Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 20 septembre 2022, point 10 de l'ordre du jour

Texte déposé

Il y a quelques mois a émergé sur la toile le hashtag #MeTooAnimation[1]. Derrière cet anglicisme se cache une réalité bien sombre dénonçant les abus et violences sexuelles subis par des enfants dans le cadre de colonies de vacances ou structures de loisirs. Un compte Instagram[2] relayant des témoignages de jeunes victimes a été créé en mars 2022.

Dans le Canton de Vaud, les colonies ou camps de vacances qui durent plus de 7 jours sont soumis à autorisation cantonale. La Loi sur la protection des mineurs s’y applique de même que la Loi sur le soutien aux activités de jeunesse. De plus, le Département a mis en œuvre une directive en 2018.

 

Si aucun cas ne semble actuellement provenir de notre canton, il semble primordial de veiller à éviter que de tels abus puissent être vécus par des petites vaudoises ou petits vaudois.

 

Dès lors, face à ce sujet sensible et inquiétant pour notre jeunesse, nous avons l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’Etat :

  • Les formations des organisateur·trice·s et/ou celle des moniteur·trice·s, reconnue par le SPJ, abordent-t-elles le sujet des abus et violences sexuelles ? Si oui, de combien d’heures de formation s’agit-il et qui se charge de dispenser ces formations ?
  • Le Conseil d’Etat envisage-t-il d’exiger que les organisateur·trice·s de camps ou de colonie ainsi que les moniteur·trice·s suivent une formation supplémentaire sur ces problématiques ou de l’intégrer dans une formation existante?  
  • Pourquoi la directive émise par le Canton n’exige pas obligatoirement que les casiers judiciaires des moniteur·trice·s soient produits ?
  • En cas d’abus avérés ou soupçonnés, les enfants et/ou leurs parents sont-iels informé·e·s des possibilités leurs étant offerte d’entamer des procédures judiciaires à l’encontre de la personne présumée autrice ? 
  • Le Canton entreprend-il des contrôles dans le cadre de camps ou colonies durant moins de 7 jours ?

 

L’autrice souhaite développer son interpellation.

 

[1]https://www.marieclaire.fr/metooanimation-en-colonie-de-vacances-j-ai-vu-des-animateurs-decrire-des-positions-sexuelles-a-des-enfants,1429528.asp

[2]https://www.instagram.com/metooanimation/

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Vincent BonvinVER
Rebecca JolyVER
Muriel ThalmannSOC
Valérie ZoncaVER
Isabelle FreymondSOC
Cendrine CachemailleSOC
Sébastien CalaSOC
Elodie LopezEP
Sandra PasquierSOC
Céline MisiegoEP
Théophile SchenkerVER
Cédric RotenSOC
Didier LohriVER
Mathilde MarendazEP
Yannick MauryVER
Felix StürnerVER
Julien EggenbergerSOC
Claude Nicole GrinVER
Pierre WahlenVER
Laurent BalsigerSOC
Aude BillardSOC
Yolanda Müller ChablozVER
Joëlle MinacciEP
Jean TschoppSOC
Sylvie PodioVER

Document

22_INT_119-Texte déposé

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Géraldine Dubuis (VER) —

« J’avais 10 ans et lui en avait 27. C’était en colo, dans un château dans la Loire. Dès le début du séjour, Adrien – nom d’emprunt – m’a regardée bizarrement. Malgré mon jeune âge, je sentais quelque chose de lubrique dans son regard. Un soir, il m’a glissé à l’oreille : “ t’es jolie, toi. Si tu étais un peu plus âgée, on en ferait des choses ”. Sur le moment, je n’ai pas compris. Le troisième jour, il a été beaucoup plus cash et il m’a susurré à l’oreille pendant que je me brossais les dents : “ je vais me glisser dans ton lit, comme une limace ”. Le neuvième jour du séjour, il a mis ses menaces à exécution et il est venu dans ma chambre, en pleine nuit, pour me violer. A 23 ans, je tente encore de me reconstruire. »

Ce témoignage glaçant, effroyable est l’un des nombreux reçus et publiés sur le compte Instagram de l’Association française #MeTooAnimation qui lutte contre les violences sexuelles subies par des mineurs et ayant eu lieu dans le milieu de l’animation. Des jeunes ayant subi des abus et violences sexuelles durant des colonies de vacances ou dans des centres de loisir ; des atteintes à leur intégrité sexuelle d’enfant qui les marquent à jamais ; des abus que nous devons veiller à dénoncer pour préserver leur innocence. Ils ou elles ont pris la parole pour dénoncer courageusement le tabou du silence et aider à lutter contre ces actes innommables. Or, nous le savons : de telles horreurs dépassent malheureusement les frontières.

Dans cette optique, j’interpelle le Conseil d’Etat afin de m’assurer que toutes les mesures sont prises par nos autorités pour veiller à l’intégrité physique et psychique des petites et petits Vaudois qui profitent des camps organisés sur notre territoire.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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