20_REP_84 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Florence Gross - Bradage des vins de la Ville de Lausanne : une concurrence déloyale assumée par l’ensemble des contribuables vaudois ? (20_INT_22).
Séance du Grand Conseil du mardi 2 mai 2023, point 26 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJe remercie le Conseil d’Etat pour sa réponse, même si l’action concernée par le texte, ainsi que des éléments contenus dans cette réponse me restent en travers de la gorge. Vingt mille bouteilles vendues par la Ville de Lausanne pendant cette action, ou je dirais plutôt bradées ; je rappelle le concept : une bouteille achetée, une bouteille offerte. Vingt mille est un nombre important de bouteilles invendues par des vignerons, des vignerons qui ont un plus petit domaine et surtout dont c’est l’unique revenu. Certains n’ont d’ailleurs jamais retrouvé leurs clients, qui ont alors préféré l’offre de la Ville de Lausanne, des vignerons, qui n’auraient jamais pu se permettre de proposer une telle offre. Pendant ce temps, une collectivité publique dont ce n’est le rôle se le permet. Oser rappeler dans cette réponse que la Ville de Lausanne a fait cela, car elle n’a pas pu, en tant que collectivité publique, bénéficier d’actions telles que Qoqa est fort de café. Quant aux considérations sur les finances lausannoises, je ne prolongerai pas la discussion.
La discussion est ouverte.
Je déclare mes intérêts : je suis vigneron-encaveur et je ne peux m’empêcher de prendre la parole à propos de cet objet. Selon moi, la Ville de Lausanne, et son vignoble particulièrement, a toujours été la locomotive du canton. A une certaine époque, c’étaient les vins les plus réputés du canton. Les prix étaient une référence. Tous les vignerons du canton attendaient les vins de la Ville de Lausanne pour fixer leurs prix. Quand on voyait les vins de la Ville de Lausanne monter, c’était très réjouissant pour le canton. Quand on les voyait descendre, tout le monde se faisait beaucoup de soucis.
Toutefois, à notre époque, quand j’ai vu ces offres, j’ai été interpellé, en tant que vigneron-encaveur. Quand je lis dans la réponse qu’il y avait certainement un but de soutenir les restaurateurs, je m’interroge. Car si une collectivité veut soutenir ses restaurateurs, cela doit se faire plutôt par d’autres moyens – baisse des charges ou des impôts, etc. Cela s’apparente davantage à un bradage de vins invendus ou difficiles à vendre. Les conséquences sont qu’on peut imaginer une concurrence déloyale, car c’est impossible pour un propriétaire privé de faire des offres pareilles. Mais le plus grave pour moi, c’est une mauvaise image qui est renvoyée par ce bradage, d’abord pour les vins de la ville, mais aussi pour l’ensemble des vins vaudois. Je comprends la position du Conseil d’Etat, je comprends sa réponse, et j’espère vivement que tous les acteurs de la viticulture œuvreront à l’avenir dans un esprit de saine concurrence, pour le bien de la viticulture vaudoise.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Ce point de l’ordre du jour est traité.