Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 24 janvier 2023, point 11 de l'ordre du jour

Texte déposé

Le fait que, dès janvier 2023, les caisses d’assurance ne veulent plus rembourser les traitements effectués par des psychologues en formation continue, interpelle alors que la santé mentale des gens a été mise à mal par la pandémie de COVID-19, particulièrement celles des jeunes.

En 2002, une règle a changé concernant les psychologues au bénéfice d’une formation thérapeutique reconnue. Ils et elles sont maintenant reconnus-es par l’assurance de base, si le traitement est effectué sur prescription médicale. Un contrat de travail avec un médecin n’est plus nécessaire comme auparavant.

Mais, les assurances ne veulent rembourser que les psychologues ayant terminé leur formation postgrade. Or, sur le terrain, les psychologues ayant terminé leur master à l’Université ont peu d’expérience pratique. Les offres d’emploi dans le domaine requièrent d’avoir un MAS et dans le canton les places de MAS disponibles sont limitées (Un MAS (Master of Advanced Studies) est délivré au terme d’une formation d’au moins une année, d’une évaluation des connaissances et d’un travail de mémoire). De plus, pour répondre aux nouvelles exigences, les conditions liées au MAS ont changé et il faut une année supplémentaire obligatoire en unité psychiatrique dans une des institutions accréditées par l’ISFM.

En résumé, sans travail pas de MAS et sans MAS pas de possibilité de travail. Par conséquence pas de possibilité de facturer aux assurances.

Au moment où le besoin de thérapeutes dans ce domaine est croissant et que, dès lors, le risque d’interruption de traitement s’accroît avec les dangers que cela comporte (dépression, suicides, etc.), la multiplication des exigences requises menace les diplômés-es de la branche sortant de l’Université de ne pas pouvoir exercer.

Forte de ce constat, la présente interpellation pose les questions suivantes au Conseil d’Etat :

  1. Comment analyse-t-il l’enchainement des exigences liées aux possibilités de travail reconnu des psychologues ?
     
  2. Au vu des besoins importants pour répondre aux problèmes de santé mentale des citoyennes et citoyens, particulièrement des jeunes, est-il prêt à trouver des pistes pour y faire face et si oui lesquelles ?
     
  3. Envisage-t-il d’augmenter les places dans les MAS nécessaires à la formation continue des psychologues ?

 

Merci au Conseil d’Etat pour ses réponses.

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Jean-Marc UdriotPLR
Mathieu BalsigerPLR
Nicole RapinPLR
Marc-Olivier BuffatPLR
Carole DuboisPLR
Regula ZellwegerPLR
Marc MorandiPLR
Maurice NeyroudPLR
Laurence BassinPLR
Florence Bettschart-NarbelPLR
Sergei AschwandenPLR
Philippe GermainPLR
Pierre-André RomanensPLR
Guy GaudardPLR
Chantal Weidmann YennyPLR

Document

23_INT_5-Texte déposé

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Laurence Cretegny (PLR) —

Les difficultés des jeunes psychologues à entrer dans le métier sont réelles, alors que le besoin de thérapeutes est croissant dans ce domaine. La plupart des postes proposés sur le marché du travail demandent d’avoir suivi une formation postgrade comme un Master of Advanced Studies (MAS) ou de suivre une formation. Malheureusement, nombre de formations ont été annulées en 2022 et repoussées en 2023, une difficulté supplémentaire de la postulation à ce MAS. A l’heure actuelle, il n’y a qu’une trentaine de places disponibles, sans parler du coût exorbitant : plus de 50’000 francs à payer d’avance. De plus, afin d’avoir plus de chances d’être acceptées, les personnes devraient déjà occuper une place de travail. En résumé : sans le MAS, elles se voient refuser les postes qu’elles souhaitent, car elles ne répondent pas aux exigences, mais en même temps, elles devraient avoir un travail pour avoir une chance d’accéder à la formation. C’est le serpent qui se mord la queue.

Par ailleurs, pour répondre aux nouvelles exigences, les conditions d’accès au MAS ont changé. Une année supplémentaire en unité psychiatrique dans une institution accréditée par l’Institut suisse pour la formation médicale est obligatoire. La demande est grande sur le plan des patients et un grand nombre de jeunes diplômés ne demandent qu’à être formés pour répondre à cette demande. Dès lors, je pose les questions suivantes au Conseil d’Etat :

  • Comment analyse-t-il l’enchainement des exigences liées aux possibilités de travail reconnu des psychologues ?
  • Au vu des besoins importants pour répondre aux problèmes de santé mentale des citoyennes et citoyens, particulièrement des jeunes, est-il prêt à trouver des pistes pour y faire face et, si oui, lesquelles ?
  • Envisage-t-il d’augmenter les places dans les MAS nécessaires à la formation continue des psychologues ?
Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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