Depuis 2010, 110 projets de renaturation ont été réalisés et 48 km de cours d’eau ont été renaturés − 28 depuis 2018 − dont 38 km élargis et 10 km remis à ciel ouvert ; 180 obstacles à la migration piscicole ont été supprimés. Ces mesures ont amélioré les cours d’eau quant à la sécurité, le vivre ensemble, la biodiversité et la faune. L’objectif de la stratégie présentée en 2014 était de renaturer 150 km à terme : un tiers a donc été réalisé.
Le présent décret, adopté par le Grand Conseil le 25 novembre 2025, concerne cinq projets sur différentes régions du territoire cantonal.
Le Bey sur la commune d'Avenches
Ce cours d’eau, actuellement dans un espace restreint, aura plus de place, et, une fois les stabilisations de berges ôtées, il pourra méandrer. Une flore diversifiée sera aménagée et permettra aux insectes de se développer. Dans la zone forestière de la partie aval sont prévus des étangs alimentés par la nappe phréatique. Une plateforme d’observation, accessible au public, sera installée.
La Valleyre sur la commune du Mont-sur-Lausanne
Il s’agit de la remise à ciel ouvert, en milieu urbain, des 150 m de la Valleyre actuellement dans un collecteur en sous-capacité quant à la protection contre les crues. L’on bénéficiera d’une surface importante et aménagera et reboisera le milieu annexe, actuellement une friche industrielle. Ce tronçon sera connecté à celui qui se trouve déjà à ciel ouvert.
Le Bruet sur la commune d'Ollon
Le tronçon concerné est aussi dans un collecteur. La partie aval du cours d’eau se trouve à ciel ouvert dans un fossé avec une faible plus-value environnementale. La Commune d’Ollon turbine une source dont les eaux sont rejetées dans le Bruet. Cette eau fraiche et de bonne qualité a un débit de 80 litres par seconde. La STEP de la commune sera abandonnée, à terme. 900 m sont déjà à ciel ouvert et 350 m seront remis à ciel ouvert.
Le Grand-Canal sur les communes de Chessel et de Roche
Il y a quelques années, un tronçon avait été renaturé. Il s’agit ici de poursuivre cette renaturation sur un peu plus de 1 km, dans la partie aval, comme cela a été fait en amont. Sur le plan cantonal, ce tronçon est prioritaire (priorité 1).
La Lutrive sur la commune de Lutry
La protection contre les crues est la problématique de ce cours d’eau en milieu urbain. Le projet donnera plus d’espace au cours d’eau, grâce à l’obtention de terrains pour les berges. Un travail sera mené sur l’embouchure dans le lac.
Ces projets sont cofinancés par la Confédération via des conventions programmes. La convention de cet EMPD couvre la période 2025-2028. La part fédérale se monte à 35 % du financement, celle du Canton à 60 % et celle des communes à 5 %. Les coupes fédérales annoncées, de l’ordre de 10 % et de plusieurs centaines de milliers de francs, pourraient diminuer de 10 % les conventions programmes. Le Conseil d’État se battra pour que cela ne conduise pas à un report de charges sur les cantons. Ces coupes ne sont pas entrées en force, mais elles sont source de préoccupation tant les renaturations des cours d’eau sont bénéfiques non seulement pour la nature et la population, mais aussi pour l’économie locale qui travaille sur ces projets.
