur permettant de mieux identifier les ressources à leur disposition en cas de difficultés. 

L’orientation rejoint la Direction de l'enseignement postobligatoire

Dès le 1er janvier 2020, l’Office cantonal d’orientation scolaire et professionnelle (OCOSP) rejoindra la Direction générale de l’enseignement postobligatoire. Le travail d’appui et de conseil se poursuit et se trouve même renforcé par cette intégration stratégique qui s’inscrit en totale cohérence avec les institutions fédérales et le projet suisse « Formation professionnelle 2030 », ainsi qu’avec l’organisation de cette voie dans d’autres cantons. Les synergies s’en verront accrues dans les domaines des prestations et manifestations auxquelles contribuent l'OCOSP et la DGEP, à l’image du Salon des métiers ou de la Nuit de l’apprentissage. Pour les élèves, les étudiants, les parents et les acteurs dans les entreprises formatrices, ce changement simplifiera le dispositif mis en place pour les aider. 

Vers de nouveaux modèles de formation professionnelle

Donner l’opportunité à davantage de jeunes de décrocher un titre du secondaire II passe aussi par l’élargissement de l’offre de formation. Le Canton poursuit son travail avec les partenaires de l’économie pour développer deux formules d’apprentissage plus souples :  

L’apprentissage en formation mixte a été proposé pour la première fois durant l’année scolaire 2018-2019 dans trois métiers. Les apprenti·e·s en formation professionnelle mixte effectuent leur première année d’apprentissage à plein temps dans une école ou un centre de formation avant de poursuivre en voie duale dès la 2e année. 

Des réseaux d’entreprises formatrices, six au total, ont pu être créés dans le canton. Il s’agit de permettre à des entreprises qui ne pourraient pas assurer, seules, la formation d’un·e apprenti·e de se regrouper. Elles peuvent ainsi offrir une formation complète à la pratique d’un métier. Ces réseaux sont appelés à s’étoffer dans un proche avenir.

Prévenir les ruptures et les échecs

Alors que plus de 2500 contrats d’apprentissage ont été rompus en 2018, la détection précoce des apprenti·e·s en risque de résiliation reste une priorité. Pour prévenir ces ruptures, il faut agir en amont, notamment en augmentant l’encadrement par les commissaires professionnels, en définissant des mesures de soutien dès l’entrée en apprentissage, mais aussi en facilitant l’accès des apprenti·e·s aux informations leur permettant de faire appel aux personnes ressources en cas de difficultés. Dans chacun de ces domaines, des mesures concrètes sont développées. Les retours positifs du projet SUCCÈS démontrent la pertinence des politiques publiques mises en place depuis cinq ans pour améliorer le taux de réussite aux examens de fin d’apprentissage (AFP et CFC). Ainsi, 87% des candidat·e·s ont réussi leurs examens CFC en 2019 alors qu’ils·elles n’étaient que 82,5% en 2014. Ce résultat très positif témoigne de la capacité du DFJC à agir rapidement et efficacement dans ses domaines de compétences propres.

Même si l’inflexion des tendances de fond prendra du temps, le DFJC dynamisera encore plus son action sur les fondamentaux du système de formation professionnelle, en collaboration étroite avec tous les acteurs de cet écosystème vertueux.

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