Point séance

Séance du Grand Conseil mercredi 9 décembre 2020, point 8 de l'ordre du jour

Document

Texte adopté par CE

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Yvan Pahud (UDC) —

Je remercie le Conseil d’Etat pour ses réponses précises à mes questions. Toutefois, suite à cette lecture, je dois me contenir pour garder mon sang-froid. En pleine pandémie, plus de 600 jeunes se sont rassemblés, faisant totalement fi de toutes les règles en vigueur à ce moment-là. Il ne s’agissait pas d’un rassemblement d’une dizaine de personnes, mais bien de plusieurs centaines. Lorsque je constate que nous obligeons certains milieux — je pense aux restaurateurs — à observer des règles très strictes, je m’interroge sur les priorités. La réaction éventuelle des personnes qui auraient dû faire face à une intervention musclée de la part de la police a été prise en considération et il a été décidé de ne pas intervenir. Pensant causer plus de troubles par son action, la police n’est pas intervenue. Se basant sur ce constat, j’imagine qu’elle ne doit pas intervenir souvent ; si chaque intervention pouvait potentiellement dégénérer — les personnes refusant d’être contrôlées — on n’en ferait plus beaucoup dans ce canton.

Je déclare brièvement mes intérêts : je suis municipal de la police à Sainte-Croix et, pas plus tard que cette semaine, le chef de poste m’a annoncé la fermeture de bureau de gendarmerie de Sainte-Croix, parce qu’il devait fournir tout son personnel pour contrôler les restaurants dès leur ouverture. Nous avons des priorités dans ce canton qui ne sont pas tout à fait les mêmes que les miennes.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Vice-président-e

La discussion est ouverte.

M. Philippe Vuillemin (PLR) —

Ce match de foot s’est déroulé à 500 m de chez moi, dans un quartier que je connais bien, soit celui de Praz-Séchaud, à Boveresses, dont les habitants sont tout aussi estimables que ceux de Vallorbe. Le Grand Conseil les oublie parfois, en faisant une sorte de melting-pot sans distinction entre Lausannois. Pour rappel, ce match a eu lieu un dimanche, à la fin de la première vague de COVID. Ce n’est donc pas un événement récent. Je comprends tout à fait l’indignation de mon collègue Yvan Pahud. En effet, lorsque j’ai pu constater la manière dont les choses se passaient, j’ai trouvé que c’était fort de café et on aurait pu imaginer que la police soit un peu plus présente, sans que l’intervention soit nécessairement musclée.

Les organisateurs du match ont très bien joué : ils ont misé sur l’utilisation maximale des réseaux sociaux et sur un public cible âgé entre 15 et 30 ans. Cette génération a-t-elle fait quelque chose d’inouï et d’incroyable que les générations précédentes n’auraient jamais fait, même en présence de réseaux sociaux ? Je ne le crois pas... Finalement et même si la police aurait pu être un peu plus présente, elle a fait un choix qui me parait juste, dans le cadre d’un quartier compliqué et dans lequel elle intervient très souvent. Il faut savoir doser à la fois la main de fer et le gant de velours. Sur le fond, je comprends toutefois l’indignation de notre collègue. Gérer une ville, ce n’est pas la même chose que de gérer une entité plus modeste.

Mme Béatrice Métraux — Conseiller-ère d'État

A mon tour, je comprends tout à fait les interrogations du député Yvan Pahud. C’est l’application du principe de proportionnalité qui a prévalu dans cet événement, comme l’a relevé M. le député Vuillemin. Des contrôles ont eu lieu, des personnes ont été identifiées. Nous ne voulions pas intervenir face à mille jeunes. Toutefois, en aval et en amont, nous avons pris nos responsabilités, tout comme l’ensemble des corps de police présents sur place. Pour preuve, je vais vous donner quelques chiffres : nous avons photographié environ une cinquantaine d’antagonistes très impliqués dans l’événement ; trente-deux personnes ont été identifiées ; vingt-huit personnes ont été déférées ; quatre personnes ont été mises hors de cause ; des sanctions ont été prises par les clubs de Servette et de Lausanne-Sport puisqu’ils ont été intégrés à la démarche de la police et toutes ces personnes ont été déférées au Ministère public.

Nous avons donc agi et c’est toujours une question de proportionnalité. Nous étions là, nous avons observé, nous avons garanti la sécurité publique et nous avons pris les mesures qu’il fallait dans le cadre de cette doctrine d’engagement et de maintien de l’ordre qui s’applique dans l’ensemble des cantons romands.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Vice-président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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