Communications
Séance du Grand Conseil du mardi 12 septembre 2023, point 1 de l'ordre du jour
Transcriptions
Don du sang au Parlement
Tout d’abord, j’aimerais saluer et remercier les personnes qui ont participé au don du sang de ce mardi 12 septembre, cette collecte a été initiée par le député Fabrice Tanner avec l’aide efficace de Mme Céline Pesquet-Saffore, que je vous prie d’applaudir pour leur travail d’organisation. (Applaudissements.) Les personnes suivantes ont travaillé avec nous au niveau de l’organisation de la Croix-Rouge, Mmes Emilie Grime, Ariane Quiblier, Magali Drillon, Joëlle Hunziker, Francine Matthey, Pia Hediger et Véronique Coppey-Uster que l’on peut également applaudir. (Applaudissements.) Pour les statistiques : nous avons enregistré cinq nouvelles ou nouveaux donneurs, ce qui est important. Nous espérons également que cela pourra générer d’autres vocations. Enfin, nous avons récolté 17 poches de sang. Merci pour votre soutien à cette initiative.
Visite d’une délégation de six femmes militantes pour la démocratie
J’aimerais saluer à la tribune du public une délégation de six femmes militantes pour la démocratie, issues de différents pays francophones, Madagascar, le Tchad, le Niger, le Liban et le Gabon. Elles sont reçues par Mmes les députées Séverine Evéquoz et Laurence Cretegny. Ces personnes sont venues partager leurs expériences avec des membres de notre Grand Conseil et sont également accompagnées de M. Jacques Lauer, chef de la Francophonie du Département fédéral des affaires étrangères, de Mme Sabine Mengue Abessolo et de M. Antoine Barby de l’Organisation internationale de la Francophonie. Bienvenue. (Applaudissements.)
Réponses du Conseil d’Etat aux simples questions, résolutions, déterminations et pétitions
Durant la semaine écoulée, le Conseil d’Etat a transmis au Grand Conseil la réponse suivante :
Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à la simple question Yannick Maury – Pour un appui à la bonne gouvernance des autorités communales (23_QUE_32)
Déclaration du Bureau au sujet des menaces proférées à l’encontre d’élues et d’élus
Au nom du Bureau, je tiens à prendre la parole aujourd’hui pour vous dire que la recrudescence des menaces envers des personnes assumant des mandats politiques nous inquiète. Nous regrettons profondément cette évolution préoccupante. De manière générale, le Bureau du Parlement, en étroite collaboration avec la Police cantonale, a récemment mis en place un dispositif de sécurité étendu qui répond à l’évolution mentionnée précédemment.
En ce qui concerne le cas spécifique de la députée Mathilde Marendaz, ces menaces nous choquent et nous les condamnons fermement. Le Bureau du Grand Conseil a discuté de cette situation. Dans ce type de cas, il est important que les personnes concernées prennent rapidement contact avec le Ministère public pour prendre, cas échéant, les mesures que ces professionnels pourraient recommander. Nous souhaitons que les menaces cessent et que leurs auteurs soient identifiés et renvoyés devant la justice.
Intervention personnelle de M. Pierre Zwahlen sur les 175 ans de la Constitution fédérale de 1848
Conformément à l’article 84, alinéa 3, de la Loi sur le Grand Conseil, un député demande l’introduction dans l’ordre du jour d’une intervention personnelle. Cette demande étant soutenue par au moins 20 membres, le président lui donne la parole.
1848 : tumulte et soulèvement sur une grande part du continent. Le 12 septembre de cette même année – il y a 175 ans jour pour jour – la Diète enregistrait les résultats des votations cantonales et adoptait la Constitution qui a créé l’Etat fédéral. La Suisse devenait alors l’un des très rares pays en Europe à réussir sa transformation, pourtant entourée par les empires et les monarchies autoritaires. Futur conseiller fédéral, le vaudois Henri Druey fut le rédacteur principal de la nouvelle Constitution suisse, aux côtés du Thurgovien, Johann Konrad Kern.
Après la guerre civile gagnée contre l’alliance spéciale des cantons conservateurs, le Sonderbund, les radicaux modifient de fond en comble la vieille Confédération de cantons indépendants. Le suffrage universel est instauré. C’est une première en Europe, même s’il n’est encore malheureusement que masculin. Le référendum permet de réviser la Constitution. La Poste sera bientôt nationalisée. Le franc suisse devient la monnaie unique. Les toutes nouvelles Chambres fédérales élues désignent le premier Conseil fédéral à la fin de l’année 1848. La construction du réseau ferroviaire – encore balbutiant et d’abord controversé sur le plan politique – pourra se développer remarquablement dès la deuxième moitié du siècle.
Les radicaux au pouvoir ont mené ces transformations vigoureuses en quelques années, face à de puissants voisins parfois hostiles, comme la Prusse. Il est dommage d’observer le renversement de tendance au cours des décennies. Les descendantes et descendants politiques des radicaux jouent un rôle bien différent aujourd’hui. La plupart freinent tant qu’ils peuvent les réformes, les mesures indispensables qu’imposent les crises climatiques, économiques, sociales et leurs effets sur les personnes. Elles et ils préfèrent défendre des intérêts particuliers, voire des privilèges. Face à leur gouvernement, souvent face à leur propre ministre, les élus et élues traînent les pieds, refusent, résistent, tentent de retarder des décisions nécessaires et leur application. Les exemples se multiplient jusque dans notre Parlement. Les intérêts de groupes minoritaires favorisés l’emportent trop volontiers sur le bien public. Mais rien n’est désespéré. L’ancien constituant radical Jean Martin a pour devise « J’aime ce monde, il faut le changer ». Ensemble, c’est vrai, nous avancerons mieux. Nous voulons croire que l’esprit de 1848, mais aussi celui qui a présidé à la Constitution vaudoise de 2003, permettra bientôt d’assurer une vision durable pour les gens, le canton, le pays et le monde.
Intervention personnelle de Mme Elodie Lopez sur les menaces proférées à l’encontre d’élues et d’élus
Conformément à l’article 84, alinéa 3, de la Loi sur le Grand Conseil, une députée demande l’introduction dans l’ordre du jour d’une intervention personnelle. Cette demande étant soutenue par au moins 20 membres, le président lui donne la parole.
Le groupe Ensemble à Gauche et POP condamne fermement les menaces de mort qui ont été proférées à l’encontre de notre collègue et camarade Mathilde Marendaz, ainsi qu’à celui de M. Samson Yemane, conseiller communal à Lausanne ; nous leur témoignons aujourd’hui notre solidarité. Ces lettres d’une infâme violence font suite à plusieurs autres courriers insultants et menaçants reçus par le passé. Tout comme nous l’avons exprimé lors des débats sur la résolution qui avait fait suite aux menaces à l’encontre d’un chasseur et de sa famille, nous réaffirmons que ces menaces sont inacceptables en politique. Nous soulignons le caractère profondément raciste et sexiste de ces écrits. Dans la sphère politique, mais aussi dans toutes les autres sphères de notre société, les minorités et les femmes sont particulièrement ciblées par ce type d’attaques. Nous tenons à transmettre à nos deux collègues notre profond soutien et nous espérons que la suite donnée à cette affaire par le Ministère public sera efficace. Nous souhaitons sincèrement que ces deux personnes retrouvent la sérénité pour continuer leur travail engagé d’une importance capitale pour notre démocratie.
Intervention personnelle de Mme Carine Carvalho sur les menaces proférées à l’encontre à l’encontre d’élues et d’élus
Conformément à l’article 84, alinéa 3, de la Loi sur le Grand Conseil, une députée demande l’introduction dans l’ordre du jour d’une intervention personnelle. Cette demande étant soutenue par au moins 20 membres, le président lui donne la parole.
Encore une fois, une collègue de notre Parlement est insultée et menacée pour avoir défendu ses idées dans ce plénum et sur la place publique. Cette nouvelle menace très grave s’ajoute à une longue série d’insultes et des tentatives d’intimidation vécues par des politiciennes, que ce soit par courrier postal, sur les plateformes en ligne ou dans l’espace public. Chaque attaque vécue par une femme en politique vise à la réduire au silence, à l’effrayer, à l’empêcher de défendre son point de vue et ses idées – un droit pourtant protégé par notre Constitution. Au-delà des victimes directes, chaque femme qui s’exprime publiquement est visée. Par conséquent, les femmes qui s’engagent se voient obligées de prendre cette menace au sérieux, à chaque action politique, à chaque prise de parole. Un stress supplémentaire dont l’effet est d’éloigner les femmes de la politique, mais dans les cas plus graves, de les faire vivre en craignant pour leur sécurité.
Néanmoins, il serait erroné de penser que cette situation est le fait de l’action de quelques individus isolés, mal dans leur peau. Nous devons chercher la source des violences faites aux femmes dans une banalisation du discours, dans l’acceptation tacite du sexisme et du discours misogyne. Aussi, nous invitons nos collègues de ce plénum, femmes et hommes, à prendre leurs responsabilités et à élever le niveau du débat, pour ne pas légitimer ou banaliser de tels actes et à ne pas associer la dénonciation de la violence à une stratégie électorale ou à de l’autovictimisation. Cela mènerait aussi à éviter la triple victimisation : la première, par les insultes et les menaces elles-mêmes, la deuxième par des insinuations selon lesquelles la victime aurait elle-même fabriqué une fausse lettre – comme on a pu le lire à plusieurs reprises sur les réseaux sociaux – et la troisième par le fait de devoir se défendre seule, sans le soutien de ses collègues et par ses propres moyens.
C’est notre exemple ici qui pèsera sur la balance et permettra de nous protéger toutes et tous, parce que nous sommes toutes et tous concernés par la violence, et personne n’est à l’abri d’en être la victime. Ainsi, j’aimerais réaffirmer la solidarité de mon groupe politique envers notre collègue Mathilde Marendaz ainsi qu’à notre camarade lausannois Samson Yemane.
Enfin, si nous saluons la prise de position du Bureau du Grand Conseil, qui nous permet ce matin de faire preuve d’un minimum de décence face à cette situation, nous regrettons qu’elle vienne si tardivement et qu’elle soit déconnectée d’une situation générale plus grave, plus large et qui perdure. Pour cette raison, j’annonce le dépôt d’une résolution intitulée « Menaces de mort à l’encontre d’une députée, plus jamais ça. » Si cet intitulé vous dit quelque chose, c’est parce que nous reprenons les mêmes termes que ceux figurant dans la résolution votée unanimement, en février 2023, en solidarité avec le coprésident de la Fédération des sections vaudoises de la Diana. Nous espérons que les femmes de ce plénum pourront faire l’objet de la même solidarité.
Intervention personnelle de Mme Géraldine Dubuis sur les menaces à l’encontre d’élues et d’élus
Conformément à l’article 84, alinéa 3, de la Loi sur le Grand Conseil, une députée demande l’introduction dans l’ordre du jour d’une intervention personnelle. Cette demande étant soutenue par au moins 20 membres, le président lui donne la parole.
La force de notre démocratie réside dans sa capacité à faire débat et à accepter des avis parfois en contradiction avec le nôtre. Utiliser la menace, les propos diffamatoires ou injurieux sont des éléments qui mettent à mal notre démocratie et son pouvoir novateur et rassembleur. Ce manque de considération, voire cette violence vis-à-vis des avis exprimés par autrui, est une dérive sociétale regrettable. Nous devons, nous aussi, prendre soin et veiller à préserver la liberté de parole et d’opinion au sein de notre hémicycle et dans nos prises de position et de parole respectives.
Finalement, le groupe des Verts et des Vertes condamne avec fermeté les menaces dont ont été victimes notre collègue Madame Mathilde Marendaz et M. Samson Yemane, conseiller communal à Lausanne. La politique de milice et l’engagement citoyen sont des forces qui résonnent d’autant plus en cette journée symbolique fêtant les 175 ans de la fondation de notre Etat fédéral. Préservons cette richesse d’avis, d’opinions et d’idées offerte par notre démocratie en apprenant à vivre et à nous exprimer ensemble.
Intervention personnelle de Mme Florence Bettschart-Narbel sur les menaces proférées à l’encontre d’élues et d’élus
Conformément à l’article 84, alinéa 3, de la Loi sur le Grand Conseil, une députée demande l’introduction dans l’ordre du jour d’une intervention personnelle. Cette demande étant soutenue par au moins 20 membres, le président lui donne la parole.
Retour à l'ordre du jourEcrire une lettre de menace de mort anonyme est un acte lâche, méprisable et odieux. Il doit être dénoncé par nous, membres du Grand Conseil et par la justice. Cette dernière doit maintenant accomplir son travail et tenir compte de la gravité des faits. Quel que soit le destinataire ou le sujet, qu’elle ou il soit de droite ou de gauche, de tels courriers ne doivent pas exister. Que celui ou celle qui a envoyé cette lettre se rappelle qu’au bout de celle-ci, il y a un être humain qui mérite respect et considération. Les moyens démocratiques dont nous disposons permettent de débattre, de discuter, de ne pas être d’accord, mais toujours dans le respect des uns et des autres. C’est pour cela que nous nous engageons en politique et que nous persisterons sans avoir peur des menaces, mais en les dénonçant fermement.