Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 23 mars 2021, point 12 de l'ordre du jour

Texte déposé

En matière de cépages de résistants, un certain nombre d’essais sont en cours au niveau des stations fédérales, du canton de Vaud et de certains praticiens. Désormais pour évoluer vers une viticulture durable dans le canton de Vaud, il est nécessaire de renforcer les démarches existantes et le postulat poursuit ce but.

 

-Les vins des cépages piwi (pilzwiderstandsfähig =résistants aux champignons) commercialisés à partir de 1960 sont excellents. Dégustés à l'aveugle, ils sont placés à Bordeaux, en Alsace, en Espagne ou en Italie, alors qu'ils sont produits à Spiez, à Uesslingen à Wallenstadt t dans le canton de Vaud.

-Le bilan écologique des piwi est meilleur que celui des cépages traditionnels. Avec 0 à 4 interventions fongicides par saison au lieu de 6 à 10 en culture intégrée ou en bio, on réduit le tassement des sols, on diminue les émissions de CO2, on diminue les résidus de produits dans les sols, les eaux et les vins.

-Ces cépages peuvent se cultiver plus facilement sans l’utilisation du cuivre, classé en métal lourd et non favorables à certains organismes du sol. Ce qui pose problème même en culture biologique qui cherche à le remplacer.

 

-Il serait souhaitable dans le sens d’une viticulture durable, d’accompagner la culture de ces cépages résistants avec des pratiques viticole sans produits de synthèses, sans désherbants chimiques ni d’engrais minéraux, préservant ainsi les sols sur le long terme.


-Le personnel viticole, patron, patronne, y compris, ainsi que leurs familles ne sont plus sur exposés aux risques chimiques et aux dégâts sur leurs santé constatés depuis longtemps.

-Les cépages piwi sont mieux adaptés aux changements climatiques que les variétés européennes traditionnelles. Le déplacement des précipitations sur la période de maturation du raisin entraîne des traitements supplémentaires sur les variétés traditionnelles, que les piwis rendent inutiles par leurs résistances aux maladies.

 

Une liste de cépages résistants sont déjà répertoriés dans les cépages ayant droit à l'AOC.

 

Les Cépages résistants suivants ne sont pas encore à l'AOC, respectivement Sauvignon Soyhières, Sauvignac, Souvignier gris, pour les cépages blancs et cal 1-15, cal 1-28, Monarch, Cabernet carbon, Cabernet Jura, pour les rouges sont pour la plupart cultivés sur le plus grand domaine bio de Suisse, qui se trouve à Uesslingen dans le canton de Thurgovie. Ils peuvent être intéressant également pour le vignoble vaudois.

 

Pour les raisons exposées ci-dessus, il est important d’encourager et de promouvoir la culture des cépages résistants en pays de Vaud :

-dans les stations de recherches du canton (Cela permettra aussi aux apprentis vigneron.ne.s d’étudier les cépages en pratiques)

-dans ses différents domaines du canton (Hospices cantonaux sis dans le Chablais vaudois et sur le domaine de Marcelin)

-d’encourager la culture de ces cépages auprès de acteurs de la viticulture vaudoise, en particulier au travers des séances de formations et de vulgarisation avec les acteurs de la branche.

-d’accompagner les vignerons avec des conseils techniques pendant les premières années de plantations

- d’intensifier la recherche, déjà en cours, de nouveaux cépages résistants adaptés à nos conditions.

Pour les raisons exposées ci-dessus, le postulant a l’honneur de demander au Conseil d’Etat, un rapport proposant des pistes de mise en œuvre et une concrétisation des propositions susmentionnées.  

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Felix StürnerVER
Olivier Epars
Alice GenoudVER
Laurent MiévilleV'L
Nathalie JaccardVER
Monique RyfSOC
Muriel ThalmannSOC
Anne Baehler Bech
Circé Barbezat-FuchsV'L
Sabine Glauser KrugVER
David RaedlerVER
Maurice Mischler
Jean-François ChapuisatV'L
Blaise VionnetV'L
Léonard Studer
Cloé PointetV'L
Cendrine CachemailleSOC
Claude-Alain GebhardV'L
Vincent KellerEP
Didier LohriVER
Vassilis Venizelos
Rebecca JolyVER
Jean-Christophe BirchlerV'L

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Pierre Fonjallaz (VER) —

Avec les nouvelles contraintes environnementales et climatiques, chaque profession doit, ou devrait, repenser ses pratiques dans le sens d’un meilleur bilan CO2 et d’une amélioration de l’impact environnemental. Ce postulat traite des cépages résistants qui offrent une des perspectives les plus intéressantes pour faire évoluer le vignoble vaudois dans ce sens. De nombreux essais de recherche et de développement de ces cépages sont déjà en cours, y compris avec la collaboration du canton. Ce postulat vise à renforcer ces démarches.

Les cépages dits piwi — pilzwiderstandsfähig, soitcapables de résister aux champignons — concernent une résistance à la pourriture, au mildiou et à l’oïdium. Ils sont commercialisés depuis les années soixante et remportent du succès et d’excellents résultats qualitatifs, surtout en Suisse allemande, mais également en Romandie. Ils ne nécessitent aucun traitement, ou très peu en comparaison des autres cépages, ce qui leur confère de nombreux avantages :

  • une réduction drastique de l’emploi des produits phytosanitaires de synthèse, ce qui va dans le sens du plan de réduction des produits phytosanitaires adopté par le Conseil fédéral depuis 2017, visant à les réduire de moitié et surtout à privilégier les méthodes de protection alternatives plutôt que les protections phytosanitaires chimiques ;
  • la préservation des sols par la réduction du compactage lié au passage de tracteurs ;
  • un meilleur bilan carbone du fait de l’économie des consommations des appareils de traitement ;
  • la protection des personnes travaillant dans les vignes, ainsi que les habitants des régions viticoles contre les problèmes de santé liés aux pesticides de synthèse ;
  • ces cépages sont également mieux adaptés aux changements climatiques, grâce à leur résistance aux maladies ;
  • ils sont mieux adaptés à des pratiques sans pesticides de synthèse, sans désherbants et sans engrais minéraux, ce qui permettrait une meilleure vie des sols et une garantie de leur préservation à long terme.

Pour toutes ces raisons, il est important d’encourager et de promouvoir la culture des cépages résistants dans le vignoble vaudois, soit dans les stations de recherche du canton, permettant aux apprentis vignerons de les étudier, de les planter dans les différents domaines du canton, d’encourager la culture de ces cépages auprès des acteurs de la viticulture vaudoise par des séances de formation et de vulgarisation, d’accompagner les vignerons par des conseils techniques lors des premières années de plantation, et d’intensifier la recherche déjà en cours afin d’obtenir de nouveaux cépages résistants et adaptés à nos conditions. J’ai donc l’honneur de demander au Conseil d’Etat un rapport proposant des pistes de mise en œuvre et une concrétisation des propositions mentionnées.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

Le postulat, cosigné par au moins 20 députés, est renvoyé à l’examen d’une commission.

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