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25_REP_59 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Laurent Balsiger et consorts au nom de Circé Fuchs, Florian Despond, Anna Perret, Maurice Treboux, Blaise Vionnet - Coupes budgétaires dans les milieux de la coopération internationale – impact pour les ONGs de notre Canton et sur l’emploi et possibilités d’actions ? (25_INT_28).

Séance du Grand Conseil du mardi 16 septembre 2025, point 35 de l'ordre du jour

Documents

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Laurent Balsiger (SOC) —

La réponse du Conseil d’Etat à notre interpellation concernant les coupes annoncées dans le secteur vaudois de la coopération internationale est profondément décevante aux yeux de nombre d’entre nous. En effet, elle révèle un manque de volonté de cerner les enjeux réels de ces coupes et aucune analyse n’a été faite. Il n’y a pas de chiffres sur le secteur et son importance, ni même d’estimation sur les dégâts portés aux emplois et aux programmes de ces organisations non gouvernementales (ONG) vaudoises, par les coupes internationales. Il y a une absence de proactivité pour défendre un secteur qui, pourtant, porte haut les valeurs de solidarité et d’ouverture du Canton de Vaud au niveau international. A l’heure où la coopération internationale est plus que jamais nécessaire face aux crises mondiales, dont nous avons encore parlé tout à l’heure, il est regrettable que le Conseil d’Etat ne semble pas mesurer l’impact de ses décisions sur la crédibilité et l’engagement international de notre canton, ainsi que sur les emplois. Alors que la viticulture, à juste titre, bénéficie d’un soutien massif et d’une attention constante, ainsi que nous l’avons montré encore quasi unanimement la semaine passée – et je répète que c’est une très bonne chose que je soutiens – la coopération internationale semble abandonnée à son sort, alors qu’elle emploie presque autant de personnes dans notre canton et qu’elle est cruciale pour notre image. 

Nous appelons le Conseil d’Etat à revoir ses priorités, à cerner enfin les enjeux des coupes dans ce secteur stratégique et à proposer un plan d’action qui soit à la hauteur des défis, comme il le fait pour d’autres secteurs. Au début de ma carrière professionnelle, j’ai passé pas mal d’années à voyager dans le monde entier. Je puis donc vous assurer que la Suisse et en particulier la région lémanique sont connues partout, en premier lieu pour les institutions internationales liées à la coopération et au sport, et cela avant les montres et le gruyère. La coopération internationale n’est pas un luxe, pour notre canton ; c’est un investissement pour son rayonnement et, avant tout, un bienfait pour l’humanité et notre planète, bien entendu. 

Pour illustrer ma déception, j’aimerais citer deux exemples vécus en ce moment même par deux ONG vaudoises importantes, qui à elles deux emploient plusieurs centaines de collaborateurs dans notre canton, et qui souffrent durement de ces coupes budgétaires. Au printemps dernier, après discussion avec Mme la conseillère d’Etat Moret, j’ai encouragé ces ONG à lui faire part de leur situation difficile et de leurs besoins. Elles l’ont fait toutes les deux en mai dernier, par courrier, mais à ce jour, elles n’ont reçu ni réponse ni même un accusé de réception ! Telles sont les informations en ma possession et qui datent d’hier. J’avoue être très surpris par cette situation, et cela d’autant plus quand je vois comment le Conseil d’Etat du canton du bout du lac se démène pour soutenir les ONG situées sur son territoire. 

Au vu de cette situation, j’entends déposer une détermination qui demande simplement que l’on analyse la situation, notamment des ONG qui ont fait une demande et qu’on veuille bien y répondre. 

« Le Grand Conseil souhaite que les demandes déposées auprès du canton par certaines ONG vaudoises heurtées de plein fouet par les coupes budgétaires internationales soient analysées rapidement et que des solutions soient proposées pour préserver les emplois et les programmes de ces ONG. » 

Je vous remercie de votre attention et du soutien que vous apporterez à cette détermination pour que ce secteur important pour notre économie et pour le rayonnement de notre canton à l’international, soit entendu, que des pistes de solutions puissent être creusées au moins avec les entités les plus concernées afin que les postes de travail – qui sont menacés par dizaines, ainsi que j’en ai encore eu la confirmation ces derniers jours par les entités concernées – puissent être préservés. Il faudrait au moins que l’on donne à ces ONG la possibilité de s’exprimer, qu’on les écoute et qu’on essaie de trouver des solutions avec elles.

M. Stéphane Montangero (SOC) — Président-e

La discussion sur la détermination est ouverte.

M. Hadrien Buclin (EP) —

Bien entendu, je soutiens la détermination proposée par M. Balsiger. Je voulais intervenir sur un sujet quelque peu connexe, à savoir l’effort financier consenti par le Canton de Vaud en matière d’aide au développement, selon moi très insuffisant. Certes, il est positif que le Conseil d’Etat ait écrit au Conseil fédéral – ainsi que nous l’apprenons dans la réponse à l’interpellation – pour s’inquiéter des coupes budgétaires dans l’aide au développement et de leurs conséquences. Pourtant, à mon avis, ce problème ne relève pas seulement de la politique fédérale. Je rappelle que la Constitution vaudoise prévoit explicitement que l’Etat de Vaud s’engage en matière d’aide au développement. Or, il faut bien constater que la contribution cantonale est vraiment minime : 2,8 millions en 2022. Par comparaison, le Canton de Genève consacre 15,5 millions à la politique d’aide au développement, soit cinq fois plus que le Canton de Vaud – alors que ce canton compte environ 300’000 habitants de moins que le nôtre, il est bon de le rappeler. Ainsi, un canton de plus petite taille fait beaucoup mieux. J’estime que cela appelle une réflexion sur la faiblesse des montants et de l’effort consenti par le Canton de Vaud. Moins de 3 millions de francs sur un budget de plus de 12 milliards, c’est une goutte d’eau ! 

J’en appelle donc à un renforcement, également budgétaire, de cette politique, ainsi que j’avais d’ailleurs eu l’occasion de le proposer par amendements lors des précédents débats budgétaires. Un tel signal me semblerait d’autant plus important que nous vivons une période vraiment sombre du point de vue de l’aide au développement, avec notamment les coupes énormes décidées par Donald Trump, aux Etats-Unis. Ces coupes auront des conséquences très concrètes, notamment avec une nouvelle augmentation du taux de la grande pauvreté au niveau international, ce qui est vraiment dramatique pour des millions de personnes dans le monde. J’estime que s’il y a un moment où il faut affirmer une autre politique, c’est dans un contexte aussi difficile. J’espère donc que cet appel sera entendu et que nous verrons une montée en puissance de cet effort dans les prochains budgets.

M. Pierre Zwahlen (VER) —

A lire la réponse du Conseil d’Etat, le gouvernement prend la mesure de la situation et ne se voile pas la face. Il reconnaît que la situation est grave, mais il accomplit une véritable non-entrée en matière sur les demandes des grandes organisations d’aide humanitaire de notre canton, frappées par les coupes de la Confédération et du gouvernement américain, avec des conséquences majeures. 

Ces organisations sont la fierté de ce canton. Elles comptent des centaines de collaboratrices et de collaborateurs, mais des licenciements sont en cours. De ce fait, des milliers de personnes sont frappées et ne peuvent plus recourir à des soins, à des appuis psychologiques ou sociaux, cela au Bangladesh et dans d’autres pays. Une grande organisation d’aide humanitaire a évité la faillite, cet été, mais à un coût humain très élevé. Sise dans l’Ouest lausannois, elle a dû congédier 30 % de ses effectifs, soit plus de 500 personnes dans le canton et dans les pays où elle agit. Par exemple, elle a dû fermer 15 cliniques qui secouraient, soignaient des enfants, des mamans, notamment au Soudan du Sud, en Afghanistan, et au Soudan. Cette organisation demande modestement une garantie de l’Etat pour effectuer un emprunt bancaire dans cette phase difficile. 

Madame la présidente du gouvernement, je crois que vous avez pris part à l’ouverture des locaux de la Fondation Terre des Hommes aux Plaines-du-Loup, à Lausanne. Vous avez pu considérer les efforts qui sont accomplis pour sauvegarder, soigner, préserver la santé, livrer des denrées alimentaires et de subsistance nécessaires à des centaines de milliers de personnes. Le Conseil d’Etat est parfaitement conscient de la situation et de sa cruauté, mais invoque une « situation financière peu favorable du canton » pour ne rien faire. Non ! Il est évidemment indispensable d’agir et la détermination déposée par notre collègue Laurent Balsiger va dans le sens nécessaire. Je vous invite à la soutenir.

Mme Christelle Luisier Brodard (C-DFTS) — Président-e du Conseil d’Etat

Je vous remercie pour cette importante discussion. Nous prenons effectivement la mesure des problèmes liés aux ONG et à l’aide humanitaire, en particulier dans un contexte international tendu en lien avec les Etats-Unis, mais aussi en lien avec les débats en cours ces derniers jours au Parlement fédéral sur les montants octroyés. Nous verrons déjà si cette détermination est acceptée, mais dans tous les cas, nous devons une réponse aux personnes qui nous ont interpellées. C’est le premier point et je me charge de voir exactement le pourquoi du comment par rapport à cet élément. Soyez assuré que nous reprendrons ce point, monsieur le député. C’est évident et la moindre des choses que nous devons aux personnes et organisations qui nous écrivent. 

Pour le reste, nous sommes bien sûr très sensibles à ces éléments, mais comme vous l’avez dit, nous sommes dans une situation délicate et il est aussi compliqué d’allouer des moyens supplémentaires. Nous pouvons accompagner et nous allons voir ce que nous pouvons faire, mais il est aussi vrai que nous ne sommes pas exactement dans la même situation que Genève, qui compte peut-être moins d’habitants, mais énormément d’organisations de ce type sur son territoire, puisqu’elle est carrément un « hub » dans ce domaine. En termes d’aide, les éléments financiers devront être tranchés au cours de la procédure budgétaire et en appréhendant cela d’une manière globale par rapport aux équilibres qui devront être trouvés. Dans cette attente, nous nous engageons déjà à reprendre contact avec les organisations mentionnées – merci, monsieur le député, de nous en avoir fourni les noms – afin de voir exactement ce qu’il en est par rapport aux courriers qui nous ont été adressés.

M. Stéphane Montangero (SOC) — Président-e

La discussion est close.

La détermination Laurent Balsiger est refusée par 61 voix contre 60 et 4 abstentions. 

M. Sébastien Cala (SOC) —

Je demande un vote nominal.

M. Stéphane Montangero (SOC) — Président-e

Cette demande est appuyée par au moins 20 membres.

Celles et ceux qui acceptent la détermination votent oui ; celles et ceux qui la refusent votent non ; les abstentions sont possibles.

Au vote nominal, la détermination Laurent Balsiger est refusée par 61 voix contre 60 et 4 abstentions. 

* Insérer vote nominal 

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