Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 20 février 2024, point 5 de l'ordre du jour

Texte déposé

Le Conseil d’État affiche régulièrement sa volonté de promouvoir et redynamiser la formation professionnelle dans le canton. Pourtant, en ce début d’année 2024, des voix inquiètes d’enseignantes et enseignants de diverses écoles professionnelles vaudoises sont parvenues au soussigné. En effet, il aurait été communiqué lors de conférences du corps enseignant de plusieurs écoles que le Département souhaite fermer des classes de maturité professionnelle post-CFC et redistribuer les classes restantes à travers le canton. Ce projet, qui devrait se concrétiser par une décision prochainement, ne paraît pas être en adéquation avec une revalorisation de la formation professionnelle telle que défendue dans les déclarations du Conseil d’État.

En effet, une maturité professionnelle post-CFC est une très bonne voie pour compléter un apprentissage. C’est même l’une des « voies royales », selon les termes du Conseil d’État dans sa réponse à une récente interpellation (22_REP_242). La maturité professionnelle se trouve au cœur du système de formation professionnelle suisse et de sa mobilité sociale vantée à l’international, donnant accès à des savoirs critiques nécessaires pour gagner en autonomie, à des passerelles, qui elles-mêmes peuvent mener à des hautes écoles et/ou à des universités. La maturité professionnelle, intégrée ou post-CFC, est une formation hautement exigeante condensant de grandes connaissances à acquérir, et ce dans toutes les disciplines, de base comme spécifiques. Il est donc crucial d’encadrer les détenteurs et détentrices de CFC dans cette nouvelle étape, de les soutenir et surtout de les y encourager.

La fermeture de classes vise à augmenter le nombre d’effectifs dans les classes restantes pour réduire les coûts. Or, des classes à fort effectif sont moins propices à l’apprentissage. De plus, des fermetures de classes engendreraient des réductions de temps de travail potentiellement problématiques pour le corps enseignant. Dans ces conditions, il paraît plus opportun de travailler sur une meilleure promotion de la maturité professionnelle et de mieux accompagner les apprenti·es intéressés par cette filière plutôt que de réduire le nombre de classes. Dans un contexte où le montant réel des bourses d’études s’effrite en raison de l’inflation, de l’augmentation des loyers et des charges, etc., la problématique de l’accessibilité financière à la maturité professionnelle post-CFC doit aussi être posée.

 

Nous adressons par conséquent les questions suivantes au Conseil d’État :

 

  1. Le Conseil d’État confirme-t-il le projet de fermer des classes de maturité professionnelle (post-CFC) ?
  2. Si oui, combien de classes sont-elles concernées par cette décision ?
  3. La fermeture de classes n’aurait-elle pas comme conséquence négative d’obliger des élèves à parcourir une plus grande distance entre leur domicile et leur lieu de formation ?
  4. Quelles seraient les conséquences sur les enseignant·es, notamment en termes de temps de travail ?
  5. Le Conseil d’État ne devrait-il pas travailler à une meilleure promotion de la maturité professionnelle dans l’espace public, par exemple à travers une campagne de terrain et sur les réseaux sociaux ?
  6. Le Conseil d’État est-il prêt à prendre des mesures pour éviter que des jeunes renoncent à la maturité professionnelle pour raisons financières, par exemple un accès facilité à des bourses d’études et une revalorisation du montant de ces dernières ?

 

 

 

 

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Cédric EchenardSOC
Marc VuilleumierEP
Géraldine DubuisVER
Joëlle MinacciEP
Cédric RotenSOC
Felix StürnerVER
Patricia Spack IsenrichSOC
Yannick MauryVER
Nathalie JaccardVER
Claude Nicole GrinVER
Cendrine CachemailleSOC
Elodie LopezEP
Sylvie PodioVER
Yves PaccaudSOC
Valérie ZoncaVER
Théophile SchenkerVER
Graziella SchallerV'L
Didier LohriVER
Claire Attinger DoepperSOC

Document

24_INT_22-Texte déposé

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Hadrien Buclin (EP) —

Le Conseil d’Etat affiche régulièrement sa volonté de promouvoir et de redynamiser la formation professionnelle dans le canton. Pourtant, en début d’année 2024, des voix inquiètes d’enseignantes et d’enseignants me sont parvenues de diverses écoles professionnelles. Lors de conférences du corps enseignant de plusieurs écoles, il aurait en effet été communiqué que le département souhaite fermer des classes de maturité professionnelle post-CFC et redistribuer les classes restantes à travers le canton. Or, ce projet ne paraît pas être en adéquation avec la revalorisation de la formation professionnelle vantée par le Conseil d’Etat. En effet, une maturité professionnelle post-CFC est une très bonne voie pour compléter un apprentissage et elle se trouve au cœur du système de formation professionnelle suisse et de sa mobilité sociale vantée à l’international. En effet, elle donne accès aux savoirs critiques nécessaires pour gagner en autonomie, ainsi qu’à des passerelles qui peuvent elles-mêmes mener à de hautes écoles et à des universités. La maturité professionnelle intégrée au post-CFC est une formation exigeante, condensant de nombreuses connaissances à acquérir dans un temps assez court. Il est donc crucial d’encadrer les détentrices et détenteurs de CFC lors de cette nouvelle étape, de les soutenir et de les y encourager.

La fermeture de classes vise à augmenter les effectifs dans les classes restantes pour réduire les coûts. Or, les classes à fort effectif sont moins propices à l’apprentissage. De plus, des fermetures de classes engendreraient des réductions de temps de travail potentiellement problématiques pour le corps enseignant. Dans ces conditions, il paraît plus opportun de travailler sur une meilleure promotion de la maturité professionnelle et de mieux accompagner les apprentis intéressés par cette filière, plutôt que de réduire le nombre de classes. Dans un contexte où le montant réel des bourses d’études s’effrite en raison de l’inflation, de l’augmentation des loyers et des charges, la problématique de l’accessibilité financière à la maturité professionnelle post-CFC doit aussi être posée. J’adresse donc une série de questions au Conseil d’Etat en lien avec cette problématique.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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