Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 29 novembre 2022, point 13 de l'ordre du jour

Texte déposé

A l’heure où d’intenses discussions débutent pour augmenter la durée d’étude au Gymnase de 3 à 4 ans et où la formation professionnelle a été mise en difficultés par les différentes crises conjoncturelles, la formation doit être au premier plan des politiques publiques menées dans notre Canton.

Au-delà des clivages politiques, la formation proposée aux jeunes Vaudoises et Vaudois a des conséquences importantes et durables sur leur avenir, sur nos hautes écoles et universités ainsi que sur notre place économique.

Promouvoir et renforcer la formation professionnelle est essentiel, car la formation duale est l’épine dorsale de notre système qui est unique au monde. Le milieu de la formation et de la formation professionnelle connait de très nombreux acteurs. Cette pluralité est une force et une chance pour notre canton. De plus, le monde professionnel évoluant rapidement, de nombreux métiers d’antan doivent être adaptés, alors que d’autres, notamment dans le domaine de la transition écologique et énergétique, ont été créés récemment et doivent être promus

 

La question de la formation rencontre également des enjeux nouveaux notamment avec l’ouverture vers l’étranger, un marché du travail ultra compétitif, l’entrée dans la vie professionnelle et l’expansion importante de nos hautes écoles et universités ces dernières années.

 

Tant de problématiques et de défis qui méritent d’être abordés de manière libre, ouverte et tournée vers l’avenir lors d’assises de la formation professionnelle. Elles permettront ainsi d’aborder, sans à priori, l’ensemble des formations (tant celles liées à l’apprentissage que la formation gymnasiale et académique) afin d’examiner les possibilités d’améliorer l’orientation professionnelle, d’évaluer les passerelles possibles et celles qui peuvent être renforcées. Elles permettront également de trouver des moyens nouveaux pour la promotion de l’apprentissage auprès des jeunes Vaudoises et Vaudois, favorisant ainsi la réussite de l’entrée dans la vie professionnelle de l'ensemble de notre jeunesse en fonction de ses capacités individuelles.

Sous l’angle financier, ces assises présentent également un intérêt, entre autres en matière de planification. A l’heure actuelle, les projets de construction d’écoles professionnelles ne disposent d’aucun cautionnement ou de soutien direct cantonal. Ces aspects devraient être abordés et potentiellement revisités. Ces rencontres seront également l’occasion d’aborder les nouveaux métiers tels que ceux dits « du numérique » et les métiers en lien avec la transition énergétique, qui devraient être dotés de davantage de visibilité.

 

Ainsi, considérant les défis et les enjeux de taille qui lui sont liés, le Grand Conseil demande au Conseil d'État d'organiser des rencontres des professionnels de la formation en intégrant l'ensemble des acteurs concernés.

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Jean-François CachinPLR
Florence Bettschart-NarbelPLR
Cédric WeissertUDC
Oscar CherbuinV'L
Aurélien DemaurexV'L
Laurence BassinPLR
Sylvain FreymondUDC
Aliette Rey-MarionUDC
Marion WahlenPLR
Nicolas BolayUDC
Vincent BonvinVER
Marc MorandiPLR
Jean-Daniel CarrardPLR
Pierre-André RomanensPLR
Florence GrossPLR
Fabrice MoscheniUDC
Thierry SchneiterPLR
Michael WyssaPLR
Monique HofstetterPLR
Grégory BovayPLR
John DesmeulesPLR
Carole SchelkerPLR
Loïc BardetPLR
Mathieu BalsigerPLR
Olivier PetermannPLR
Josephine Byrne GarelliPLR
Nicole RapinPLR
Georges ZündPLR
Anne-Lise RimePLR
Maurice NeyroudPLR
Jean-Luc BezençonPLR
Marc-Olivier BuffatPLR
Xavier de HallerPLR
Pierre-François MottierPLR
Cloé PointetV'L
Patrick SimoninPLR
Jean-François ThuillardUDC
Daniel RuchPLR
Philippe MiautonPLR
Philippe GermainPLR
Nicola Di GiulioUDC
Carole DuboisPLR
Stéphane JordanUDC
Elodie Golaz GrilliPLR
Chantal Weidmann YennyPLR
Regula ZellwegerPLR

Document

22_RES_18-Texte déposé

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La résolution étant accompagnée de 46 signatures, la présidente ne demande pas l’appui de 20 membres.

M. Marc-Olivier Buffat (PLR) —

(Remplaçant M. Alexandre Berthoud, absent) Pourquoi des assises de la formation ? Il y a une polycrise, une polypénurie – tout à l’heure notre collègue Keller parlait de polyptote – d’énergie, de fournitures, de matières premières et, surtout, d’emplois. C’est une pénurie générale dans le domaine de l’emploi qui frappe tous les métiers, surtout les métiers à haut potentiel dans le domaine de la transition climatique – on peut notamment citer toute la problématique de la rénovation énergétique des bâtiments. Que faire pour mieux faire ? Vaste sujet transversal et isolexiste, cher collègue Keller : la formation duale, l’apprentissage – un système si souvent envié et copié ; revaloriser les filières de la formation – HEP, université, voie professionnelle notamment ; revoir et revisiter l’orientation, soit essayer d’instiller un changement de mentalité et un dialogue avec les accompagnants, les élèves et leurs parents ; l’encadrement, l’accompagnement d’un premier ou nouveau métier dans l’apprentissage ; la formation continue pour s’adapter aux nouvelles techniques, aux nouvelles technologies numériques, dans une vie qui va de plus en plus vite, mais également dans les métiers de la transition énergétique, par exemple l’architecture dans le domaine de la construction. On a besoin de la formation continue pour que les architectes s’imprègnent de ces nouvelles techniques, de ces nouvelles façons de construire ; il en va de même, évidemment, par effet réflexe, de ceux qui doivent poser des installations photovoltaïques.

On se souvient des Assises de la chaîne pénale. Elles nous avaient servi à pouvoir entamer des réflexions aussi larges que celles que je viens de décrire dans le domaine de la formation, puisque nous avions parlé de structures pénales, de procédures pénales, de collaboration entre autorité et Ministère public et service pénitentiaire. On voit que les Assises pénales sont aussi le bon moyen de brainstormer, d’introduire de la transversalité dans l’immense chantier que revêt aussi la formation professionnelle. En ce sens, je rends hommage au conseiller d’Etat en charge de la formation : on voit que des chantiers avancent, mais nous pensons que ces chantiers doivent s’inscrire dans un très large débat pour la formation professionnelle, pour l’accompagnement de nos jeunes. Mais j’ai aussi envie de parler des moins jeunes, en parlant de la formation continue. Pour ces raisons, nous vous invitons à soutenir cette résolution et à transcender les clivages gauche-droite, car nous sommes convaincus qu’il s’agit ici d’un thème général, qu’on soit du côté de l’entreprise ou du côté des employés et travailleurs. Nous devons unir nos efforts pour innover et réfléchir ensemble au domaine de la formation. Je vous invite à soutenir ce texte.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est ouverte.        

M. Yannick Maury (VER) —

Je suis assez d’accord avec la résolution qui nous est proposée. Je m’interroge simplement sur la forme, dans la mesure où ce qui nous est soumis se trouve déjà en partie dans le Programme de législature 2022-2027 du Conseil d’Etat, notamment dans la rubrique 1.4 « Formation professionnelle », en page 41. On peut citer, entre autres :

  •  Renforcer l’orientation professionnelle afin de valoriser la formation professionnelle, en collaboration étroite avec les milieux de la scolarité obligatoire.
  • Présenter et promouvoir la filière professionnelle et ses débouchés à tous les élèves du secondaire I, (y compris voie pré gymnasiale), ainsi qu’aux élèves en transition, en proposant des actions innovantes, via les réseaux sociaux.
  • Examiner toute piste à même d’améliorer les conditions de travail et l’attractivité de l’apprentissage dual, en collaboration avec les partenaires privés.          

Le Programme de législature prévoit déjà des rencontres et des collaborations avec tous les milieux concernés – écoles, élèves, partenaires privés, etc. Je constate donc une petite redondance avec la demande de cette résolution. J’ai d’ailleurs eu l’occasion d’en parler avec M. Berthoud, la semaine dernière, afin de ne pas le prendre par surprise ; je l’avais averti que je risquais d’amener mes questionnements en plénum, mais ils portent uniquement sur la forme, car je suis assez favorable sur le fond. De plus, il s’agit d’une résolution, soit d’un simple vœu qui n’a pas la force de contrainte. Or, ce vœu figure déjà dans le Programme de législature du Conseil d’Etat, d’une certaine façon. Je peine donc à en saisir la plus-value, au-delà du symbole. Je serai donc assez intéressé à avoir des compléments d’information de la part de M. Buffat, soit d’un autre membre du parti de M. Berthoud, si quelqu’un a pu obtenir des précisions de sa part sur le fond de sa démarche, étant entendu que, quelle que soit la réponse, je ne vais pas m’opposer à la résolution. Toutefois, si la résolution devait passer, je trouverais important de ne pas oublier les parents dans le processus, notamment via les associations de parents d’élèves, qui sont également concernées par la démarche de l’orientation. Si la résolution est acceptée et qu’elle débouche sur des assises, intégrer les parents serait une piste à exploiter, ou du moins à ne pas délaisser.       

Mme Carine Carvalho (SOC) —

Que dire sur cette résolution dont nous n’avons pas pu discuter en groupes? Sur le fond, je suis assez d’accord avec mon préopinant. Il est assez difficile de trouver la plus-value. Cela semble plutôt une résolution vitrine, pour pouvoir exposer des choses que ferait le Conseil d’Etat à ce sujet. Ce qui me préoccupe surtout, c’est que nous avons connu les Assises de la chaîne pénale et que l’on attend encore des solutions concrètes de la part du Conseil d’Etat sur les problèmes que la chaîne pénale rencontre. Je ne sais pas si l’outil envisagé est vraiment le bon pour des problèmes aussi larges et aussi urgents. Il y a déjà une dizaine d’objets qui sont en attente de traitement par notre Parlement autour des questions interrogées par ce texte. J’ai plutôt envie de dire que c’est le moment de passer à l’action. Il ne faut pas s’opposer à ce texte, car tout le monde est d’accord qu’il faut trouver des solutions. Je me questionne seulement sur la forme. Voilà, sans plus…            

M. Georges Zünd (PLR) —

Actuellement, tout le monde a des idées, mais il faut passer à l’action et concrétiser. Par exemple, si je prends le métier de poseur de panneaux solaires, les grands esprits veulent une formation de trois ou quatre ans, mais on perd du temps. Les associations professionnelles se sont donc posé quelques questions et on dit qu’ils pouvaient proposer une formation et valider les acquis au niveau des associations professionnelles, soit une reconnaissance au travers de leurs pairs. On met donc en application des raccourcis où des gens déjà formés – charpentiers, ferblantiers, etc. – avec un CFC peuvent avoir une formation complémentaire de quelques semaines ou mois, afin qu’ils puissent être utilisables pour notre économie et validés par leurs pairs. L’idée de ces assises est qu’il y a des éléments à différents niveaux ; M. Berthoud proposait donc de prendre en compte l’avis de gens qui ont des idées et qui peuvent décider. En effet, beaucoup de séances ne débouchent sur aucune décision. Certes, le Programme de législature affiche une volonté marquée du Conseil d’Etat d’avancer. Je déclare mes intérêts : je suis directeur de la Fédération vaudoise des entrepreneurs. Nous sommes à fond derrière, de même que d’autres associations économiques, afin que cela avance et que nous ayons un plan d’attaque.

Mme Cloé Pointet (V'L) —

La résolution, de façon générale, est un vœu non contraignant sur un sujet d’actualité ou un sujet du Grand Conseil, qui a l’avantage de pouvoir amener rapidement un sujet urgent en passant outre l’étape de la commission. En pratique, on l’utilise pour faire parler de ses idées politiques et de son parti. De plus, vu la composante non contraignante du vœu formulé dans une résolution, elle n’a pas beaucoup de sens lorsqu’elle est acceptée à quelques voix près. Si vous avez de bonnes idées, au niveau de la forme, je vous encourage à déposer un postulat ou une motion. Et pour éviter que nous effectuions le travail d’une commission à 150 cet après-midi, je vous propose de voter tout de suite. Dans ce sens, je dépose donc une motion d’ordre.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La motion d’ordre est appuyée par au moins 20 membres.

La discussion sur la motion d’ordre n’est pas utilisée.

La motion d’ordre Cloé Pointet est acceptée par 98 voix contre 21 et 6 abstentions.

La résolution est adoptée par 94 voix et 33 abstentions.

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