21_RAP_33 - Rapport du Conseil d'Etat au Grand Conseil sur le Postulat Maurice Neyroud et consorts - Pour que la viticulture vaudoise sorte du confinement (20_POS_213).

Séance du Grand Conseil du mardi 23 avril 2024, point 27 de l'ordre du jour

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Marc Vuilleumier (EP) — Rapporteur-trice

La commission s'est réunie le 9 février 2023 en présence de Mme Valérie Dittli, conseillère d'Etat. La commission tient à remercier Mme Sophie Métraux pour son travail en tant que secrétaire de commission. Le postulat de notre collègue Maurice Neyroud, déposé en 2020 et renvoyé au Conseil d'Etat en mai 2021, dresse un tableau assez noir de la viticulture vaudoise : augmentation des importations, près de deux tiers du vin consommé de notre canton est étranger, suite à une libéralisation quasiment totale du marché ; caves quasiment pleines avant les Vendanges 2020 ; chute des prix de vente du marché en vrac ; exploitant décidant de renoncer à des surfaces affermées ; de nombreuses entreprises en situation financière difficile, voire en situation de préfaillite.

Le postulat demande au Conseil d'Etat d'élaborer un plan de relance pour augmenter la part du marché des vins vaudois. Cette demande a été entendue puisque le Conseil d'Etat, en collaboration avec la branche, a élaboré un tel plan de 2022 à 2027 ; ce plan a donc déjà commencé, et porte ses fruits. Ce plan vise trois objectifs principaux :

  • La maîtrise de la production et l'évolution des appellations, notamment pour viser une appellation d’origine protégée (AOP) plutôt que l'appellation d’origine contrôlée (AOC) ;
  • Des mesures écologiques importantes, notamment pour diminuer de manière assez drastique l'utilisation d'intrants ;
  • L'organisation d'actions et de promotions de commercialisation pour que les vins vaudois aient plus de visibilité et reprennent une certaine notoriété.

Les mesures pour atteindre ces objectifs sont décrites dans le rapport du Conseil d'Etat et dans le rapport de Mme Jaccoud, qui a présidé la commission. Ce plan est budgété à hauteur de 25 millions, soit 6 millions pris sur le budget de fonctionnement et 19 millions pris sur le budget d'investissement. Le postulat se déclare globalement satisfait de ce plan de relance qui s'ajoute aux mesures qui ont été prises pendant le Covid : les bons welQome, la prise en charge de la taxe de l’Office des vins vaudois (OVV) et le déclassement de certains vins. La commission espère que le passage du système AOC au système AOP sera une véritable plus-value pour le vin vaudois et ne sera pas un carcan juridique trop lourd à supporter pour les producteurs. La commission vous propose d’accepter le rapport du Conseil d'Etat à l’unanimité.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Maurice Neyroud (PLR) —

Je remercie le Conseil d'Etat pour sa réponse à mon postulat, la commission et le rapporteur pour leur compréhension. Je rappelle mes intérêts : je suis vigneron-encaveur. J'ai déposé ce postulat en juin 2020. A l'époque, la situation viticole était très compliquée, le Covid était présent et les conséquences pour la viticulture étaient nombreuses : une chute de 20 % sur les prix ; une baisse annoncée et probable de la consommation des caves encore pleines alors que la récolte approchait ; de plus, la concurrence acharnée des vins étrangers n'arrangeait rien.

Mon postulat demandait au Conseil d'Etat de faire des propositions en vue de reconquérir des parts de marché et une revalorisation des vins vaudois auprès des consommateurs. Quatre ans plus tard, je remercie le Conseil d'Etat de ne pas avoir attendu pour entreprendre et mettre en place les actions qui ont été citées dans le rapport. Des mesures ont été prises pendant la pandémie déjà et ont été fortement appréciées par la profession. La viticulture est l’un des secteurs qui a largement profité des bons welQome. Cette action a eu un gros succès et a permis de booster les ventes, qui étaient à l'arrêt pendant toute la période du semi-confinement. Je remercie le Conseil d'Etat de l'avoir initiée et le Grand Conseil de l'avoir acceptée. Les deux déclassements et l'abattement de la taxe OVV pendant deux ans a également soulagé la profession.

Je remarque que le Conseil d'Etat, bien conscient des difficultés que traverse la viticulture, ne s'est pas arrêté là et a élaboré le plan de relance cité dans le rapport et qui a fait la une de bien des journaux. Ce plan de relance est effectivement disséqué en trois domaines d'action avec la production, l'environnement et la promotion. La volonté de donner de la valeur aux vins vaudois ne peut être que bénéfique et aidera la profession à se montrer plus concurrentielle vis-à-vis des vins étrangers. Ce plan de relance répond parfaitement aux préoccupations posées dans le postulat. Dans les actions qui sont proposées, on peut lire que des changements importants sont à l'étude et seront mis en place ces prochaines années, notamment avec un nouveau système d'appellation pour valoriser la transparence et l'innovation. Je souhaite simplement que ce ne soit pas une occasion d’ajouter du travail administratif sur la tête des exploitants.

Le deuxième volet va dans le sens d'une réduction de l'impact environnemental. Il propose une réduction des intérêts, notamment la réduction des produits antiparasitaires ; c'est une très bonne chose. L'évolution des cépages est en marche et de nouveaux croisements permettront probablement de trouver de nouvelles variétés résistantes à certaines maladies. Toutefois, il ne faudra pas perdre de vue que cultiver de la vigne sans aucun produit antiparasitaire est illusoire, du moins pour l'instant, même si de grandes améliorations sont en marche depuis longtemps. La réduction des intrants rime avec mécanisation ; c'est une évidence incontournable. Le Grand Conseil l'a d'ailleurs bien compris en acceptant tout dernièrement la suppression de certains murs perpendiculaires dans le cadre du PAC Lavaux.

Le troisième volet du plan de relance concerne la promotion. J'ai apprécié les mesures proposées qui vont soutenir la promotion des produits de la vigne. Le tableau en page 6 montre clairement qu'avant de provoquer l'acte d'achat, il s'agit de rendre visible le produit, de donner envie de le découvrir, d'offrir cette possibilité et de permettre l'évolution des infrastructures d'accueil – je ne résiste pas à la tentation de vous citer l'exemple des capites.

En conclusion, je constate que le travail de valorisation des produits de la viticulture vaudoise est en marche. Le Conseil d'Etat, en collaboration avec l'interprofession, a fait un gros travail et va proposer encore des améliorations considérables. Je vous encourage à accepter le rapport du Conseil d’Etat.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

La discussion est close.

Le rapport du Conseil d’Etat est approuvé à l’unanimité.

Retour à l'ordre du jour

Partager la page

Partager sur :