Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 26 mars 2024, point 10 de l'ordre du jour

Texte déposé

Alors que nous sommes à la croisée des chemins de la transition écologique et de la transformation économique, l’urgence d’harmoniser nos ambitions environnementales avec l’évolution professionnelle n’a jamais été aussi critique. La transition vers une économie plus verte promet non seulement un avenir durable, mais nécessite également une réévaluation complète de la dynamique de notre main-d’œuvre. Ce postulat vise à souligner la double voie des transitions écologiques et professionnelles.

 

Renforcement stratégique des secteurs clés

Le premier axe stratégique se concentre sur les secteurs cruciaux pour la transition écologique, mais qui sont actuellement en proie à des pénuries de main-d'œuvre. En identifiant ces secteurs grâce à une analyse méticuleuse du marché, il serait possible de diriger les ressources éducatives et les programmes de formation pour développer une main-d'œuvre prête à répondre aux exigences d'une économie plus verte.

 

Facilitation des transitions de carrière transparentes

Le deuxième pilier souligne l'importance de permettre des transitions professionnelles fluides pour les travailleurs des industries confrontées à l'obsolescence ou à la transformation. L'introduction d'une bourse de conversion professionnelle pourrait servir de pivot, offrant un soutien financier et un accès à la formation aux personnes qui cherchent à s’orienter vers des professions tournées vers l'avenir. De telles mesures atténueraient non seulement les impacts socio-économiques des changements industriels, mais assureraient également une offre constante de main-d'œuvre qualifiée aux secteurs émergents.

 

Au-delà de la formation et de l'aide financière, la stratégie devrait comprendre une série de mesures de soutien conçues pour faciliter le processus de transition. Ceux-ci vont de l'orientation professionnelle et des services de jumelage à l'emploi aux initiatives visant à promouvoir l'entrepreneuriat dans les industries durables. L'objectif est de créer un écosystème propice qui non seulement soutient les transitions individuelles, mais favorise également l'innovation et la création d'emplois dans les secteurs de la transition.

 

En conclusion, le chemin vers la durabilité est inextricablement lié à notre capacité à adapter et à faire évoluer nos paysages professionnels. Ce postulat demande donc au Conseil d’État:

  1. D’effectuer une analyse approfondie du marché du travail afin d'identifier les opportunités et les lacunes dans le contexte de la transition écologique.
  2. De décrire et mettre en œuvre des mesures ciblées pour améliorer les capacités sectorielles et faciliter la réorientation professionnelle.
  3. D’évaluer l’opportunité de créer une bourse de conversion professionnelle pour soutenir les travailleurs en transition.

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Cédric RotenSOC
Cédric EchenardSOC
Cloé PointetV'L
Aurélien DemaurexV'L
David VogelV'L
Alberto MocchiVER
Isabelle FreymondSOC
Eliane DesarzensSOC
Didier LohriVER
Sébastien HumbertV'L
Théophile SchenkerVER
Alice GenoudVER
Felix StürnerVER
Yannick MauryVER
Jacques-André HauryV'L
Graziella SchallerV'L
Julien EggenbergerSOC
Géraldine DubuisVER
Anna PerretVER
David RaedlerVER
Yolanda Müller ChablozVER
Cendrine CachemailleSOC
Laurent BalsigerSOC
Valérie ZoncaVER
Sébastien KesslerSOC
Jerome De BenedictisV'L
Rebecca JolyVER
Nathalie VezVER
Séverine EvéquozVER

Document

24_POS_15-Texte déposé

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Kilian Duggan (VER) —

Dans les années 1900, Henry Ford inondait le marché de voitures, rendant obsolètes les animaux de trait et modifiant fondamentalement l’architecture de nos villes. Dans les années 30, la généralisation de l’accès à l’électricité a transformé la vie domestique et les modes de production industriels, rendant obsolètes de nombreuses technologies et pratiques antérieures. A la fin du siècle dernier, l’avènement du Word Wide Web (www) révolutionnait notre rapport aux autres et au monde. Notre décennie connaît également sa révolution avec l’avènement de l’intelligence artificielle et les enjeux liés au changement climatique. Ces différents exemples mettent en lumière le concept de destruction créatrice popularisé par Schumpeter dans les années 40. Si la destruction des emplois constitue un phénomène habituel des marchés du travail modernes, le rythme des changements apportés par le développement de la technologie pourrait s’accélérer de manière inédite. Cela ne signifie pas forcément des pertes d’emplois nettes, car il existe un potentiel de création de nouvelles activités.

Si les marchés suisses sont plutôt bien préparés à la transition écologique, le principal enjeu réside dans la disponibilité des compétences et des professions techniques. Cet enjeu pourrait toutefois devenir une véritable gageure en cas de hausse simultanée de la demande de telles compétences dans le sillage de la transformation numérique. Par conséquent, il est important de déployer progressivement des instruments incitatifs dans la politique de formation continue, d’encourager l’acquisition individuelle de compétences dites vertes, et de sensibiliser les écoliers et les étudiants à l’importance de ces sujets, dans la transition vers une économie durable. Dans cette optique, ce postulat demande au Conseil d’Etat d’évaluer les conditions-cadres nécessaires à l’accompagnement de ces changements d’ores et déjà annoncés sur le marché du travail. Je me réjouis d’en discuter avec vous en commission.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

Le postulat, cosigné par au moins 20 membres, est renvoyé à l’examen d’une commission.

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