23_REP_116 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation Denis Corboz et consorts - Nouvelle crise à la Haute école de musique VAUD VALAIS FRIBOURG (23_INT_74).
Séance du Grand Conseil du mardi 16 septembre 2025, point 16 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourJe remercie le département ainsi que M. Frédéric Borloz d’avoir bien voulu répondre à mes différentes questions concernant la Haute Ecole de Musique (HEMU). L’HEMU est une institution qui a traversé de nombreuses crises depuis 2018. On peut dire que la situation s’est globalement apaisée et que l’on parle désormais moins de ces difficultés. Cependant, pour répondre sur deux points à la question n°3, je souhaite revenir sur le turnover qui caractérise cette fondation. Une quinzaine de démissions ont eu lieu entre 2018 et 2023, ce qui me paraît relativement élevé, en particulier au niveau de la direction et du personnel administratif. Les départs sont en revanche plus rares du côté des enseignants, car être professeur de musique à l’HEMU reste un poste rêvé : les meilleures élèves, les meilleures conditions salariales et les meilleures conditions de travail. Or, personne n’a vraiment envie de quitter un poste de rêve.
Concernant un sujet toujours d’actualité, celui de la direction administrative, je relève qu’il y a eu quatre directeurs administratifs différents en cinq ans sous l’autorité de Mme Robidas. Un tel taux de rotation me semble très élevé et soulève certaines questions. A la question n°4, j’ai mieux compris les raisons qui ont poussé Lausanne et le Canton de Vaud à s’associer avec les cantons du Valais et de Fribourg : seuls, ils n’avaient pas la masse critique nécessaire pour constituer une Haute école. Toutefois, je considère que cette dispersion géographique sur trois sites complique la gouvernance, laquelle reste centralisée à Lausanne.
Enfin, la question n°6 porte sur la présence des enseignants au sein du conseil de fondation. A la suite de l’audit mené par l’ancien recteur de l’Université de Lausanne, M. Dominique Arlettaz, les professeurs n’y sont plus invités. Auparavant, ils en faisaient partie, ce qui posait effectivement certains problèmes. Mais depuis cette refonte, la place consultative des enseignants a été supprimée, ce que je trouve regrettable, car cela prive l’institution d’un contact direct et privilégié avec eux. A titre de comparaison, d’autres grandes écoles de la région – soit l’Ecole de Musique Lausanne (EML) ou l’Ecole de Jazz et de Musique Actuelle de Lausanne (EJMA) – invitent régulièrement des représentants des enseignants à siéger à leur conseil de fondation, ce qui permet de maintenir un lien rapproché et de mieux saisir le ressenti de la base. Je vous remercie néanmoins pour cette réponse.
Je vous prie de rappeler vos éventuels intérêts.
La discussion est ouverte.
Je n’ai pas de grandes compétences en musique, je n’ai donc pas d’intérêt particulier en l’occurrence. Mais pour répondre à M. Corboz, cela reste une préoccupation et nous restons attentifs à l’évolution de la situation. Il y a effectivement eu une période où beaucoup de personnes quittaient le navire. Nous avons essayé d’en comprendre les raisons. Mais à un moment donné, il faut tourner la page et regarder vers l’avenir. Je pense que nous allons dans la bonne direction. J’ai d’ailleurs reçu des nouvelles plutôt rassurantes de la part du président que je rencontre prochainement. Par ailleurs, la fréquentation est toujours au rendez-vous, ce qui est un bon signe. Si les élèves commençaient à se désintéresser de l’école, il faudrait s’en inquiéter. Nous avons donc plusieurs signaux positifs, mais cela reste malgré tout un dossier complexe auquel nous restons attentifs.
J’ai demandé la parole avant qu’elle ne soit donnée au conseiller d’Etat, mais je souhaite compléter les préoccupations exprimées à la lecture de sa réponse. Certes, cette réponse date déjà d’une année, mais elle n’est pas totalement rassurante, même si, à l’issue de chaque prise de position, le Conseil d’Etat exprime un espoir d’une situation plus sereine. Or, il est clair que nous sommes passés par des périodes très difficiles : par exemple, les mandats de consulting qui, même s’ils ne représentent que 9 % des 4 millions de frais d’honoraires et de conseillers externes, incluent tout de même des dépenses en soutien psychologique, en frais juridiques et en consulting de diverses natures. On constate aussi un taux de rotation qui, même s’il est ramené à une proportion qui ne semble pas considérable, correspond malgré tout à des pertes substantielles parmi les enseignantes et enseignants.
La question que je souhaite poser est donc la suivante : en une année, le Conseil d’Etat a-t-il constaté un progrès et un véritable assainissement de la situation ou est-ce que l’HEMU reste en situation fragile, malgré son succès ? D’ailleurs, il faut relever que ce succès est encourageant du point de vue international, puisque les étudiantes et étudiants s’y pressent ; nous ne pouvons que nous en satisfaire.
Retour à l'ordre du jourLa discussion est close.
Ce point de l’ordre du jour est traité.