Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 19 mars 2024, point 27 de l'ordre du jour

Texte déposé

Le réchauffement climatique n’est plus une menace mais une réalité qui nous touche déjà de plein fouet. Les mesures actuelles de réduction de son ampleur ne nous préserveront pas au besoin criant d’adapter nos modes de vie à ses effets. Si nous pensions encore il y a quelques années que nous avions le temps, force est de constater que ce constat était erroné. En effet, les effets du changements climatiques nous touchent déjà aujourd’hui dans notre quotidien et ce de manière de plus en plus intense : chaque année bat les records de chaleurs battus l’année précédente et cette accélération est inquiétante car elle ne permet pas aux écosystèmes naturels de s’adapter seuls. C’est notamment le cas de nos forêts.

 

En 2018 déjà un épisode de sécheresse important avait abimé une quantité élevée d’arbre. Cette grande sécheresse s’est reproduite en 2022 et en 2023[1] et tout laisse à penser que ces épisodes vont se multiplier à l’avenir. Lors de la sécheresse de 2018, on estime que 10% des arbres touchés sont morts dans les trois ans suivants.

 

L’adaptation au changement climatique est un enjeu majeur pour nos forêts tel que la politique forestière vaudoise 2040 en fait état dans son plan de mesure, notamment à la page 11[2]. Les acteurs de terrains sont d’ailleurs en prise constante avec ces questions lorsqu’ils doivent décider de l’abattage et des nouvelles plantations sylvicoles. Toutefois, dans les documents de planifications actuellement accessible sur le site de l’Etat de Vaud, les effets du changements climatiques sont décris plutôt comme des événements futurs et les mesures concrètes sont plutôt rares.

 

Les effets de ces épisodes climatiques sont multiples sur nos forêts : vulnérabilité accrue face aux risques d’incendie et aux nuisibles, morts prématurées des arbres, etc. Ceci requiert des mesures à court, moyen et long terme qui devront être financée de manière importante, notamment dans le plan climat 2e génération. Aujourd’hui, le renouvellement par des espèces mieux adaptées à ces nouvelles températures n’est pas assez rapide par rapport au dépérissement de nos forêts actuelles.

 

Ainsi, par le présent postulat les signataires demandent au Conseil d’Etat de bien vouloir renseigner le Grand Conseil dans un rapport sur toutes les mesures prises et à prendre pour augmenter la résilience de nos forêts face au changement climatique à court, moyen et long terme ainsi que le financement de ces mesures.

 

[1] Un article du 24 heures du 25 août 2023 en fait mention : Vagues de sécheresse : Les arbres perdent déjà leursfeuilles, et c'est mauvais signe.

[2]https://www.vd.ch/fileadmin/user_upload/themes/environnement/forets/fichiers_pdf/DGE_PolFor2040_web.pdf

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Théophile SchenkerVER
Claude Nicole GrinVER
Séverine EvéquozVER
Cendrine CachemailleSOC
Sandra PasquierSOC
Julien EggenbergerSOC
Géraldine DubuisVER
Anna PerretVER
Yolanda Müller ChablozVER
Cloé PointetV'L
Didier LohriVER
Nathalie VezVER
Romain PilloudSOC
Olivier GfellerSOC
Yannick MauryVER
Alberto MocchiVER
Felix StürnerVER
Pierre ZwahlenVER
Alice GenoudVER
Céline MisiegoEP
Joëlle MinacciEP
Martine GerberVER
Valérie ZoncaVER

Documents

Rapport de la commission - RC 23_POS_64 - Nicolas.Suter

23_POS_64-Texte déposé

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Nicolas Suter (PLR) — Rapporteur-trice

Cette fois, le secrétaire de commission, M. Cédric Aeschlimann, a été accompagné de M. Philippos Kokkas, stagiaire de commission, pour la rédaction des notes de séance. Nous les remercions pour l’excellence de leur travail. Bien que le canton ait une Politique forestière 2040, le postulat demande d’aller plus loin et d’agir plus vite pour que les forêts survivent et soient plus résilientes. Le postulat demande un rapport sur toutes les mesures prises et à prendre à court, moyen et long terme. Il devrait permettre de réfléchir aux moyens nécessaires pour le travail des forestiers ainsi que pour la formation des personnes qui exercent une profession dans le domaine. Le postulat veut aussi réfléchir sur la manière d’intégrer cette thématique dans le Plan climat de deuxième génération ou dans d’autres domaines.

Le débat en commission a porté sur les mesures entreprises aussi bien par la Politique forestière 2040 que par le Plan climat, les moyens de rendre la forêt plus résiliente ainsi que les différentes adaptations au Plan climat de première génération, pour lesquelles une enveloppe de 25 millions est à disposition jusqu’en 2031. Plusieurs commissaires sont convaincus que les mesures en place n’ont pas attendu le dépôt de ce postulat et permettent déjà une prise en compte diligente de la problématique, notamment au travers du Plan climat et de la Politique forestière 2040. C’est notamment pour ces raisons que le vote de prise en considération compte 5 abstentions. La commission recommande au Grand Conseil de prendre en considération ce postulat par 10 voix et 5 abstentions.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

La discussion est ouverte.

Mme Alice Genoud (VER) —

(remplaçant Mme Rebecca Joly, absente) Je me permets de prendre la parole au nom de Mme Joly, postulante, qui n’est malheureusement pas présente aujourd’hui. Je remercie M. Suter qui a bien résumé l’idée de ce postulat. Je pense que vous l’avez toutes et tous déjà vu : les forêts de notre canton souffrent – pas uniquement celles de notre canton d’ailleurs – et des arbres doivent être abattus. La vision de ces forêts procure parfois un certain sentiment de tristesse. L’idée de ce postulat est de pouvoir faire un pas supplémentaire. Aujourd’hui, malgré la Politique forestière 2040, on se rend compte, pour beaucoup d’éléments liés au réchauffement climatique, que tout va beaucoup plus vite, beaucoup plus fort, et que l’on a peut-être besoin d’une réflexion complémentaire pour nos forêts. On sent aussi – notamment de la part des personnes qui entretiennent ces forêts – une certaine difficulté à savoir quoi faire, et comment le faire, face à l’ampleur des dégâts actuels sur nos forêts.

Autre point important : les forêts dans notre canton sont symboliquement très fortes. Il y a un fort attachement de la population vaudoise à ses forêts, et je pense que c’est aussi pour cette raison qu’il faut agir rapidement, comme le demande ce postulat. Les informations apportées en commission sur les actions du Conseil d’Etat sont intéressantes, mais nous voulons accélérer les choses avec ce postulat et permettre d’avoir des réflexions complémentaires sur une thématique chère aux députées et aux députés et à la population vaudoise. Dès lors, je vous remercie de suivre la commission qui recommande une prise en considération par 10 voix et 5 abstentions.

M. Loïc Bardet (PLR) —

Le postulat soulève des questions importantes. Toutefois, comme cela figure dans le rapport de commission et comme mentionné par le conseiller d’Etat lors de la séance de commission, le canton fait déjà un certain nombre de choses qui vont dans le sens de la demande de la postulante. Je pense notamment au Plan climat ou à la fameuse Loi sur la protection du patrimoine naturel et paysager (LPrPNP) qui offre un certain nombre de possibilités pour répondre aux demandes de la postulante. C’est pour cette raison – et par souci de sobriété législative – que la majorité des commissaires PLR s’était abstenue lors du vote à la commission et que le groupe PLR va faire de même aujourd’hui.

M. Jacques-André Haury (V'L) —

Je suis aussi un adepte de la sobriété parlementaire, mais j’aimerais poser une question à Mme Genoud, puisque Mme Joly n’est pas présente pour défendre son postulat. Madame Genoud, vous avez dit, il y a un instant, que les professionnels se demandent quoi faire et comment faire face au réchauffement climatique. J’ai une grande estime pour les professionnels que sont les ingénieurs forestiers. Je me demande bien, en envoyant ce postulat au Conseil d’Etat, quelles compétences pour répondre aux questions « quoi faire » et « comment faire » pourront être trouvées ailleurs que chez les ingénieurs forestiers eux-mêmes. Je pense vraiment que c’est un postulat électoraliste – je le dis ouvertement – et qu’il n’apportera rien de complémentaire au travail qui est déjà fait dans ce domaine par l’administration.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

La discussion est close.

Le Grand Conseil refuse la prise en considération du postulat par 56 voix contre 55 et 9 abstentions.

M. Alberto Mocchi (VER) —

Je demande un vote nominal.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

Cette demande est appuyée par au moins 20 membres.

Celles et ceux qui acceptent la prise en considération du postulat votent oui ; celles et ceux qui la refusent votent non. Les abstentions sont possibles.

Au vote nominal, le Grand Conseil refuse la prise en considération du postulat par 63 voix contre 60 et 2 abstentions.

* Introduire vote nominal

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