Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 20 février 2024, point 10 de l'ordre du jour

Texte déposé

Juste avant l’annonce des résultats de leur session d’examen, certains étudiants et étudiantes de la HEP Lausanne recevait un bien curieux mail les avertissant que la correction de l’un de ces examens, soit le rendu d’un dossier complexe, était purement et simplement annulée. Il s’agissait d’un examen obligatoire du cursus d’enseignement au secondaire II. Si le principe même d’annuler une modalité d’examen en cours de semestre est questionnable, la raison invoquée interpelle encore plus. En effet, la HEP invoque pour l’annulation de l’évaluation du dossier de séminaire l’absence pour maladie de la professeure référente. Ainsi, l’équipe formatrice n’aurait pas réussi à s’organiser pour corriger à sa place les dossiers rendus par les étudiants.

L’évaluation du dossier rendu a été tout simplement annulé et remplacé par la seule évaluation de l’examen écrit. Le travail important fourni par les étudiants et étudiantes a donc été tout bonnement mis à la poubelle, alors qu’il existe bel et bien, il a été rendu et est à disposition de la HEP.

Outre qu’une modification des conditions de réussites au milieu de semestre est, en soi, scandaleuse, la raison invoquée paraît douteuse. Ainsi, j'ai ai l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’Etat

  • La modification des conditions de réussite d’un module en cours de semestre est-elle conforme aux législations en vigueur sur la validation des diplômes ?
  • Quelles mesures sont prises en cas d’absence d’un évaluateur ou une évaluatrice pour la correction des travaux et examen ?
  • Pourquoi aucun système de suppléance n’existe, respectivement s’il existe, pourquoi n’a-t-il pas été mis en place dans ce contexte ?
  • Finalement, ce changement de modalité de dernière minute n’implique-t-elle pas un risque élevé de recours de la part des étudiants et étudiantes qui auraient échoué au module car ils auraient pu réussir avec l’évaluation complémentaire qui leur est refusé ?
  • Plus généralement, l’absence longue durée de la personne responsable ainsi que l’incapacité de l’équipe en place de la remplacer n’est-il pas un signe des problèmes de management récurrents déjà signalés ?

Conclusion

Souhaite développer

Document

24_INT_27-Texte déposé

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Rebecca Joly (VER) —

Mardi 6 février, j’ai appris que certains étudiants de la HEP Lausanne avait vu une partie de leur examen être purement et simplement annulée. Il peut arriver qu’une modalité d’examen soit annulée, mais quand j’en ai connu la raison, je vous avoue que les bras m’en sont tombés. La raison invoquée par la haute école est notamment qu’en raison de l’absence prolongée de l’enseignant responsable du domaine, il était impossible de corriger les dossiers rendus et donc d’évaluer les étudiantes et les étudiants. Je vous avoue que cela m’a profondément choquée. Concrètement, on a demandé à des centaines d’étudiants de travailler et de rendre un dossier de plusieurs pages avec un niveau d’exigence académique assez élevé, et ensuite on espère tout bonnement que cela a pu les aider dans leur formation, sans retour sur le contenu et donc sans analyse critique de ce qu’ils ont produit. Or, c’est précisément ce que l’on apprend à la HEP : l’enseignement par le retour sur ce qui a été fait. La situation est donc complètement en contradiction avec l’enseignement dispensé par cette haute école.

Au-delà de la question particulière, je pose des questions sur la légalité de ce procédé et sur la validité du diplôme ainsi délivré. De manière plus générale, cette situation interpelle fortement sur les conditions d’enseignement et de travail à la HEP et, malheureusement, ce n’est pas la première fois que l’on entend parler de cette école pour des raisons liées à un dysfonctionnement de management. Concrètement, je pense que l’absence de longue durée d’une personne responsable ne devrait pas empêcher l’enseignement et les examens de se dérouler normalement ; et quand tel est le cas, j’estime qu’il y a un problème. Par conséquent, je demande également au Conseil d’Etat ce qu’il entend faire pour qu’une telle situation ne se reproduise plus.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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