Formes d'habitat alternatif

« Nous avons trouvé une grande diversité de formes d’habitat alternatif »

Afin de cerner les différentes formes d’habitat alternatif destinées aux seniors, en Suisse comme dans d’autres pays, une des mesures de Vieillir2030 a permis de réaliser une synthèse des connaissances scientifiques sur le sujet. Le rapport établi par la Haute école de travail et de la santé de Lausanne (HETSL) propose une typologie des modèles d’habitat alternatif, qui se situent entre le logement ordinaire et l’hébergement en établissements médico-sociaux (EMS).

Cette étude a pour objectif d’informer le Département de la santé et de l’action sociale (DSAS) sur les différents modèles existants, afin de favoriser la diversification de l’offre de logements pour les seniors. Une analyse complémentaire sera réalisée pour connaître les types de logements alternatifs qui existent dans le canton de Vaud.

>> Lire le rapport « Répondre à la fragilisation des personnes âgées - Exploration d’une diversité de formules d’habitat alternatif »

La co-auteure du rapport, la professeure Valérie Hugentobler, résume dans une interview les principaux résultats. 

  • Valérie Hugentobler, qu’est-ce qu’on entend par habitat alternatif pour seniors ?

Ce terme désigne l’ensemble des solutions de logement qui se distinguent du domicile ordinaire et de l’hébergement médicalisé classique en établissement médico-social. Ces types de logement impliquent un minimum de partage des espaces entre cohabitants qui est plus important que dans le cadre du domicile ordinaire ; ils cherchent à garantir une certaine maîtrise dans l’organisation de la vie quotidienne par l’habitant et ceci plus qu’en hébergement médicalisé collectif.

  • Quelles formes d’habitats alternatifs avez-vous repérées dans la littérature ?

Nous avons trouvé une grande diversité de formes d’habitat alternatif. Nous les avons regroupées en fonction du public auquel elles s’adressent en priorité.

Un premier ensemble d’habitat, destiné à des personnes ayant peu de besoins en termes d’aide et de soins, visent surtout à lutter contre l’isolement des personnes âgées. Ce sont, par exemple, les résidences intergénérationnelles ou les habitats participatifs pour seniors tels que des colocations seniors.

Un deuxième groupe d’habitat cherche à assurer le maintien à domicile des personnes concernées le plus longtemps possible. Ce sont, par exemple, les logements adaptés avec accompagnement (LADA) – projet vaudois - ou des structures plus médicalisées comme celles dites d’extra-care housing au Royaume-Uni.

Enfin, un dernier ensemble d’habitat s’adresse plus particulièrement à des personnes ayant des besoins plus importants en termes de santé ou d’accompagnement, notamment celles vivant avec une démence. Ils proposent une autre forme d’accompagnement que ce qui a cours en EMS. Ce sont par exemple les colocations ou villages Alzheimer.

  • A quoi sert une telle analyse de la littérature ?

Elle permet d’abord de recenser les diverses solutions existantes dans différents contextes, d’identifier leurs forces mais aussi leurs limites. Elle aide aussi à attirer l’attention sur les enjeux et difficultés propres à chacune des formules d’habitat, concernant par exemple leur financement, leur encadrement légal, le degré de professionnalisation requis ou la coordination des services proposés.

Propos recueillis par Benoît Tabin, Chef de projet

Valérie Hugentobler
Valérie Hugentobler © Hugues Siegenthaler

Partager la page

Partager sur :