Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 16 février 2021, point 18 de l'ordre du jour

Texte déposé

En ces temps troublés par une crise sanitaire de grande ampleur, la société vit dans un présent angoissant et stressant. Cette même société a peur pour son futur mais espère que ce futur sera meilleur et que la crise que nous vivons soit enfin du passé. Lorsque que l’être humain vit une situation stressante, il veut évoluer et aller vers l’avant en oubliant le passé douloureux. Or le passé n’est pas seulement douloureux mais permet aussi de nous construire, d’évoluer, de ne plus refaire les mêmes erreurs. Il permet d’analyser les situations, de réfléchir à ce qui fait notre société et comment elle fonctionne. Il permet également de comprendre nos traditions et nos croyances et ainsi de les confronter de manière constructive à d’autres modes de pensée venant d’autres passés géographiques et ethniques notamment.

C’est pour apprendre cela à la nouvelle génération que l’enseignement de culture antique est essentiel. Cet enseignement, doté de deux heures jusqu’alors à l’École de Culture générale de notre Canton aux élèves des voies sociopédagogique et artistique, leur permettait ainsi d’avoir une autre vision de notre société que celle divulguée notamment par les nombreux réseaux sociaux qui rythment notre quotidien ; elle leur offrait un certain recul, des outils de comparaison pour analyser la société contemporaine. 

Or, ces heures de cours n’existeront plus dès la rentrée 2021 et seront « intégrées », selon le DFJC, dans d’autres branches telle que le français, l’histoire ou encore la philosophie. Cependant, cela ne remplacera par les heures spécifiques de culture antique qui permettaient de comprendre l’évolution linguistique qui a donné naissance au français ou encore qui permettait d’appréhender la mythologie gréco-romaine et les philosophes antiques qui ont largement inspirée les philosophes et les sociologues modernes et contemporains. 

Alors oui, dans notre société actuelle, l’informatique est une branche importante et essentielle, surtout dans ces mois axés sur le télé-travail mais en ces temps, emplis de doutes et de branches utilitaires, une branche axée sur nos origines et donc sur notre patrimoine et notre histoire, est tout aussi importante et ne doit pas être réservée à une élite. 

 

 

Dans ce contexte, nous posons les questions suivantes :

1. Le Conseil d’État a-t-il consulté les milieux concernés, ainsi que les étudiants des filières concernés, avant de prendre cette décision ?

2. En quoi le maintien de l’enseignement de la culture antique ne permet-il pas de garantir un cursus complet et équilibré à ces filières de formation ?

3. Quelles perspectives de reconversion professionnelles le Conseil d’État propose-t-il aux professeurs  qui vont perdre ces heures de cours ?

4. Quel est le rôle de la Confédération dans le choix des cours donnés au sein de l’École de Culture générale du Canton de Vaud ?

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Cendrine CachemailleSOC
Blaise VionnetV'L
Florence Bettschart-NarbelPLR
Werner RiesenUDC
Didier LohriVER
Felix StürnerVER
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Josephine Byrne GarelliPLR
Catherine LabouchèrePLR
Cédric WeissertUDC
Dylan KarlenUDC
Serge MellyLIBRE
Muriel Cuendet SchmidtSOC
Sabine Glauser KrugVER
Jean-Marc Nicolet
Vincent KellerEP
Olivier PetermannPLR
Graziella SchallerV'L
Cédric EchenardSOC
Jean-Louis RadiceV'L
Rebecca JolyVER
Alice GenoudVER
Andreas WüthrichV'L
Carole DuboisPLR
Chantal Weidmann YennyPLR
Sacha SoldiniUDC

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Circé Barbezat-Fuchs (V'L) —

« On a coutume de se demander si — à supposer que ces connaissances doivent être acquises — elles peuvent être transmises et acquises toutes en même temps. Certains, en effet, le nient, au motif que l’esprit serait jeté dans la confusion et fatigué par tant d’études allant en divers sens, études auxquelles ni les facultés mentales, ni le corps ni même la journée ne suffiraient, et que, même si un âge plus avancé peut les supporter, il ne saurait pas opportun d’en charger les années enfantines. Mais ceux-ci ne voient pas assez clairement à quel point la nature de l’esprit est vigoureuse, elle qui est aussi agile que rapide, qui regarde — pourrais-je dire — de tous côtés, si bien qu’elle ne peut se résoudre à ne mener qu’une seule activité, mais qu’au contraire elle tend sa force vers plusieurs, non seulement au cours d’une même journée, mais encore dans le même mouvement de temps. » Ce texte qui reflète ce qui se passe pour les cours de culture antique, qui seraient « en trop », dans la grille de l’Ecole de culture générale, est issu de l’institution oratoire de Quintilien, recteur et pédagogue du premier siècle de notre ère, écrit il y a 2000 ans. Or, la culture antique permet de poser un regard différent sur l’actualité. Pourtant, il sera bientôt impossible de parler de Quintilien et d’autres auteurs à l’Ecole de culture générale, car jugés non essentiels, suite à la décision du Département de la formation, de la jeunesse et de la culture. Ainsi, mon interpellation, signée par des collègues de tous bords politiques, pose les questions suivantes :

1.       Le Conseil d’Etat a-t-il consulté les milieux concernés, ainsi que les étudiants des filières concernées, avant de prendre cette décision ?

2.       En quoi le maintien de l’enseignement de la culture antique ne permet-il pas de garantir un cursus complet et équilibré à ces filières de formation ?

3.       Quelles perspectives de reconversion professionnelles le Conseil d’Etat propose-t-il aux professeurs qui vont perdre ces heures de cours ?

4.       Quel est le rôle de la Confédération dans le choix des cours donnés au sein de l’Ecole de culture générale du canton de Vaud ?

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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