Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 12 octobre 2021, point 33 de l'ordre du jour

Document

Texte adopté par CE - INT Attinger Doepper - 21_INT 35 publié

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Claire Attinger Doepper (SOC) —

   Souvenez-vous-en : la COVID-19 étant potentiellement un terreau favorable aux dérives sectaires, nous nous sommes inquiétés de leur ancrage parmi nous, nos proches, nos voisins et des personnes plus isolées. Nous nous étions interrogés sur les escroqueries et extorsions que cette situation sanitaire et anxiogène avait pu favoriser. Cette crainte provenait du fait que, durant le confinement, une série de nouveaux gourous ou coachs en développement personnel, guides spirituels, ou encore naturopathes sont apparus. Parmi ceux-ci, on trouve des personnes certainement très bien, mais aussi d’autres, beaucoup moins bien intentionnées et plus dangereuses. La pandémie a accentué un sentiment général de fragilité et, face aux gourous et prophètes autoproclamés très présents sur internet, il y a de quoi vérifier si des dérives ont eu lieu et, si oui, quelle est leur ampleur et quelles sont les actions que L’État peut mener pour les combattre et nous protéger. C’est dans ce contexte que mon interpellation se posait et la réponse du Conseil d’État nous rassure.

Il semble qu’il n’y ait pas eu davantage de signalements d’abus durant cette période, mais que les demandes d’accompagnement se sont élargies aux problématiques de ruptures familiales, causées par des idéologies complotistes. Mais s’agit-il d’abus ? A contrario, le Conseil d’État précise que ces éléments ne signifient pas l’absence de dérives, mais que des analyses plus fines doivent être menées pour produire des résultats fiables. Or, au milieu de cette année, le recul n’est probablement pas suffisant pour se déterminer clairement. Cette analyse est d’ailleurs partagée par les spécialistes de la question, à savoir le Centre intercantonal d’informations sur les croyances. Je suis également rassurée lorsque je lis que l’un des axes forts du dispositif vaudois de lutte contre la radicalisation et les extrémismes violents est marqué par une formation proposée aux professionnels des administrations des communes vaudoises, avec l’objectif de fournir aux participants des outils pour comprendre les mécanismes d’endoctrinement et les détecter dans le cadre de leurs contacts avec les citoyens.

Je terminerai en insistant sur l’importance de saisir les risques de ces dérives, pour les comprendre, les cerner, les étudier et les combattre. Pour cela, il faut rester à l’écoute et être attentif afin d’en tirer des informations. Nous attendons ainsi un rapport plus substantiel sur les risques de recrudescence des dérives sectaires dans notre canton, une fois les données recueillies et analysées. A ce stade, je remercie le Conseil d’État pour ses réponses.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Stéphane Masson (PLR) —

Permettez-moi de formuler une remarque qui va probablement faire sourire certains d’entre vous tant elle porte sur la forme, et non sur le fond, de l’intervention que nous venons d’écouter. Cette remarque n’est pas dirigée contre l’interpellatrice et le titre de son interpellation, mais elle est destinée à remettre en cause une règle orthographique qui amène à une certaine confusion plus qu’elle n’amène de solution. En effet, la directive du Bureau d’information et de communication (BIC) sur l’usage des majuscules nous apprend que, lorsqu’on désigne le Canton en tant qu’entité, on lui fait porter une majuscule et, lorsqu’on désigne le canton en tant que territoire, il ne porte pas de majuscule. En l’occurrence, lorsque je lis l’intervention de notre interpellatrice, je constate que le terme « Canton de Vaud » présent dans le titre porte une majuscule, alors qu’il ne devrait pas en porter. Pour ma part, j’estime qu’il faudrait mettre une minuscule à « canton de Vaud » et je tenais à vous le faire remarquer en cette veille de vacances parlementaires.

M. Jean-Luc Chollet (UDC) —

Sans trop vouloir rallonger, je peine à mettre tous les gourous et naturopathes dans le même panier. Je ne sais pas ce qu’en penseront les naturopathes, mais j’imagine qu’ils ne seront pas tous très contents… Qu’est-ce qu’une dérive ? Est-ce simplement le fait de ne pas penser comme la majorité ? Je constate que l’on souhaite de plus en plus mettre nos semblables dans un carcan idéologique et j’observe également, avec crainte, qu’en deux générations, la chape du politiquement correct s’est considérablement alourdie. Je ne souhaiterais pas que l’on s’attèle à faire le bonheur des gens malgré eux. Que l’on ne s’y trompe pas : s’il existe manifestement des pressions atteignant l’équilibre psychique et physique des personnes, il sera évidemment du devoir de chacune et chacun de réagir. Toutefois, pour le reste, un peu d’air…

Mme Claire Attinger Doepper (SOC) —

Je souhaite répondre à M. Chollet. De mon point de vue, on dépasse les intentions individuelles et la volonté de défendre les individus ainsi que d’éventuels carcans dans lesquels on devrait les mettre. L’état social et de droit a un devoir vis-à-vis de sa population la plus démunie et fragilisée. Il s’agit donc de savoir ce qu’il faut mettre en place pour la protéger.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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