22_POS_11 - Postulat Valérie Induni et consorts au nom Groupe socialiste - Loi sur l’enseignement obligatoire, 10 ans plus tard, où en est-on ? (Développement et demande de renvoi à commission avec au moins 20 signatures).

Séance du Grand Conseil du mardi 8 mars 2022, point 12 de l'ordre du jour

Texte déposé

Le 4 septembre 2011, le peuple vaudois acceptait par 52,04% de oui, la loi sur l’enseignement obligatoire (LEO), tandis que l’initiative Ecole 2010 en recueillait 40.85%. Les électeurs avaient également marqué leur préférence pour la LEO, si les deux objets avaient été acceptés. Cette loi a ainsi permis à près de 87'000 élèves vaudois de prendre le chemin de l’école obligatoire, le 26 août 2013 pour un cursus scolaire de 11 ans.

 

Les grands changements intervenus lors de cette rentrée furent les suivants :

 

  • Une école obligatoire dès 4 ans révolus, pour tous les enfants, en remplacement de l’ancienne école enfantine au caractère facultatif. Ce changement a eu un impact pour environ 11% d’élèves qui ne fréquentaient pas l’école enfantine, du moins sur deux ans.
  • Un cycle secondaire sans voie secondaire à option. Exit les VSB (voie baccalauréat), VSG (voie générale) et VSO (voie à options). Cette dernière fut en effet considérée comme trop « stigmatisante », selon les termes mêmes de la conseillère d’Etat en charge du département, Anne-Catherine Lyon. Le nouveau système mis en place ne comportait plus que deux voies : la voie prégymnasiale et la voie générale avec, pour cette dernière, deux niveaux pour le français, les mathématiques et l’allemand, complétée par des options de compétence métier.
  • Un nouveau système d’évaluation avec des notes dès la 5ème année et une orientation en 8ème année basée uniquement sur les résultats. Une prise en compte des résultats des épreuves cantonales de référence (ECR), en français, mathématiques et allemand, comptant pour 30% de la moyenne annuelle en 8e.
  • Une importance renforcée de l’allemand, enseigné dès la 5ème année et de l’anglais dès la 7ème année, conformément au plan d’études romand (PER).

 

En augmentant la durée de la scolarité obligatoire de deux ans et en instituant un degré secondaire plus perméable, le système a été décloisonné et devait ainsi permettre aux élèves de passer plus facilement d’une voie à une autre, de même que de pouvoir suivre des options spécifiques tout en étant enclassés en voie générale.

 

En 2019, la LEO a été réexaminée, notamment sur les questions d’évaluation (refonte du cadre général de l’évaluation, réflexion particulière envers les programmes personnalisés, réaménagement des épreuves cantonales de référence, renforcement de la maîtrise de classe en voie générale, réflexions sur l’enseignement consolidé et l’année de rattrapage pour les élèves de VG, pistes d’amélioration pour l’enseignement des mathématiques).

 

Dix ans après la votation, et alors même que les premiers élèves directement enclassés en 3P en 2013 arriveront à la fin de leur scolarité obligatoire cet été, il est temps de faire un état des lieux de la loi, telle qu’elle a été pensée en 2011 et consolidée en 2019.

 

L’enseignement obligatoire doit permettre à l’ensemble des élèves, quelle que soit leur origine, leur langue maternelle, leur milieu social, leur aisance ou leurs difficultés scolaires, de « sortir de l’école » avec un bagage scolaire et des compétences leur permettant d’accéder à une formation professionnelle ou à des études gymnasiales.

 

Nous nous permettons ainsi de déposer un postulat demandant une évaluation générale de la LEO et en particulier de l’effet des changements apportés par la nouvelle loi, en ce qui concerne les points suivants :

 

  • Les effets de l’enseignement obligatoire dès l’âge de 4 ans, notamment en matière d’intégration dans le système scolaire ;

 

  • Le bilan du système à deux voies, quant à sa perméabilité, au pourcentage d’élèves dans chaque voie, à l’orientation vers le gymnase et la formation professionnelle ;

 

  • Le système d’évaluation, notamment le rôle des ECR comme « outils de pilotage » du système de formation

 

  • L’atteinte des savoirs fondamentaux en fin de scolarité pour chaque voie et chaque niveau ;

 

Cité par le journal 24Heures du 22 août 2013, le directeur de l’enseignement obligatoire Alain Bouquet disait « L’expérience de la LEO, c’est un peu comme une recette, nous avons réuni tous les ingrédients, nous avons respecté la marche à suivre, maintenant nous attendons le moment fatidique pour savoir si le « plat » est harmonieux. »

 

Nous remercions par avance le Conseil d’Etat de bien vouloir « évaluer le plat », 10 ans après l’écriture de la recette de base.

 

 

 

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Jean TschoppSOC
Muriel Cuendet SchmidtSOC
Denis CorbozSOC
Sébastien CalaSOC
Carine CarvalhoSOC
Cédric EchenardSOC
Delphine ProbstSOC
Alexandre RydloSOC
Felix StürnerVER
Céline MisiegoEP
Amélie CherbuinSOC
Cendrine CachemailleSOC
Stéphane BaletSOC
Isabelle FreymondSOC
Yves PaccaudSOC
Eliane DesarzensSOC
Alexandre DémétriadèsSOC
Monique RyfSOC
Claire Attinger DoepperSOC
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Vincent JaquesSOC
Jean-Claude GlardonSOC
Muriel ThalmannSOC
Elodie LopezEP

Document

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Valérie Induni (SOC) —

L’école a cela de particulier que nous y sommes tous allés à un moment ou un autre et que nous en gardons tous le souvenir. Que nous l’ayons aimée un peu, beaucoup, passionnément, à la folie ou pas du tout, elle nous a marqués et ces souvenirs conditionnent souvent de manière importante l’image que nous avons de l’école d’aujourd’hui ainsi que nos attentes vis-à-vis d’elle. Elle a aussi cela de particulier de concerner chaque enfant de notre canton, du petiot ou de la petiote de 4 ans jusqu’aux ados de 15 ou 16 ans, durant une période de forte croissance et de changements énormes. L’enseignement obligatoire doit permettre à chaque élève, quels que soient son origine, sa langue maternelle, son milieu social, son aisance ou ses difficultés, de sortir de l’école avec un bagage scolaire et des compétences lui permettant d’accéder à une formation professionnelle ou à des études gymnasiales.

Dix ans après la votation sur la Loi sur l’école obligatoire (LEO) et sa mise en œuvre, il est temps de jeter un coup d’œil dans le rétroviseur et de faire un premier bilan afin de connaître les effets de ses principaux apports, en particulier :

  • les effets de l’enseignement obligatoire dès l’âge de 4 ans en matière d’intégration dans le système scolaire ;
  • le bilan du système à deux voies quant à sa perméabilité, au nombre d’élèves dans chaque voie et à l’orientation vers l’apprentissage et le gymnase ;
  • son système d’évaluation et notamment le rôle des Epreuves cantonales de référence (ECR) ;
  • l’atteinte des savoirs fondamentaux dans chaque voie et pour chaque niveau.

Je me réjouis d’en parler avec vous en commission.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

Le postulat, cosigné par au moins 20 membres, est renvoyé à l’examen d’une commission.

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