Stratégie cantonale ferroviaire

En préambule

La mobilité est au cœur de nos modes de vie. En même temps qu’elle accompagne le développement démographique et économique, ses conséquences sur le climat et l’environnement sont importantes. Sur territoire vaudois, la mobilité représente 41% des émissions de gaz à effet de serre. Dans ce contexte, le rôle des pouvoirs publics vis-à-vis de la population vaudoise est double : il s’agit de maintenir un système de mobilité performant tout en le décarbonant. Seule une mobilité multimodale permet de relever un tel défi en prenant appui sur la complémentarité des modes de transport.

© Eric Frigiere
© Eric Frigière

Une vision cantonale ambitieuse et cohérente

Pour répondre aux défis écologiques, démographiques et aux besoins économiques de mobilité, le Conseil d'Etat vaudois s'est doté d'une stratégie ferroviaire qui expose la vision jusqu'en 2050 du développement ferroviaire sur le territoire cantonal. Elle s’appuie sur les résultats d’études sur l’évolution de la mobilité, l’évolution de la demande en fret ferroviaire et sur le concept d’offre à l’horizon 2050.

Cette stratégie propose une base à la planification de l’offre ferroviaire sur territoire vaudois pour les prochaines étapes du Programme de développement stratégique de l’infrastructure ferroviaire (PRODES) de la Confédération. Elle est l’un des volets constitutifs de la politique cantonale de mobilité, au même titre que la stratégie cantonale de promotion du vélo à l’horizon 2035 (pdf, 11.48 Mo), le diagnostic et les orientations de la stratégie cantonale du transport de marchandises et la stratégie cantonale des interfaces de transport de voyageurs.

 

Même si le développement ferroviaire est désormais principalement en main de la Confédération, notre Canton n’a pas seulement le droit de faire des propositions, il en a le devoir. Pour défendre avec crédibilité de nouveaux projets, il faut pouvoir démontrer qu’ils s’intègrent dans une vision à long terme du développement d’un réseau au service du plus grand nombre.

Les constats et les enjeux

La position centrale du réseau ferroviaire vaudois

Par sa position géographique, le réseau ferroviaire vaudois occupe une place stratégique dans le réseau ferré romand et national, ainsi qu’européen. Les différents types d’offres doivent pouvoir être développés sur un réseau d’infrastructure robuste et fiable, où les risques liés aux potentielles instabilités du système sont limités. En cas de perturbation, les itinéraires alternatifs doivent permettre d’assurer un niveau de service de base afin d’éviter l’effondrement du système à l’échelle régionale et nationale et réduire ainsi les répercussions sur l’économie. 

La cohésion territoriale

Les régions doivent être reliées entre elles par une offre équitable, cohérente et proposant une alternative attractive au transport individuel motorisé. Les sites touristiques doivent idéalement bénéficier de liaisons attrayantes vers les différents centres du canton. Il importe également de maintenir un équilibre dans la qualité des relations « longues distances » entre Berne et les agglomérations alémaniques ou romandes et d’atteindre finalement les objectifs du programme Rail 2000. Ainsi, la cohésion nationale exige de rapprocher Berne et Lausanne en renforçant la ligne ferroviaire entre ces deux villes.

La cause climatique

En 2015 dans le canton de Vaud, 74% des distances parcourues par la population l’étaient en transport individuel motorisé contre 20% en transports publics et 6% à pied ou à vélo. Or, sur le territoire vaudois, 41% des émissions de gaz à effet de serre sont liés à la mobilité, dont la très large majorité est produite par le trafic individuel motorisé. L’atteinte des objectifs climatiques du Canton, alignés sur les engagements de la Confédération pris lors de la ratification de l’Accord de Paris en 2015, passera notamment par un report modal massif de la route au rail, aussi bien pour le transport voyageur que marchandises. Une bonne couverture territoriale du réseau vaudois et une offre de transport attractive favorisent ce report modal. Un soin particulier doit être accordé aux relations directes avec les régions périphériques ainsi qu’à la multiplication des relations performantes entre les centres régionaux et au cœur des agglomérations.

Un réseau en limite de capacité

Les hypothèses de base retenues démontrent une augmentation globale de la demande en transport ferroviaire à l’horizon 2050 de près de 90% pour le transport de voyageurs et de 45% pour le transport de marchandises. Or, la capacité du réseau actuel est aujourd’hui atteinte avec une saturation observée dans son cœur, aussi bien entre Lausanne et Renens qu’entre Renens et Morges, Renens et Bussigny ou entre Lausanne et Vevey. L’offre doit être développée judicieusement tout en s’affranchissant d’un transit par le centre du réseau vaudois, lorsque c’est possible, afin d’éviter de le surcharger. La création de nouvelles relations évitant le cœur du réseau et reliant les centres d’importance régionale est une piste à privilégier pour préserver les capacités du centre du réseau cantonal, mais aussi pour augmenter la part modale des transports publics entre certains centres où leur usage est faible, faute d’offre.

© Eric Frigière
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Les objectifs de la stratégie cantonale ferroviaire

En vue d’améliorer la performance globale du système de transport, la stratégie ferroviaire se fixe quatre objectifs principaux:

  1. Développer un système de transport performant, coordonné avec le développement territorial et respectueux de l'environnement
  2. Garantir une mobilité attractive sur l'ensemble du territoire cantonal
  3. Conforter le rôle du réseau vaudois au cœur du rail en Suisse romande et renforcer les liaisons nationales et internationales
  4. Accroitre massivement l'utilisation des mobilités durables pour réduire les émissions de gaz à effets de serre

Ces quatre objectifs se déclinent ensuite au sein des orientations stratégiques de développement, présentées ci-dessous.

Les orientations stratégiques

Répondre aux besoins sur les courtes et moyennes distances

Cette première orientation stratégique se concentre sur l’offre régionale du trafic de voyageurs pour les courtes et moyennes distances (<50km) dont la planification, la commande et le financement sont de la responsabilité du Canton, conjointement avec la Confédération.

  • 1-A : Offrir la cadence à 30 minutes sur l’ensemble du réseau ferroviaire vaudois
  • 1-B : Offrir la cadence à 15 minutes dans les agglomérations et le long des axes à forte demande
  • 1-C : Introduire de nouvelles liaisons tangentielles
  • 1-D : Offrir des liaisons performantes entre les principaux centres régionaux du canton
  • 1-E : Proposer une offre adaptée, flexible et complétée dans les régions périurbaines et de montagne
Plan orientation stratégique 1
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Répondre aux besoins sur les longues distances

Cette deuxième orientation stratégique couvre l’offre sur les longues distances (>50km) pour laquelle le Canton de Vaud n’est pas commanditaire. Il est toutefois force de proposition et partie prenante dans les échanges avec les Cantons voisins et la Confédération, ainsi qu’avec les pays voisins.

  • 2-A : Relier Berne à Lausanne en 45 minutes
  • 2-B : Offrir la cadence à 30 minutes et une offre performante sur chaque ligne du trafic à « longues distances »
  • 2-C : Maintenir et développer des relations vers les différentes capitales et régions européennes
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Répondre aux besoins transversaux

Cette troisième orientation stratégique se focalise sur les différents domaines transversaux de l’environnement ferroviaire sur lesquels le Canton exerce une influence prépondérante sans en avoir la responsabilité finale.

  • 3-A : Garantir la capacité nécessaire au trafic marchandises
  • 3-B : Assurer une desserte homogène du territoire pour les marchandises
  • 3-C : Favoriser l’intermodalité pour placer le train au cœur des déplacements
  • 3-D : Mettre l’innovation technologique au service de l’offre
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Des infrastructures incontournables

Pour répondre aux objectifs et aux orientations stratégiques, des infrastructures doivent être créées, renforcées et modernisées. Parmi les mesures structurantes bénéficiant à l'ensemble du réseau ferroviaire national, la stratégie identifie :

  • L’extension souterraine de la gare de Lausanne
  • Le doublement de la ligne entre Lausanne et Genève
  • L’augmentation de la capacité sur la ligne du Pied du Jura et en particulier sur la liaison directe entre Bussigny et Morges
  • La réalisation d’un nouveau tracé entre Lausanne et Romont
  • L'augmentation de la capacité entre Lausanne et Vevey

En complément de ces infrastructures, d’autres aménagements ont été identifiés pour développer l’offre régionale :

  • La construction d’une ligne entre Cheseaux-sur-Lausanne et Renens
  • La construction d’une ligne entre Bex et Monthey
  • La création d’un raccordement à Chavornay pour relier en direct Orbe et Yverdon-les-Bains
  • L’augmentation de la capacité entre Moudon et Morat
Carte des infrastructures
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© Eric Frigière
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Contact

DGMR - Direction générale de la mobilité et des routes
Division Management des transports
Place de la Riponne 10
CH - 1014 Lausanne

Tel. +41 21 316 73 73
Courriel : info.dgmr(at)vd.ch

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