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25_HQU_87 - Question orale Hadrien Buclin - Le Conseil d’État a-t-il agi suite aux alertes concernant des dérives sexistes et racistes à l’Académie de police de Savatan ?.

Séance du Grand Conseil du mardi 9 septembre 2025, point 3.11 de l'ordre du jour

Texte déposé

L’hebdomadaire Le Matin Dimanche révèle qu’en 2019, les autorités cantonales ont reçu plusieurs témoignages dénonçant des dérives sexistes et racistes à l’Académie de police de Savatan. Cette information résonne de manière particulière au moment où l’existence de groupes échangeant des contenus discriminatoires et haineux a été révélée au sein de la police de Lausanne, impliquant un agent de la gendarmerie. Le Conseil d’État estime-t-il que, depuis 2019, des mesures suffisantes ont été prises pour prévenir les dérives racistes et sexistes lors de la formation des policier·ères ?

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Hadrien Buclin (EP) —

Question orale Hadrien Buclin - Le Conseil d’État a-t-il agi suite aux alertes concernant des dérives sexistes et racistes à l’Académie de police de Savatan ? (25_HQU_87)

L’hebdomadaire Le Matin Dimanche révèle qu’en 2019, les autorités cantonales ont reçu plusieurs témoignages dénonçant des dérives sexistes et racistes à l’Académie de police de Savatan. Cette information résonne de manière particulière au moment où l’existence de groupes échangeant des contenus discriminatoires et haineux a été révélée au sein de la police de Lausanne, impliquant également un agent de la gendarmerie. Le Conseil d’Etat estime-t-il que, depuis 2019, des mesures suffisantes ont été prises pour prévenir les dérives racistes et sexistes lors de la formation des policières et policiers ?

M. Vassilis Venizelos (C-DJES) — Conseiller-ère d’Etat

En préambule, je précise que le Conseil d’Etat prend toute alerte concernant des comportements discriminatoires au sein de l’administration publique très au sérieux. C’est ce qu’il fait aujourd’hui, c’est ce qu’il fera demain, c’est ce qu’il a fait à l’époque de ces témoignages. Si des critiques ont pu être formulées sur le style de la formation de l’Académie de police, faire un lien direct entre le scandale des groupes WhatsApp au sein de la police municipale lausannoise et les témoignages reçus en 2019 serait un raccourci que je ne peux pas admettre. 

Pour répondre à votre question, permettez-moi de rappeler les faits. En 2016, les autorités reçoivent un recueil de témoignages anonymisés de la part d’une ancienne collaboratrice de l’Académie de police. Même s’il était impossible de vérifier l’authenticité des déclarations face au contenu de ces témoignages, l’Etat a immédiatement réagi. De nombreuses investigations ont suivi : en janvier 2016, l’audition dans les jours suivants d’une dizaine de hauts cadres de la Police cantonale vaudoise et de l’académie de Savatan. Toujours en 2016, un sondage de satisfaction par des organismes externes auprès d’aspirants et aspirantes et d’anciens et d’anciennes aspirants et aspirantes. Dans la foulée, un mandat d’audit pour investiguer l’encadrement et la pédagogie à Savatan, avec un deuxième sondage de satisfaction en parallèle. Enfin, une vaste enquête interne au cours de laquelle une soixantaine d’anciens aspirants de la Police cantonale et de la police municipale lausannoise ont été entendus.

Je le dis clairement : aucun élément issu de ces différentes investigations n’est venu corroborer les allégations contenues dans les témoignages anonymes transmis par cette ancienne employée. Ni les aspirants, ni le personnel de l’académie, ni les commandants des neuf corps de police vaudois et des trois cantons partenaires n’ont fait état de telles dérives. Je le rappelle, le rapport d’audit ne fait pas non plus référence à de quelconques problèmes racistes ou sexistes. Il relève, en revanche, il faut le reconnaître, la qualité de la formation dispensée – 98% de taux de réussite aux examens fédéraux – mais porte en effet un regard critique sur le style de pédagogie. Celui-ci est jugé davantage orienté sur le risque que sur le relationnel. Suite aux recommandations de l’auditrice, des mesures ont été prises par la gouvernance de l’académie de Savatan sous l’appellation ADAPTO – on aime les acronymes au sein de la Police cantonale. Ces mesures incluent notamment une baisse des heures de modules physiques et sportifs enseignés à l’académie et une augmentation des modules mettant l’accent sur les compétences judiciaires et humaines ; une multiplication des mises en situation pratiques pluridisciplinaires, comme une formation spécifique sur les interventions en cas de violence domestique ou de prise en charge de personnes présentant un handicap mental, ou encore un renforcement de l’autonomie dans l’apprentissage des aspirants. A cela s’ajoute qu’en 2020, le nouveau concept de formation fédérale a été adopté par tous les cantons. Celui-ci a fait passer la formation policière d’un à deux ans et la deuxième année se déroule depuis lors dans les corps d’appartenance des aspirants. Cette deuxième année est ainsi le moyen d’assurer que les corps d’appartenance, comme les polices communales, forment leurs aspirants à leurs spécificités, à adapter les modules théoriques enseignés à l’académie aux réalités locales de leur corps. Pour sa part, la Police cantonale a un module spécifique sur les questions liées aux discriminations. 

En parallèle à la formation, il ne faut pas perdre de vue que les aspirants policiers et policières sont recrutés avant d’entrer à l’école par leur corps respectif et non pas par l’Académie de Savatan. Chaque corps fixe ainsi les critères de recrutement et les examens d’entrée qui ne sont pas harmonisés entre polices vaudoises. Aussi, durant l’année de formation à l’académie, des instructeurs, des mentors et des psychologues sont à disposition des aspirants – en plus de leur commandement – en cas de difficulté. Ainsi, l’image qui voudrait que les aspirants – dont une bonne partie dispose d’une formation universitaire – soient isolés sur un rocher, vivant en vase clos, est une image qui relève de la caricature. Toutes ces informations ont déjà été portées à la connaissance de la Commission de gestion du Grand Conseil en 2019. Celle-ci a été renseignée du contenu des conclusions de l’audit, tout comme la Commission de gestion de la ville de Lausanne. Le rapport dans sa totalité a été mis à disposition de tous les membres du Grand Conseil. Je ne compte pas déroger à cette transparence totale et vous informe que le rapport est à votre disposition en cas de souhait. 

S’agissant plus précisément de la Police cantonale, plusieurs mesures ont été prises pour renforcer la prévention du racisme, à l’image de la plateforme d’échange avec des communautés étrangères instaurée avec le Bureau cantonal de l’intégration. Il s’agit d’espaces de parole précieux pour maintenir un dialogue permanent entre la police et la population. Des formations continues sont également venues renforcer l’arsenal de formation, tout comme la création d’une cellule au sein de la Police cantonale chargée de répondre aux doléances des citoyens et de procéder à des médiations lorsque c’est possible. Trois spécialistes ont été engagés à cet effet. 

En bref, le Conseil d’Etat a pris de nombreuses mesures dès la transmission des témoignages anonymes – qui, je le rappelle, ne portaient pas sur des accusations de racisme ou de sexisme au sein de l’académie. Les critiques formulées concernaient l’encadrement, jugé trop militaire et infantilisant par certains. Les recommandations de l’audit ont été suivies d’effets et les autorités continueront à faire évoluer le système avec une remise en question permanente, notamment dans l’optique d’une nouvelle école de police qui devrait s’ouvrir à Moudon. Ce futur centre de formation sera également l’occasion de déconstruire certaines réalités ou fantasmes qui perdurent aujourd’hui sur l’Académie de police de Savatan. J’espère vous annoncer, ces prochaines semaines, un accord de principe avec la Confédération qui marquera le premier pas dans cette direction.

M. Hadrien Buclin (EP) —

Je remercie M. le conseiller d’Etat, pour sa réponse complète. Je prends note des améliorations qui ont été faites à la formation, qu’elle soit initiale ou continue. Ma question complémentaire est la suivante : il y a tout de même un problème majeur qui a été révélé au sein du corps de police lausannois, à votre avis, faut-il continuer à réfléchir à des améliorations concrètes dans la formation initiale ou continue ? Si oui, lesquelles, compte tenu des faits qui ont été portés à la connaissance du public ces derniers jours ?

M. Vassilis Venizelos (C-DJES) — Conseiller-ère d’Etat

Ma réponse est oui. D’ailleurs, les polices se remettent constamment en question. Il est clair que la séquence que nous venons de traverser nécessite une introspection et peut-être que certaines réformes soient accélérées. Le Conseil cantonal de sécurité en a discuté il y a quelques jours et a décidé d’approfondir un certain nombre d’aspects. Nous avons parlé tout à l’heure du Détachement d’investigations spéciales policières (DISPO), la police des polices. J’ai également évoqué d’autres aspects qui méritent d’être analysés. Il y a des différences en termes de critères de recrutement et de critères de formation continue au niveau de l’organisation policière vaudoise entre les dix polices ; cela fera évidemment partie des réflexions qui vont être menées par le Conseil cantonal de sécurité.

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