Communications
Séance du Grand Conseil du mardi 7 mai 2024, point 1 de l'ordre du jour
Transcriptions
Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourPrésentation du nouvel agent d’accueil – M. William Thibaut
Nous accueillons un nouvel agent d'accueil, présent dans la salle. Il sera à l'entrée du Parlement pour accueillir non seulement les députés, mais également les visiteurs. Il s'agit de M. William Thibault à qui nous souhaitons la bienvenue. (Applaudissements.) Vous aurez donc l'occasion de le croiser régulièrement à partir d'aujourd'hui. Je lui souhaite bonne chance et une bonne continuation dans son travail.
Assises transfrontalières 2024
La prochaine réunion des Assises transfrontalières aura lieu le 23 mai prochain, à Nyon, à l'Usine à Gaz. Les Assises transfrontalières constituent un travail commun entre les Grands Conseils vaudois et genevois, ainsi que les élus français, avec lesquels nous travaillons en bonne collaboration. Nous aurons une réunion sur la thématique de la mobilité et de la santé, et nous aurons le plaisir d’accueillir notamment M. Bertrand Piccard, Mme la conseillère d'Etat Nuria Gorrite et M. le conseiller d'Etat Antonio Hodgers. Sauf erreur, vous avez toutes et tous reçu le programme et je vous encourage naturellement à vous inscrire, le délai d'inscription est fixé au 15 mai. Je me réjouis déjà de vous y retrouver.
Réponses du Conseil d’Etat aux simples questions, résolutions, déterminations et pétitions
Durant la semaine écoulée, le Conseil d’Etat a transmis au Grand Conseil les réponses suivantes :
- Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil Réponse à la simple question Muriel Thalmann - Mise à jour de l'information sur les mutilations génitales féminines (24_QUE_22)
- Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à la simple question Alexandre Rydlo - Comment l'Administration cantonale des impôts s'assure-t-elle du prélèvement des impôts dus pour les transactions effectuées par l'application Twint constitutives d'un revenu et, par extension, par toutes les autres applications de paiements financiers similaires ? (24_QUE_18)
- Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à la simple question Fabrice Moscheni - Quel est le calendrier des PIG-DGS ? (24_QUE_19)
- Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à la simple question Alexandre Rydlo - Quel est le dispositif mis en place au sein des entités préscolaires et scolaires pour identifier un éventuel problème de mal ou sous-nutrition chez les élèves ? (24_QUE_17)
Intervention personnelle de M. Romain Belotti sur l’occupation de l’UNIL
Conformément à l’article 84, alinéa 3, de la Loi sur le Grand Conseil, un député demande l’introduction dans l’ordre du jour d’une intervention personnelle. Cette demande étant soutenue par au moins 20 membres, le président lui donne la parole ultérieurement.
Un jour, les guerres que nous vivons aujourd’hui sur cette planète s’arrêteront, et nous espérons tous que ce sera le plus rapidement possible. Notre pays a toujours joué un rôle important, durant l’histoire, comme terre d’accueil pour réunir les belligérants de tous bords, afin de trouver une solution acceptable pour toutes les parties à un accord de paix. C’est ma vision et celle de l’UDC de la neutralité helvétique.
Les événements que nous vivons à l’Université de Lausanne (UNIL) depuis une semaine – et maintenant aussi dans un hall de l’EPFL – sont contre-productifs, à la fois pour notre neutralité et pour les étudiants qui viennent à l’UNIL pour étudier et apprendre. Ces derniers sont malheureusement pris en otage par des sujets de politique extérieure. L’UNIL est une institution de droit public financée par les Vaudoises et les Vaudois, et elle ne doit pas être un objet de chantage pour des motifs hors contexte académique. Sa mission générale est inclusivement de prodiguer l’enseignement et de faire de la recherche scientifique. Je cite Mme Anne Bielman Sánchez, professeure d’histoire ancienne : « Il est devenu difficile de travailler de façon sereine, d’effectuer notre travail d’enseignement et de recherche dans un cadre aussi conflictuel à l’Université de Lausanne. » Actuellement, si l’UNIL veut favoriser le débat politique et la rhétorique des étudiants, elle doit elle-même rester dans une stricte neutralité politique et idéologique, ce qui n’est évidemment pas le cas en ce moment. De plus, la situation devient de plus en plus problématique, car nous arrivons en période d’examen. Pour toutes ces raisons, je demande au Conseil d’Etat de remettre de l’ordre dans cet établissement, afin de retrouver un climat serein propice aux études.
Intervention personnelle de Mme Elodie Lopez sur l’occupation de l’UNIL
Conformément à l’article 84, alinéa 3, de la Loi sur le Grand Conseil, une députée demande l’introduction dans l’ordre du jour d’une intervention personnelle. Cette demande étant soutenue par au moins 20 membres, le président lui donne la parole ultérieurement.
Le groupe Ensemble à gauche et POP exprime aujourd’hui son profond soutien à la mobilisation des étudiantes et membres de la communauté académique de l’UNIL ainsi qu’à leurs revendications. Celles-ci sont défendues de manière entièrement pacifique par les personnes mobilisées. Rien ni personne n’est aujourd’hui mis en danger ou pris en otage. Si nous devions parler d’une mise en danger quelconque en lien avec ce qui se passe à l’université, ce serait plutôt celle de la liberté académique des chercheurs et chercheuses qui s’expriment sur l’actualité, ou œuvrent entre autres dans le domaine des sciences humaines ou sociales, et qui sont régulièrement la cible d’attaques de la part de certains milieux politiques. Or, la liberté académique est un élément central pour une société ouverte et libre. Assimiler la mobilisation à une prise d’otage est profondément irrespectueux, d’une part pour les cas de prise d’otage réels et d’autre part pour les valeurs qui sont défendues aujourd’hui dans le cadre de cette mobilisation. En effet, ce sont des valeurs fondamentales de paix et de solidarité, des valeurs conformes au droit international, dans un contexte de génocide et de régime d’apartheid – et ce n'est pas une minorité de gauche qui le qualifie ainsi, mais des experts des Nations unies, d’Amnesty International et de Human Rights Watch.
On entend déjà le brouhaha de fantasmes autour de l’université, avec des appels à la remise à l’ordre ! Rappelons ici avec calme que l’université est un lieu de formation, un lieu où l’on acquiert des connaissances, mais aussi et surtout un esprit critique que l’on aiguise entre autres pour contribuer au débat démocratique de la manière la plus positive possible, et aussi pour faire face aux gros enjeux de notre temps. C’est un lieu de débat qui couvre tous les enjeux de société et qui contribue à une bonne santé démocratique. Il est ainsi sain que ces mobilisations et débats aient lieu aujourd’hui entre ces murs, d’autant qu’ils s’inscrivent dans un mouvement international porté par les étudiantes et étudiants et qui s’étend aujourd’hui en Suisse romande, à l’EPFZ, à l’Université de Genève et à l’EPFL. Ce sont des mobilisations qui s’inscrivent aussi dans la ligne des oppositions à la guerre au Vietnam et en Irak, ou encore au boycott de l’apartheid en Afrique du Sud. A l’époque déjà, ces mobilisations se déroulaient entre les murs des universités et ont permis de faire avancer les droits et la paix.
Face à l’horreur qui se répand devant nous, communautés internationales et institutions politiques, devant nous qui contemplons cet épisode d’histoire le nez collé à nos écrans, comme si nous assistions à un cauchemar éveillé, il est inhumain de se taire. Les universités israéliennes collaborent de fait au régime d’apartheid et colonialiste israélien et à l’armée israélienne, sans oublier qu’au cours de la guerre, toutes les universités palestiniennes ont été détruites et plusieurs universitaires et étudiants gazaouis assassinés. Nos voix, ici et partout, se joignent pour appeler à un cessez-le-feu immédiat dans la bande de Gaza. Tant qu’Israël ne s’arrêtera pas et ne respectera pas le droit international, c’est un devoir de se mobiliser partout où cela est possible, en particulier dans les institutions qui ont un levier d’action, afin d’y arriver. Sinon, où est passée notre dignité humaine ?
Intervention personnelle de M. Romain Pilloud sur l’occupation de l’UNIL
Conformément à l’article 84, alinéa 3, de la Loi sur le Grand Conseil, un député demande l’introduction dans l’ordre du jour d’une intervention personnelle. Cette demande étant soutenue par au moins 20 membres, le président lui donne la parole ultérieurement.
Depuis la semaine passée, des centaines d’étudiants et d’étudiantes sont mobilisés sur les campus de l’UNIL. Depuis ce matin l’EPFL, l’UNIGE, l’EPFZ leur emboitent le pas dans une mobilisation qui prend de l’ampleur, pour demander d’interroger le rôle de l’université dans un contexte de crise humanitaire en Palestine, qui vient encore une fois de s’aggraver, pas plus tard que cette nuit, à Rafah. Il y a deux jours, on comptait plus de 35'000 morts, dont de nombreux civils – femmes et enfants compris. Le rôle de l’université, c’est-à-dire d’étudier et d’analyser ce qui se passe dans le monde, ne la dispense pas de prendre du recul sur le rôle qu’elle a à jouer. Par ailleurs, la loi demande à l’UNIL d’accomplir ses missions dans le respect des principes éthiques et des droits humains fondamentaux. Questionner son rôle fait donc partie intégrante du rôle de l’Université de Lausanne. Les revendications n’empêchent aucun cours, aucune activité de l’UNIL. Ses missions fondamentales ne sont donc à aucun moment mises en danger, contrairement à ce que laissait supposer M. Belotti. Comme l’ont expliqué les plus de 250 enseignants, enseignantes, chercheurs et chercheuses qui ont signé un courrier de soutien au mouvement estudiantin : « En tant que professeurs et chercheurs, nous devons toujours considérer l’intégrité morale de nos collaborations, y compris avec d’autres universités. » Or, aujourd’hui, un besoin de transparence étendu existe pour l’ensemble des collaborations et recherches des universités israéliennes, ainsi que leur nature. On notera néanmoins qu’actuellement, la situation à l’UNIL reste bien moins dramatique et scandaleuse qu’à l’EPFL qui censure plutôt qu’envisager le moindre dialogue.
Dans ce contexte, le groupe socialiste soutient évidemment les mouvements étudiants mobilisés sur le campus, qui s’illustrent par leur pacifisme et l’absence de blocage de la vie universitaire, en mettant en avant les revendications humanistes et pour la paix, sans destruction et dans le respect des activités académiques. Nous encourageons toutes les parties à trouver une voie d’échanges, par exemple celle proposée aujourd’hui à 18 heures par le mouvement étudiant, mais aussi à renoncer à toute éventuelle évacuation policière d’un mouvement non violent. Le groupe socialiste déposera des questions orales pour connaître les éventuelles collaborations entre l’Etat, ses organes et les institutions israéliennes.
Intervention personnelle de Mme Florence Bettschart-Narbel sur l’occupation de l’UNIL
Conformément à l’article 84, alinéa 3, de la Loi sur le Grand Conseil, une députée demande l’introduction dans l’ordre du jour d’une intervention personnelle. Cette demande étant soutenue par au moins 20 membres, le président lui donne la parole ultérieurement.
Retour à l'ordre du jourMes propos ont également trait à l’occupation d’un bien du patrimoine immobilier de l’Etat de Vaud, d’un bâtiment de l’Université de Lausanne (UNIL). En aucun cas, je ne souhaite revenir sur le fond d’un drame qui choque profondément toute la planète, avec des victimes de chaque côté, mais sur lequel je ne me prononcerai pas. J’aimerais plutôt rappeler ici que l’université doit être un lieu de formation et de recherche, un lieu où les étudiants et les professeurs, quelles que soient leur origine et leur religion, se sentent en sécurité et surtout puissent se consacrer à leurs études dans le calme et la sérénité.
Alors aujourd’hui, je ne crois pas que, comme je l’ai entendu, « tout se passe bien » ni que, pour les étudiants et les professeurs, une situation telle que l’on connaît aujourd’hui dans le bâtiment Géopolis permette de faire sereinement ses études. Cela ne signifie pas que le débat ne doit pas avoir lieu. On l’a vu : deux cours ont été organisés, la semaine passée, et se sont très bien déroulés, selon les comptes-rendus. C’est cela, la liberté académique ! C’est pouvoir débattre dans un cadre institutionnel et non dans l’occupation illicite de locaux qui nuit à l’ensemble de la communauté académique.
Il faudrait toute de même signaler que, selon les comptes-rendus obtenus hier, il y a une volonté de dialogue de la part du rectorat, restée sans réponse de la part des manifestants. Nous nous trouvons donc bien face à une manifestation unilatérale peu prête au dialogue, qui veut juste faire passer son message, sans être prête à aucune concession. Je pense donc qu’il faudra prendre des mesures pour que la communauté universitaire puisse retrouver son calme, afin de préparer la fin de l’année et en particulier les examens.