24_REP_5 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation José Durussel - Nouvelles violences autour d’un match à la Tuilière (23_INT_189).

Séance du Grand Conseil du mardi 8 avril 2025, point 33 de l'ordre du jour

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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. José Durussel (UDC) —

Je remercie le Conseil d'État pour ses réponses très complètes à mon interpellation dont le dépôt avait eu lieu il y a une quinzaine de mois à la suite de violences importantes lors d'un match entre Lausanne et Servette, au stade de la Tuilière.

Concernant la question n°1, il faut bien admettre que les chiffres, précis, sont très inquiétants : 1050 heures de travail pour un match de foot à la Tuilière ! Cela représente un petit coût de 55’000 francs pour un match ! Oui, comme cela en passant, aux frais du contribuable, de la princesse en somme !

Pour la question n°2, la grande partie de ces frais sont payés par la collectivité publique, il faut bien le rappeler. Il en va ainsi également des très nombreuses déprédations commises par les ultras, qui ne sont évidemment pas identifiables, car cagoulés. Donc, il n’y a pas de suite à donner, en général, à ces déprédations. Je salue tout de même l'effort ou plutôt la réaction des Transports publics lausannois (TL) qui refusent désormais catégoriquement de transporter ces gens. En revanche, les CFF n'ont pas le choix, car ils ont l’obligation de transporter et de laisser monter ces personnes à bord de leur matériel roulant.

Pour la question n°3 concernant les fouilles, alors là, cela devient vraiment... Les précisions sont excellentes de la part du Conseil d'État, mais depuis les premiers événements, il y a 15 mois, et d'autres, il n’y a eu aucun changement concernant le problème des fouilles. Pas plus tard qu'il y a quatre jours, les Valaisans ont pu entrer avec tout un arsenal dans le stade de la Tuilière sans aucune contrainte. C'est vraiment désolant.

Le plus désolant pour moi qui suis un fan du Lausanne-Sport est d'entendre un dirigeant affirmer à la Télévision suisse romande, dimanche soir, que finalement les fumigènes et les engins pyrotechniques peuvent apporter un peu d'ambiance. Donc : « circulez, il n'y a pas de problème, ne parlons plus des problèmes de fouilles et de fumigènes dans les stades ! »

Je ne commenterai pas les dernières questions. Tout de même, je me permets d'aborder le problème du comportement des ultras lors de leurs déplacements − c'est vraiment le gros problème − depuis Lausanne, Genève ou Sion notamment, les Romands ayant une tête de liste concernant ces problèmes. Leurs dirigeants et surtout la Swiss Football League, qui ferme les yeux sur beaucoup de problèmes, devraient s'inspirer des milieux du hockey. Aujourd’hui, dans 24 Heures, à la page des sports, j'ai apprécié un texte qui explique comment cela fonctionne à Malley, même si le risque zéro n'existe pas avec les humains, c'est évident. Ils ont défini une charte entre les clubs de hockey, qui est vraiment intéressante. La charte est la suivante : « vous venez en bus ou vous ne venez pas » ; ou alors « vous nous annoncez le nombre de personnes ou vous ne venez pas ». Certes, le risque zéro n'existe pas, mais cela limiterait fortement les problèmes liés aux déplacements.

Finalement, si les gens du foot contestent ces dires, la moyenne des spectateurs à la Tuilière est inférieure à celle de Malley. Monsieur le conseiller d'État, je compte sur vous pour faire pression sur ces clubs parce que vous avez bien commencé, il y a quelque temps, mais vous n'êtes pas écouté non plus. Bonne chance !

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Vassilis Venizelos (C-DJES) — Conseiller-ère d’Etat

Je remercie M. le député pour son interpellation déposée il y a déjà quelques mois, mais malheureusement toujours d'actualité − vous avez raison de le rappeler. 

Pour donner suite aux débordements récents et aux sanctions prises contre les supporters du Lausanne-Sport et du Servette, comme annoncé, j’ai convoqué les dirigeants du Lausanne-Sport. Lors de cette rencontre, nous avons pu aborder les points que vous venez de discuter, en particulier le problème des cortèges propre à Lausanne et qui nécessite une réponse spécifique en dehors du modèle « Progresso » intercantonal. Vous l'avez indiqué : pour le moment, les TL renoncent à proposer du matériel, mais il existe des alternatives que nous avons identifiées et proposées au Lausanne-Sport. La difficulté est de faire monter les supporters du club adverse dans les bus que nous affrétons, évidemment. Nous avons décidé de poursuivre les discussions et les échanges avec les CFF et la Swiss Football League, car la solution doit être trouvée au niveau de cette dernière. Le Lausanne-Sport ne peut pas prendre de décision seul et nous devons trouver une solution concertée avec l'ensemble des clubs. Vous aurez probablement constaté que ce week-end, le cortège s'est quand même nettement mieux passé que les précédents, notamment celui avec Servette. Nous avons donné une réponse sécuritaire un peu différente, comme l’ont peut-être remarqué celles et ceux qui ont observé le cortège. Certes, ce n’est toujours pas satisfaisant dans la mesure où la circulation est bloquée pendant plusieurs heures, mais nous avons des réponses, qui représentent une charge importante pour les forces de police et donc un coût – c'est évident. 

L'objectif est qu'à terme les supporters se déplacent en bus soit depuis la gare, soit de stade en stade. Certains clubs comme celui de Lugano se déplacent en bus jusqu'à la Tuilière ; ainsi, nous n’avons pas de problème des cortèges. Nous allons donc poursuivre les rencontres et les séances avec les dirigeants du Lausanne-Sport en intégrant les CFF, bien entendu, et la Suisse Football League.

Concernant la sécurité à l'entrée des stades, vous avez parfaitement raison, monsieur le député. Il est inadmissible qu'il y ait de nouveau eu des fumigènes ce week-end à la Tuilière, notamment par le fait de supporters sédunois. Vous avez remarqué que ce sont les supporters sédunois, non les supporters du Lausanne-Sport, cette fois. Nous attendons donc des mesures de la part du club. Ce dernier s'est engagé à renforcer la sécurité à l'entrée du stade, d'une part. D'autre part, comme vous le savez, il y a des caméras à l'intérieur du stade qui, pour l'instant, sont de la responsabilité de la municipalité et soumises au règlement de police de la Ville de Lausanne. Des discussions se tiennent pour que ces caméras soient gérées directement par le club, ce qui permettra un traitement des images plus efficace, non soumis au règlement de police de la Ville de Lausanne. Cela permettra aussi d'envisager des sanctions individuelles, parce que malheureusement, c'est par des sanctions individuelles que nous arriverons à régler le problème. Avec une caméra permettant d'identifier les personnes à l'origine de ces fumigènes ou fusées, on pourra prendre des sanctions individuelles et cela refroidira tout le monde.

Par conséquent, vous confirmez ma détermination à faire preuve de fermeté pour éviter un drame. J'étais très satisfait de la rencontre avec les dirigeants du Lausanne-Sport qui ont pris conscience de la nécessité de changer quelque chose. Nous allons donc poursuivre ces échanges et tester de nouveaux dispositifs d'ici la fin de la saison. L'objectif est de mettre au point un dispositif pérenne, notamment pour les cortèges, la saison prochaine, pour éviter de bloquer la vie des Lausannois pendant plusieurs heures toutes les deux semaines. Ce n'est plus supportable ni pour les Lausannois ni pour la collectivité publique. Je rappelle que pour la saison 2023-2024, les coûts pour la collectivité publique se montent tout de même à plus de 2 millions de frais sécuritaires. À l’aune d’une situation financière qui sera toujours plus délicate, cela ne peut pas continuer ainsi. Vous pouvez donc compter sur moi pour trouver des solutions qui rendront le climat plus apaisé et pour revenir finalement à l'essentiel, c'est-à-dire le jeu et le sport. D'ailleurs, je souhaite une bonne fin de saison au Lausanne-Sport !

M. Alexandre Rydlo (SOC) —

Ce n’est pas la première fois que nous discutons de la problématique des violences autour des stades de sport dans le Canton de Vaud et au-delà, en Suisse. Cela se répercute depuis des années. Malheureusement, ce problème ne trouve pas de solution assez ferme puisque c'est de plus en plus régulier ; en tout cas, il ne diminue pas. Chaque week-end, nous avons ce lot de problèmes.

Mon préopinant a été assez actif sur cette question ces dix dernières années, mais je rappelle que le 12 mars 2019, le Grand Conseil avait accepté une détermination ensuite de l'interpellation que j'avais déposée − 18_INT_180 − mais elle n'a toujours pas reçu de réponse. C’était à l'époque de Mme Métraux, je le conçois, mais nous connaissions déjà ce problème et le Grand Conseil déplorait ces problèmes de violence autour des stades, dans les stades et pendant les différentes activités sportives, que ce soit football ou hockey. Certes, nombre de mesures se sont améliorées depuis, mais il mériterait peut-être de faire preuve de davantage de fermeté et surtout de rappeler aux différentes associations sportives et aux différents clubs de foot ou de sport qui s'amusent à faire de la castagne aux alentours des matchs que ce n'est pas tolérable. Je ne comprends toujours pas pourquoi nous continuons à subventionner les clubs qui ne jouent pas leur rôle en matière de lutte contre la violence dans les stades.

M. Jean-François Thuillard (UDC) — Président-e

La discussion est close. 

Ce point de l’ordre du jour est traité. 

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