Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 16 avril 2024, point 2.7 de l'ordre du jour

Texte déposé

La nécessité de promouvoir la formation professionnelle est unanimement reconnue, mais parfois, entre les paroles et les actes, un écart se creuse. La décision de créer une nouvelle école professionnelle à Payerne en est un exemple flagrant. Cette initiative aurait pu constituer une avancée significative pour les jeunes de la Broye. Le 7 mars, le Conseil d'État a dévoilé les filières qui seront finalement proposées dans cette nouvelle institution. Si, initialement, le transfert de la filière médiamaticien-ienne-s avait été envisagé avant d'être abandonné, il a finalement été décidé de transférer la filière "logistique" de Lausanne à Payerne, ce qui concernera 700 jeunes. Bien que l'ouverture d'une école professionnelle dans la région de la Broye aurait pu offrir une meilleure accessibilité et donc un réel avantage pour les apprenti-e-s de la région, force est de constater que le plan actuel ne le permettra pas. En pratique, l'ouverture de cette nouvelle école offrira un écrin pour les formations commerciales (450 apprenti-e-s) et pour l'antenne de l'École de la transition, toutes deux déjà implantées à Payerne. De plus, elle permettra la création d'un nouveau site dédié aux apprenti-e-s en informatique (250 places), offrant ainsi une opportunité supplémentaire.

 

La majeure partie des apprenti-e-s de la nouvelle école de Payerne proviendra du transfert complet de la filière « logistique » de Lausanne vers Payerne. Ce déplacement entraînera une augmentation significative des temps de trajet pour les jeunes concerné-e-s, étant donné que cette formation est actuellement dispensée à Lausanne. Par ailleurs, il s’agit de prendre en compte que la majeure partie des lieux de travail sont situés dans l'agglomération lausannoise et au pôle logistique d'Aclens (dont les deux sites de la Poste à Daillens et Eclépens), contrairement à ce qu’affirme le Département de l'Éducation et de la Formation professionnelle (DEF).

 

Il convient également de souligner que les apprenti-e-s de la filière logistique comprennent en partie des jeunes dont le parcours scolaire est instable, avec un parcours de formation parfois fragile, en particulier dans la filière AFP (attestation de formation professionnelle) où le site de Lausanne a développé un pôle de compétence dans l’accompagnement de ces apprenti-e-s particulièrement fragile notamment avec un poste dédié à l’accompagnement individualisé des AFP. Le déplacement d'une filière et l'augmentation des temps de transport peuvent entraîner un risque d'abandon pour certains d'entre eux et elles. Ce qui serait un autogoal. C’est d’autant plus vrai que le site actuel accueille des apprenti-e-s extra-cantonaux. Il est regrettable que le département n'ait jamais envisagé de développer un deuxième site à Payerne, sans remettre en question la présence du site lausannois (ou une autre implémentation complémentaire).

 

Ces décisions ne semblent bénéficier à presque personne ! Les jeunes apprenti-e-s de la Broye, à l'exception des trois domaines mentionnés, continueront de devoir se rendre sur des sites éloignés pour leurs cours professionnels, tandis que les apprenti-e-es de la filière logistique verront, elles et eux, leurs temps de déplacement considérablement allongés. Ainsi, alors que le Conseil exprime son souhait de « renforcer l'offre de formation professionnelle », ses décisions ont en réalité l'effet inverse : elles appauvrissent l'offre dans la région lausannoise et n'apportent qu'une amélioration marginale pour la région de la Broye. Il est également surprenant de constater le faible choix de formations proposées sur le site de Payerne. La politique cantonale consistant à concentrer la plupart des domaines professionnels sur un seul site entre en contradiction avec l'objectif de développer la formation professionnelle dans toutes les régions du canton. Cela se manifeste également dans la concentration de la formation d'ASSC sur le site de Saint-Loup, alors qu'elle était auparavant dispensée sur trois sites (Subriez et Morges).

 

Convaincu-e-s de l’intérêt de valoriser la formation professionnelle et d’assurer son accès dans toutes les régions du canton, les soussigné-e-s ont l’honneur de poser les questions suivantes au Conseil d’État :

  1.  Quelle est la stratégie de répartition territoriale des formations professionnelles ?
  2. La spécialisation des sites ne constitue-t-elle pas un obstacle à l’accès aux formations professionnelles ?
  3. Quelle est la répartition des entreprises accueillant des apprenti-e-s en logistique (par district par exemple) ?
  4. Quelles seraient les avantages du développement d’un deuxième site pour la filière logistique ?
  5. En quoi les décisions prises par le Conseil d’État d’offrir un choix très limité de formation sur le site de Payerne étoffe-t-il l’offre en formation professionnelle (pour reprendre l’affirmation du Conseil d’État) ?

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Felix StürnerVER
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Martine GerberVER
Rebecca JolyVER
Hadrien BuclinEP
Yves PaccaudSOC
Géraldine DubuisVER
Monique RyfSOC
Yannick MauryVER
Valérie ZoncaVER
Denis CorbozSOC
Laure JatonSOC
Claire Attinger DoepperSOC
Cédric EchenardSOC
Cendrine CachemailleSOC
Isabelle FreymondSOC
Eliane DesarzensSOC
Alexandre DémétriadèsSOC
Séverine EvéquozVER
Sébastien CalaSOC
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