Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 18 mai 2021, point 17 de l'ordre du jour

Texte déposé

Le 15 mars 2021, un article d’un quotidien vaudois faisait état des doutes qui commencent à d’immiscer dans les esprits d’élus valaisans quant à la pertinence et l’ampleur des travaux de 3ème correction du Rhône. En effet, les travaux entrepris aux abords de sites pollués comme celui de Viège et de l’entreprise Lonza ont révélé la grande difficulté d’effectuer des intervention sur le fleuve sans compromettre la sécurité sanitaire. Dans le Haut-Valais, des résidus de produits cancérigènes ont été déversés dans les eaux !

On le sait, le Valais comprend de nombreux sites industriels potentiellement dangereux pour la qualité des eaux du principal affluent du Lac Léman, et deux de ces principaux points noirs se situent dans le Chablais, avec le site chimique de Monthey et l’ancienne raffinerie de Collombey, ainsi que les digues qui, à l’époque, ont été majoritairement construites avec des ordures ménagères. Ces éléments n’ayant pas été pris en compte lors de la planification de travaux, il semble que le calendrier de travaux pourrait prendre plusieurs années de retard.

Mais il n’y pas que les risques de pollution chimique du Rhône qui interpelle. En effet, une étude de 2019 place le risque de débordement du fleuve à la treizième place de dangers naturels auxquels le Valais doit faire face, alors qu’il occupait la deuxième place en 2010, lors de la précédente étude.

Dès lors se pose la question pertinente de revoir les objectifs et donc les investissements à la baisse. Et c’est là que nous en venons au canton de Vaud. Cette troisième correction du Rhône touche particulièrement la plaine du Chablais vaudois. Plusieurs dizaines d’hectares de terres arables vont être sacrifiées pour sécuriser des zones inondables, que ce soit industrielles ou d’habitation. Ainsi, les signataires de la présente interpellation ont l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’Etat :

1)      Le Conseil d’Etat a-t-il déjà procédé à une réévaluation des risques liés à un débordement du Rhône côté vaudois depuis l’étude préliminaire de ce projet pharaonique?

2)       Si non, partage-t-il ces préoccupations et envisage-t-il de revoir les dimensions de cette correction, en collaboration avec les différents partenaires (Confédération, Canton du Valais, communes et propriétaires terriens) ?

3)      Si oui, dans quelle mesure les travaux de sécurisation prévus sur sol vaudois doivent-ils être redimensionnés ?

 

Les signataires remercient d’ores et déjà le Conseil d’Etat pour les réponses apportées à ces questions.

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Aurélien ClercPLR

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Nicolas Croci Torti (PLR) —

Le chantier du siècle suscite quelques remous chez nos amis valaisans. De là à dire qu’il est devenu « à contre-courant », il y a un pas que je ne franchirai pas. Cependant, un article récent du Temps relatait la sérieuse remise en question de la planification et de l’ampleur des travaux de la troisième correction du Rhône dans le Vieux Pays. Il semble en effet que l’assainissement des nombreux sites pollués longés par le fleuve n’ait pas fait l’objet d’études complètes et que c’est une pollution de la nappe phréatique du côté de Viège qui a mis en exergue ce problème. Le budget de l’exposé des motifs et projet de décret voté par ce plénum se monte à quelque 60 millions de francs, mais doit-on s’attendre à une demande de rallonge ? Si des travaux complémentaires devaient être entrepris, qui payera l’addition, comme le demandent régulièrement nos cafetiers-restaurateurs ?

De plus, selon une étude récente, une crue du Rhône ne serait plus l’un des principaux dangers qui menacent le plus la sécurité de la population et les infrastructures, puisque ce scénario ne tient plus que la treizième place du classement, notamment derrière les laves torrentielles qui ont défrayé la chronique ces dernières années. Ces travaux d’envergure vont aussi impacter le monde agricole, en sacrifiant notamment des dizaines d’hectares de cultures. Avant que les différents projets sis sur sol vaudois ne soient mis à l’enquête, dès 2022, la question d’un éventuel redimensionnement doit donc être posée. Enfin, au vu des enjeux et les études étant d’ores et déjà bien avancées, nous sommes en droit d’attendre des réponses dans le délai imparti de trois mois par la Loi sur le Grand Conseil (LGC).

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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