24_REP_2 - Réponse du Conseil d'Etat au Grand Conseil à l'interpellation David Vogel et consorts au nom Vert'libéral - De l’importance de savoir où on mène le bateau du post-obligatoire (23_INT_186).
Séance du Grand Conseil du mardi 16 septembre 2025, point 14 de l'ordre du jour
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Visionner le débat de ce point à l'ordre du jourTout d’abord, j’annonce mes intérêts en tant qu’enseignant au gymnase. J’ai lu avec intérêt la réponse du département, et ma réaction est un petit peu comme la fondue : moitié-moitié. La moitié positive consiste dans l’encouragement des milieux professionnels en valorisant la voie d’apprentissage, où le département fournit des efforts assez importants. Le rapport indique également que les milieux économiques doivent améliorer leur communication, et que des discussions sur les semaines de vacances sont en cours. Je ne parle pas des vacances parce que je suis enseignant, mais plutôt car certaines semaines de vacances vont probablement être négociées par secteur pour rendre le choix de l’apprentissage moins dur – disons-le ainsi – pour les jeunes. En effet, il faut prendre en compte que les vacances durent 15 semaines au gymnase, et seulement 5 en apprentissage. Cet écart peut être déterminant pour la sélection. Là-dessus, je vois des signes encourageants et je pense que mes positions rejoignent celles du département.
La moitié un peu moins positive réside dans le manque d’enthousiasme du département lorsqu’il est question d’aspects moins incitatifs et plus légaux. En effet, il est mentionné dans le rapport que « divers éléments montrent la difficulté de fixer des objectifs chiffrés précis, dès lors qu’une part de l’équation échappe immanquablement à tout exercice prédictif, sauf à envisager la possibilité de fixer des quotas ou de se doter d’outils permettant d’exercer une régulation. » Selon moi, je pense qu’il faudrait, en l’occurrence, plus réguler. J’ai l’impression que nous sommes d’accord sur le fond, mais des réticences émergent quand il s’agit de passer à des actions plus coercitives. D’une part, j’estime que l’équation est politique et qu’en ce sens, il faudrait modifier la Loi sur l’enseignement obligatoire (LEO). Vous me direz qu’une modification de la LEO est prévue à travers la révision de la maturité en 4 ans ; cependant, ces mesures ne seront pas instaurées de sitôt, alors que la question des critères d’entrée au gymnase devrait être prise à bras le corps rapidement. Ce changement aurait pu intervenir sans devoir modifier l’intégralité de la LEO. Par exemple, il aurait été possible de simplement augmenter les critères d’entrée, comme c’est déjà le cas dans certains cantons, à Zurich notamment. Là-bas, un seuil minimum dans certaines notes ainsi qu’une moyenne minimale dans d’autres notes sont requis. Je pense que nous aurions pu agir de la même manière pour le gymnase, attendu que dans le rapport, il est précisé que de plus en plus de gens arrivent au gymnase depuis le changement légal, alors que l’avis général s’accorde sur un nombre excessif d’étudiants.
Je veux exemplifier mes propos par le biais de la nouvelle Loi sur l’énergie dans le canton de Vaud, à laquelle nous allons bientôt nous atteler. Actuellement en Suisse, 120’000 personnes travaillent dans le domaine de la rénovation. Or, on estime qu’en 2050, il en faudrait 500’000 ; il en manquerait donc 380’000. Dans le canton de Vaud, il faudrait 26’000 personnes de plus qui travaillent dans ce domaine. Certes, il est possible de faire venir des gens de l’étranger pour travailler chez nous, mais 26’000, me semble être un chiffre trop élevé. S’il s’agit des chiffres des milieux de l’immobilier, je suis allé voir de l’autre côté du spectre politique, à UNIA. Le syndicat avance que rien que pour les chauffages et les panneaux solaires, il manquerait 6’000 personnes dans le canton de Vaud pour effectuer la transition énergétique. Au vu du nombre de personnes qui se lancent dans ce genre d’apprentissage, je pense que nous allons être loin du compte. Même si l’on fait voter toutes les lois possibles sur l’énergie, nous allons rater le coche tant qu’il n’y a pas des gens qui s’engagent dans ce domaine.
Dès lors, j’estime qu’il faudrait durcir les critères d’entrée au gymnase. A mon avis, il aurait fallu les mettre en place plus tôt. D’ailleurs, tant mieux si les choses évoluent avec le projet pour maturités (gymnasiale, professionnelle et spécialisée) et école obligatoire (MAT-EO). Toutefois, je pense qu’il y a un manque de volonté et d’actions concrètes et coercitives, qui ne sont pas extrêmement populaires – j’entends bien que ce n’est pas toujours facile d’imposer des critères peu connus et peu populaires.
Finalement, je me suis demandé si ce n’était pas plutôt moi qui « fais une fixette » sur ce genre de questions ; au fond, le département est peut-être tout à fait sur le bon chemin. Pour le vérifier, j’ai pris la réponse du département. Je l’ai envoyée à ChatGPT pour lui demander : « Mais qu’en penses-tu ? Est-ce que le département temporise, ou bien est-ce qu’il agit fermement ? » La réponse de ChatGPT avance que « le Conseil d’Etat temporise plutôt qu’il n’agit fermement et rapidement. Il met en avant ce qu’il a déjà fait. Il repousse ses choix structurels et il préfère ouvrir des discussions et préparer le terrain plutôt que d’imposer des quotas. » Je dois avouer que je suis assez d’accord avec ChatGPT.
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