Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 1er juin 2021, point 10 de l'ordre du jour

Texte déposé

L'invitation envoyée par un doyen aux élèves d'un gymnase appelant à manifester à la grève du climat est un énième non respect de la loi.

 

L'article 45 de la Constitution vaudoise indique que toute propagande politique en milieu scolaire est interdit :

 

1 L’État, en collaboration avec les communes, organise et finance un enseignement public.

2 Cet enseignement est neutre politiquement et confessionnellement.

 

 

Dès lors, un tel appel à manifester et afficher des pancartes aux fenêtres est injustifiable.

 

Dans la même optique, un groupe d'enseignants du même gymnase a transmis une invitation à participer à un atelier de fabrication de matériel de campagne politique. Des photos de l'atelier ont circulé et cela confirme la tenue de l'atelier en question dans une salle de classe et durant les horaires scolaires.

 

La tenue d'un tel atelier suscite une grande incompréhension. Premièrement, ces enseignants sont censés représenter l'Etat et donc être parfaitement informés de leur rôle et surtout de leurs obligations. Secondement, le fait que la tenue d'un tel atelier soit ainsi promu démontre que des actes politiques sont assumés et tolérés dans des établissements scolaires vaudois.

 

J'adresse donc les questions suivantes au Conseil d'Etat :

- Comment le Conseil d'Etat justifie-t-il de tels comportements ?

 

- Comment le Conseil d'Etat compte-t-il faire respecter la loi et assurer à la population vaudoise que les établissements scolaires sont neutres politiquement ?

 

- L'Etat, en tant qu'employeur, entend-il prendre des sanctions à l'encontre des personnes responsables ?

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Sacha SoldiniUDC
Dylan KarlenUDC
Jean-François ThuillardUDC
Jean-Bernard ChevalleyUDC
Jean-Marc SordetUDC
Nicolas GlauserUDC
Pierre-Alain FavrodUDC
Nicolas BolayUDC
Yvan PahudUDC
Sylvain FreymondUDC

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Yann Glayre (UDC) —

L’interpellation fait suite aux événements récents, dans les Gymnases, qui vont à l’encontre de l’article 45 de la Constitution vaudoise qui garantit que l’enseignement soit politiquement neutre. Ateliers de fabrication de matériel politique, invitation à brandir des pancartes et à manifester, diffusion de messages politiques : nous pouvons sans aucun doute parler ici de politisation assumée de l’école vaudoise. Dans son édition du 21 mai dernier, le journal 20minutes titrait « Le Gymnase invite par erreur les étudiants à manifester. » Dans l’article, l’établissement admet que cette invitation n’aurait pas dû être envoyée et, ainsi, il reconnaît ses torts. Ce matin, nous avons pu lire dans le journal Le Temps que le Département de la formation, de la jeunesse et de la culture affirme que la ligne rouge n’a pas été franchie. D’un côté, le Gymnase admet avoir commis une erreur et fait amende honorable, et de l’autre, le département justifie l’injustifiable ! Tout cela pose de gros problèmes par rapport à la liberté des élèves de se forger leur propre opinion et la liberté d’expression est également sous pression. Expliquez-moi comment un élève peut exprimer ses interrogations, ses doutes et sa perplexité sur un sujet, si les enseignants et la direction ont déjà arbitrairement décidé de la vérité ?

Hasard du calendrier : nous avons reçu aujourd’hui une lettre ouverte pour la défense de la liberté d’expression à l’Université de Lausanne. Cette lettre, signée par des centaines de personnes et des syndicats, démonte le climat actuel où des opinions politiques et des intérêts ont pour conséquence une limitation de la liberté d’expression. Il est évident qu’il convient de soutenir les démarches visant à préserver nos libertés. En conclusion, je demande au Conseil d’Etat comment il entend faire respecter la loi et assurer à la population vaudoise que les établissements scolaires sont neutres politiquement. En attendant les réponses à cette interpellation, le groupe UDC restera très attentif à la neutralité du système scolaire vaudois et veillera à ce que le Conseil d’Etat respecte la Constitution vaudoise.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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