Grandes cultures

Altises de la pomme de terre

Altises de la pomme de terre

Les quatre espèces d’altises (Epitrix cucumeris, E. papa, E. subcrinita et E. tuberis) sont appelées altises de la pomme de terre en raison de leur plante hôte principale, la pomme de terre. À l’exception d’E. papa, elles sont toutes originaires d’Amérique du Nord. Les larves de ces Epitrix spp. se nourrissent des tubercules (spécialement E. tuberis & E. papa) et des racines, les endommageant et causant des dégâts économiques. Après la nymphose, les adultes affaiblissent les plantes en criblant les feuilles de trous caractéristiques.

L’introduction d’Epitrix spp. se fait en particulier par la terre adhérant aux tubercules. Le risque le plus important concerne donc les plants de pommes de terre, car elles ne sont pas lavées et entrent à nouveau en contact avec le sol lors de la plantation. La prévention est extrêmement importante. En effet, après une colonisation, les chances d’éradication sont très faibles. En 2004, des dégâts causés par E. papa ont été constatés au Portugal, qui est aujourd’hui considéré comme une zone infestée. Epitrix spp. se sont également propagées en Espagne.

En Suisse, Epitrix spp. sont surveillées dans les cultures de pommes de terre par des prélèvements de routine de tubercules dans le cadre de la surveillance du territoire par les services cantonaux compétents, généralement les services phytosanitaires cantonaux. Source: Agroscope

Chrysomèle des racines du maïs

Chrysomèle des racines du maïs

(A) Chrysomèle adulte; (B) maïs : racines endommagées par une forte densité de larves de chrysomèle (à droite) contre racines indemnes (à gauche); photos par L. J. Meinke.

Considérée comme le ravageur le plus dangereux du maïs, la chrysomèle des racines du maïs (Diabrotica virgifera virgifera) est classée comme organisme de quarantaine en Suisse. Cela signifie qu’il est obligatoire de signaler sa présence et de la combattre.

Cycle du ravageur et dégâts aux cultures

Les femelles pondent leurs œufs dans le sol vers la fin de l’été dans les cultures de maïs. Si du maïs est de nouveau cultivé sur la même parcelle l’année suivante, les larves, peu mobiles, éclosent en mai et dévorent les racines jusqu’à ce que le maïs verse ou meure. En l’absence de maïs, les larves ne peuvent pas survivre.

Situation actuelle dans le canton de Vaud

Chaque année, 18 pièges sont répartis sur le canton et contrôlés de mi-juin et à mi-septembre (période du vol des chrysomèles adultes) selon les directives du Service phytosanitaire fédéral.

En 2024, la présence de la chrysomèle a été détectée dans les communes suivantes : Commugny et Orbe. Hors canton, sa détection à Ursy (FR) délimite une zone à lutte obligatoire qui touche le territoire vaudois.

En cas d’infestation par la chrysomèle, le canton doit définir une « zone délimitée » d’un rayon d’au moins 10 kilomètres autour du foyer d’infestation. La lutte est obligatoire dans cette zone et consiste à interdire de cultiver à nouveau du maïs l’année suivante sur les parcelles concernées par la culture de maïs sur l’année en cours.

Dans ces trois zones délimitées, la culture du maïs est donc interdite en 2025 sur les parcelles où du maïs a été cultivé en 2024 (culture principale comme secondaire, interculture etc.).

Cliquez ici pour voir le plan en ligne des trois zones délimitées en 2025.

Toute parcelle qui est partiellement située dans une zone délimitée appartient dans son intégralité à la zone délimitée (interdiction de cultiver du maïs sur l’entier de la parcelle).

Les infractions aux restrictions imposées en matière de rotation des cultures seront sanctionnées conformément à la législation sur l’agriculture (LAgr), notamment par la destruction de la culture avec possible sanction pécuniaire.

Documents

DGAV – Décision de portée générale 07.10.24 : directives de lutte contre la chrysomèle des racines du maïs dans le canton de Vaud pour 2025

Fiche technique Agroscope – Chrysomèle des racines du maïs

Fiche technique Agroscope – Aide à la détermination de la chrysomèle des racines du maïs

Liens

Page web Agroscope - chrysomèle des racines du maïs

Flétrisement bactérien de la pomme de terre

Flétrissement bactérien de la pomme de terre

Clavibacter sepedonicus a été décrit pour la première fois en Europe du Nord et provoque le flétrissement bactérien chez sa plante hôte, la pomme de terre (également appelé pourriture annulaire de la pomme de terre). La bactérie se multiplie dans les pommes de terre plantées, se déplace le long des vaisseaux conducteurs et les détruit, entraînant ainsi le flétrissement, le dépérissement et la pourriture secondaire des plantes infectées.

Clavibacter sepedonicus se propage particulièrement par le biais de plants de pommes de terre infectés et de conteneurs, d'équipements et de locaux contaminés. La bactérie est largement répandue en Russie, en Ukraine et en Crète et généralement dans les zones tempérées de l'hémisphère nord.

En Suisse, le flétrissement bactérien n'a jamais été détecté. Il est surveillé d’une part dans le cadre de la certification des pommes de terre de semence par les organisations de transformation et d’autre part dans le cadre de la surveillance du territoire par les services cantonaux compétents, généralement les services phytosanitaires cantonaux, dans la production de pommes de terre au moyen de prélèvements de routine d’échantillons de tubercules et dans les installations de préparation des pommes de terre au moyen d’eau lavage des pommes de terre. Source: Agroscope

Galle verruqueuse de la pomme de terre

Galle verruqueuse de la pomme de terre

La galle verruqueuse de la pomme de terre est due au champignon Synchytrium endobioticum originaire des Andes sud-américaines. La principale plante hôte du champignon est la pomme de terre, qui présente des excroissances tumorales typiques sur les tubercules en cas d’infestation.

Le risque de propagation existe par exemple lors du déplacement de terre contaminée, de plants de pommes de terre ou de matériels agricoles. Synchytrium  endobioticum a été introduite en Europe dans les années 1880 et en Amérique du Nord, vers 1900.

La maladie fongique a depuis été détectée dans certaines régions d’Afrique, d’Asie et d’Océanie. En Suisse, la galle verruqueuse de la pomme de terre est surveillée dans les cultures de pommes de terre par des prélèvements de routine de tubercules dans le cadre de la surveillance du territoire par les services cantonaux compétents, généralement les services phytosanitaires cantonaux. Source: Agroscope

Nématodes à galles des racines

Nématodes dorés de la pomme de terre

Les nématodes à galles des racines, tels que Meloidogyne chitwoodi, M. enterolobii et M. fallax, représentent une menace significative pour l'agriculture. Ces derniers s’attaquent à plus de 400 espèces végétales. Ces ravageurs des racines affectent les tissus végétaux, provoquant des déformations racinaires sous forme de galles, d'où leur nom. Une forte infestation peut entraîner le flétrissement des plantes affectées et inhiber leur croissance. Ces nématodes se propagent via l'importation de matériel végétal infecté, comme les jeunes plants ou tubercules, ainsi que de la terre contaminée. Localement, ils peuvent être disséminés par les résidus de terre adhérant aux machines, aux outils et à d'autres produits végétaux. L'eau d'irrigation contaminée favorise leur propagation.


Meloidogyne fallax et M. chitwoodi peuvent se développer en plein champ en Suisse, causant des dommages sur des cultures telles que les carottes, les betteraves et les pommes de terre ainsi que dans des serres sur des légumes et des plantes ornementales. Meloidogyne chitwoodi a été signalé pour la première fois en Suisse en 2002, dans une serre en Valais. Lors de surveillances ultérieures (2002-2006), la présence de M. fallax a été diagnostiquée dans quelques serres valaisannes et argoviennes. Bien que M. chitwoodi n'ait plus été détecté en Valais lors de contrôles approfondis en 2009-2010, la présence de M. fallax persistait dans un petit nombre de serres et de tunnels chauffés.

En 2019, un foyer de M. chitwoodi a été signalé en plein champ dans le canton de Berne, suivi en 2023 par la découverte ou la confirmation de foyers en Argovie et en Valais dans des tunnels non chauffés. Meloidogyne enterolobii, un nématode à galle tropical, en revanche, semble peu adapté au climat helvétique, mais peut se développer dans des serres chauffées. En 2008, M. enterolobii a été détecté pour la première fois en Suisse dans deux exploitations de tomates dans les cantons de Lucerne et d’Argovie, avec une confirmation en 2022. Ainsi, les trois espèces de nématodes à galles des racines ont déjà été détectés dans des serres ou en plein champ en Suisse. Des mesures d'assainissement ont été mises en place pour plusieurs années.

Dans notre pays, la surveillance des nématodes à galles des racines est effectuée dans le cadre de la surveillance du territoire par les services cantonaux compétents, généralement les services phytosanitaires. À cet effet, des échantillons de terre sont prélevés dans les cultures de pommes de terre et de carottes en plein champ et dans les cultures maraîchères sous serre ou tunnels chauffés. Source: Agroscope

Pourriture brune

Pourriture brune

La pourriture brune, causée par l'organisme Ralstonia solanacearum species complex, est une maladie redoutable affectant diverses cultures, notamment les solanacées. Cette maladie provoque un flétrissement et un dépérissement des plantes. Récemment, une nouvelle nomenclature a été introduite, classant les anciennes races en phylotypes. Certains de ces phylotypes, tels que le phylotype IIB, peuvent être des ravageurs importants de la culture de la pomme de terre, comme observé au Portugal. La bactérie se propage sur de longues distances par le biais de matériel végétal ou de terre infectée et localement par l’eau, la terre, les outils ou l’homme.


En Europe, la bactérie est présente dans certaines parcelles et cours d'eau. En Suisse, des infestations ont été signalées en 2017 sur des rosiers dans le canton de Berne, Soleure et Zurich, causées par R. pseudosolanacearum (phylotype I). Ces infestations ont été éradiquées avec succès grâce à l’élimination des plantes-hôtes dans les unités infestées et à une décontamination stricte des infrastructures. En 2023, plusieurs pays européens, dont la Suisse, ont été touchés par des infestations de R. pseudosolanacearum (phylotype I) sur des parcelles de gingembre. Cette contamination découlait de l'utilisation de matériel de plantation infecté provenant partiellement de l'achat de gingembre de consommation directement en grande surface, au lieu d'une source agréée garantissant la production de plants sains. Il est donc crucial d'acheter des plants munis d'un passeport phytosanitaire. L'infestation de 2023 en Suisse se distingue de celle de 2017, car elle s'est produite dans des tunnels ou des serres avec principalement une culture en plein sol, plutôt qu'en pots comme en 2017, impliquant d’autres stratégies de lutte. Source: Agroscope

Ambroisie à feuilles d'armoise

Ambroisie à feuilles d'armoise

L'ambroisie est une espèce exotique envahissante reglementée, ainsi son annonce et sa lutte sont obligatoires. Sa mise en circulation et sa plantation sont interdites car elle engendre de graves problèmes de santé publique. Son pollen très allergène peu provoquer des crises d'asthmes. De plus, en tant qu'espèce pionnière, elle possède un fort potentiel invasif dans les milieux perturbés tels que les chantiers, les talus en friches, les carrières etc.

Chardons, cirses et folle avoine

Chardons, cirses et folle avoine

Trois chardons et cirses sont considérés comme problématiques car leur prolifération représente un risque de contamination des parcelles agricoles, préjudiciable économiquement pour les agriculteurs (gêne, dégradation ou perte de récolte). A ce titre, ces plantes envahissantes ainsi que la folle avoine (Avena fatua) sont soumises à obligation de lutte sur le territoire cantonal selon le Règlement sur la protection des végétaux du 15.12.10.

Ces plantes nuisibles à l’agriculture profitent notamment des terrains agricoles, des zones forestières, des abords des chemins et routes, des chantiers de construction, des friches industrielles et des jardins d’agrément pour se développer.

Nous sommes tous concernés par cette lutte lorsque la dissémination des graines peut facilement s'étendre aux terres agricoles : agriculteurs mais aussi services d’entretien des réseaux auto/routiers et ferroviaires, propriétaires et gestionnaires de forêts, communes, entreprises et privés etc…

Les frais d’élimination sont à la charge des exploitants ou, à défaut, des propriétaires des parcelles concernées.

Agir sans attendre

Avec son puissant réseau racinaire, le chardon des champs forme des foyers ("ronds de chardons") qui peuvent s'étendre rapidement si on ne prend pas les mesures nécessaires (de 2 à 4 mètres par année). Une fois installé, le chardon des champs est particulièrement difficile à éradiquer et la lutte se fait sur plusieurs années.

Eliminer les plantes isolées et les foyers avant la formation des graines

L’élimination de ces plantes doit nécessairement avoir lieu au plus tard à la floraison afin d’éviter la dispersion des graines dans le voisinage. Arracher la plante ou couper les tiges en fleurs et évacuer avec les déchets incinérables (pas de compost). Il est important de surveiller les repousses de l’année et de répéter l'opération pour les éliminer à temps.

Annoncer la présence de foyers de chardons

Parcelles agricoles (tous secteurs confondus):  

Préposé agricole de la commune concernée


Zones forestières, bords de routes cantonales et autoroutes, routes communales, voies CFF, privés...:

Envoyer par email à inspectorat.phyto(at)vd.ch

Plan de la zone concernée via mapgeoadmin ou guichet cartographique cantonal

  1. Localiser la parcelle via la barre de recherche
  2. Option « dessiner » pour surligner ou pointer la zone
  3. Option « partager » pour copier le lien à coller dans le mail

Informations nécessaires : 

  • Stade du chardon (boutons / fleurs / graines)
  • Coordonnées géographiques (clic droit sur mapgeoadmin ou « outils – affichage coordonnées » sur guichet)
  • Si possible photos

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