Fouilles archéologiques au sommet du Chasseron

Avec l'autorisation du Département des infrastructures et le soutien de la Fondation pour la culture de l'UBS, de l'Armée (installation de tentes) et de différents organismes régionaux (communes de Bullet et de Sainte-Croix, Cercle d'Histoire de Sainte-Croix et Association pour le développement du Nord Vaudois), l'Institut d'Archéologie et des Sciences de l'Antiquité de l'Université de Lausanne a entrepris une campagne de fouille de mi-juin à fin juillet, sous la direction du Professeur Thierry Luginbühl.

Situé à environ 1600 m d'altitude, sur la commune de Bullet, voisine de Sainte-Croix, le sommet du Chasseron est connu comme étant un lieu de culte antique depuis le 18e siècle grâce à la découverte de nombreuses monnaies au pied de sa falaise occidentale, puis à celle de mobilier manifestement rituel (torque en bronze, hachettes votives, clochettes) lors de son pillage intensif durant la seconde moitié du 19e siècle. Fréquenté de la période celtique à la fin de l'époque romaine, ce sanctuaire n'avait jamais fait l'objet de fouilles méthodiques avant la brève campagne de 2004 et restait encore une énigme quant à la ou les divinités qui y étaient honorées et à ses aménagements cultuels.

Précédée par des prospections au sol et des analyses géophysiques, la fouille de 2004 avait pour but de commencer l'exploration d'une terrasse où des fragments de tuiles dans les trous de taupes désignaient la présence de constructions antiques. Elle a permis d'y découvrir un intéressant mobilier (une dizaine de monnaies romaines et 250 fragments de céramiques) et de mettre au jour le mur d'un imposant bâtiment qui semblait pouvoir être interprété comme le temple principal du sanctuaire.

Le premier objectif de la campagne de 2005 a été de fouiller la totalité de ce bâtiment, ainsi que de larges secteurs de la terrasse pour mettre en évidence des aménagements secondaires et recueillir du mobilier, afin de mieux caractériser les rites qui y étaient pratiqués. D'autres fouilles et sondages ont été ouverts dans différents secteurs qui avaient livré des tuiles romaines, ainsi qu'au bas des falaises, où de très nombreuses monnaies avaient été retrouvées au 19e siècle (et depuis en grande partie perdues ou dispersées).

Sans dévoiler toutes les découvertes qui seront présentées lors des portes ouvertes des 22 et 23 juillet, relevons déjà la mise au jour de l'entier d'un grand " fanum " (temple gallo-romain à plan carré) de près de 10 m de côté, la découverte d'un abondant mobilier (monnaies, céramique, fibule) et de quelques fragments d'objets qui attestent la fréquentation du site depuis la Préhistoire. Ces découvertes permettent également d'accroître nos connaissances sur les rites, la présence de militaires romains et les divinités honorées dans le sanctuaire, dont la principale semble avoir été Mercure, ou plus précisément le Mercure souverain de la religion gallo-romaine.

Les portes ouvertes de ces chantiers auront lieu les vendredi 22 et samedi 23 juillet, de 10h à 17h. En plus de la visite des différents secteurs et d'une présentation du mobilier découvert, différentes animations et stands archéologiques seront proposés au public (travail du fer et du bronze gallo-romain, artisanat du cuir, production de céramiques protohistoriques et antiques, armement et combat celtiques, etc.). Il sera par ailleurs possible de déguster des mets romains et gaulois au restaurant du chalet-hôtel situé à moins de 100 m du temple, à l'emplacement de l'hospice qui recevait les pèlerins il y a deux millénaires.

Bureau d'information et de communication de l'Etat de Vaud

Renseignements pour la presse uniquement

• DINF, chantier archéologique du Chasseron, 079 733 84 21