Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 24 novembre 2020, point 29 de l'ordre du jour

Texte déposé

Il n’est pas nécessaire de développer la situation que nous vivons actuellement suite à la pandémie. Les restaurants notamment ont dû fermer leurs portes le 4 novembre dernier. Au-delà du fait que ces établissements et leurs collaboratrices et collaborateurs doivent pouvoir exercer leur profession et travailler librement et ceci, dès que possible, il s’agit également de lieux de vie et de lieux sociaux extrêmement importants tant pour notre population que pour la cohésion sociale de notre population. Il y a lieu également de rappeler que ces établissements publics, ont déjà investi et mis en place des mesures organisationnelles et des infrastructures et moyens permettant d’accueillir de manière adéquate leur clientèle en respectant les normes sanitaires. C’est également toute une chaîne de valeurs et de métiers de fournisseurs des établissements publics qui sont concernés par ce texte. 

Nous sommes tout à fait conscients qu’au vu de la situation actuelle sur le plan sanitaire, qui n’est toujours pas stabilisée, il n’est pas à l’ordre du jour de procéder à des ouvertures en l’état actuel. Toutefois, il y a lieu d’anticiper et de mener des réflexions dès aujourd’hui. 

Par la présente résolution, il est demandé au Conseil d’Etat d’étudier dès aujourd’hui une solution afin de permettre une ouverture progressive des restaurants et des établissements publics; Ceci  de manière coordonnée, sécurisée et respectueuse des règles sanitaires et dès que la situation le permettra. 

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Daniel DeveleyPLR
Gilles MeystrePLR
Josephine Byrne GarelliPLR
Gérard MojonPLR
Yvan PahudUDC
Julien CuérelUDC
Maurice NeyroudPLR
Alain BovayPLR
Daniel MeienbergerPLR
Anne-Lise RimePLR
Graziella SchallerV'L
Sylvain FreymondUDC
Jean-Marc SordetUDC
Jean-Marc GentonPLR
Patrick SimoninPLR
Marc-Olivier BuffatPLR
Florence GrossPLR
Aurélien ClercPLR
Nicolas BolayUDC
Rémy JaquierPLR
Carole DuboisPLR
Florence Bettschart-NarbelPLR
Nicolas SuterPLR
Pierre-André RomanensPLR
Bernard NicodPLR
Olivier PetermannPLR
Daniel RuchPLR
Christine ChevalleyPLR
Jean-Bernard ChevalleyUDC
Jean-Rémy ChevalleyPLR
Carole SchelkerPLR
Georges ZündPLR
Chantal Weidmann YennyPLR
Denis RubattelUDC

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Alexandre Berthoud (PLR) —

Il n’est pas nécessaire de développer la situation que nous vivons actuellement suite à la pandémie. Les restaurants ont dû fermer leurs portes le 4 novembre dernier. Il est important et primordial qu’un message positif soit maintenant donné à la branche de la restauration et de l’hôtellerie. Mais un message positif est aussi nécessaire pour notre population vaudoise. Au-delà du fait que ces établissements et leurs collaboratrices et collaborateurs doivent pouvoir exercer leur profession et travailler librement, et ceci dès que possible, il s’agit également de lieux de vie, de lieux sociaux extrêmement importants tant pour notre population que pour sa cohésion sociale. Il y a également lieu de rappeler que ces établissements publics ont déjà investi et mis en place des mesures organisationnelles et des infrastructures permettant d’accueillir leur clientèle de manière adéquate, en respectant les normes sanitaires. Le traçage a été mis en place ; les distances entre les tables organisées et des séparations en plexiglas installées. Une immense majorité des acteurs de la branche sont exemplaires et ont réalisé ces exigences sans discuter. Dès lors, il y a lieu de faire confiance à ces professionnels qui sont prêts à accueillir leur clientèle en toute sécurité. C’est également toute une chaîne de valeurs et de métiers de fournisseurs des établissements publics qui sont concernés : maraîchers, boulangers, bouchers, vignerons et j’en oublie…

Nous sommes toutes et tous conscients que, sur le plan sanitaire, la situation actuelle n’est pas encore stabilisée. Toutefois, il y a lieu d’anticiper et de mener des réflexions. Par la présente résolution, il est demandé au Conseil d’Etat d’étudier, dès aujourd’hui, une solution afin de permettre une ouverture progressive des restaurants et des établissements publics. Ceci de manière coordonnée, de manière sécurisée et respectueuse des règles sanitaires, dès que la situation le permettra. Je vous remercie de soutenir cette résolution.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Yann Glayre (UDC) —

Je remercie notre collègue Berthoud de nous avoir soumis cette résolution qui nous permet enfin de pouvoir prendre position sur le sujet. J’ai la conviction que les cafetiers-restaurateurs ont servi de boucs émissaires permettant de faire retomber la pression politique. Quel est le résultat de cette fermeture ? Nous le saurons lorsque le Conseil d’Etat publiera les chiffres, comme cela a été exigé la semaine dernière par le groupe UDC. Pour mettre un terme à l’incertitude, je dépose l’amendement suivant concernant la dernière phrase :

« (…) afin de permettre une ouverture progressive dès le 1er décembre des restaurants et des établissements publics. »

Le 1er décembre correspond au jour suivant la fin de l’état de nécessité. Ce serait politiquement tout à fait cohérent. Afin que l’activité de ce secteur puisse reprendre au plus vite, je vous remercie de soutenir cet amendement et la résolution.

M. Pierre-François Mottier (PLR) —

En préambule, je déclare mes intérêts : j’ai le grand avantage et le privilège de gérer un restaurant dans une région touristique qui accueille principalement des seniors et ceci en tour-opérateurs. Tout est dit !

Je voudrais remercier M. Berthoud pour sa résolution. Je vous encourage à la soutenir. Les réponses du conseiller d’Etat Philippe Leuba ont été assez claires : il a tout dit lors de sa première intervention, durant laquelle il a mentionné les choses qui seront expliquées demain après-midi, lors de la conférence de presse du Conseil d’Etat. Effectivement, notre secteur est très touché, mais il n’est pas le seul. Je tiens à le relever et nous sommes parfaitement conscients que de nombreux secteurs sont aussi dans le besoin. Je remercie M. le député Gilles Meystre qui se bat pour nous comme un tigre sur tous les fronts, mais nous ne sommes pas les seuls et nous en sommes conscients. Aujourd’hui, ce dont la profession a besoin, c’est de réponses. Si nous les obtenons demain, cela nous fera déjà du bien.

Rouvrir un restaurant, c’est comme pour le fermer : cela ne se fait pas en un clic de souris. Il faut quelques jours pour refaire nos mises en place, pour nous préparer. Cela nous demande un temps d’adaptation. Les 3 et 4 novembre derniers, nous avons vécu une fermeture, avec toutes les pertes que cela entraîne, d’une manière catastrophique. Une réouverture progressive paraîtrait intelligente. Effectivement, les mesures sanitaires sont prioritaires. Pour ma part, la date du 1er décembre serait envisageable : 4 ou 5 jours de préparation pour remettre en marche tous nos restaurants devraient suffire. Je me suis rendu compte, cet après-midi, que la majorité, voire l’unanimité de cet hémicycle veut soutenir nos professions et nous aider. Nous en avons besoin, mais nous ne sommes pas les seuls. Le plus important est que nous puissions obtenir des réponses claires et précises, pour savoir où nous allons, même si cela doit durer jusqu’à mi-décembre. Je vous encourage à accepter la résolution de notre collègue Berthoud.

M. Daniel Trolliet (SOC) —

Je parle à titre personnel, mais aussi au nom des habitants de l’enclave vaudoise d’Avenches et du Vully : même si les mesures sanitaires sont admises, il est très difficile, pour nos concitoyens, de comprendre qu’ils peuvent aller dans les restaurants du canton de Berne – Münchenwiler n’est qu’à 9 km d’Avenches et Ins à 7 km de Cudrefin – mais pas dans les restaurants vaudois ! Pour les gens qui travaillent dans la restauration, c’est aussi pénible de voir l’exode des Vaudois vers le canton de Berne. Les röstis qui y sont excellents et on peut perfectionner son schwytzertütch, mais ce n’est pas le but.

M. Pierre Volet (PLR) —

Il faut soutenir cette résolution. Je vous donne un exemple qui me touche de près : les employés du bâtiment qui travaillent sur des chantiers aimeraient bien aller boire un café à 9 heures ou manger quelque chose de chaud à midi. Dans les bâtiments en construction, ce n’est pas possible, sauf peut-être pour les maçons qui disposent de roulottes spéciales à cet effet – avec des distances sanitaires qui ne sont peut-être pas optimales, mais je pense qu’ils font au mieux – parce qu’ils restent plusieurs mois, voire plusieurs années, sur un chantier. Pour l’électricien, le charpentier ou le sanitaire qui travaille sur un chantier pendant deux ou trois jours, il est impossible de prévoir une cantine ou un endroit pour manger au chaud. Ces gens ont donc besoin de se rendre dans des restaurants.

Il faut aussi savoir que les restaurants sont peut-être ceux qui ont fait le plus d’efforts en ce qui concerne les distances sanitaires, le port du masque et tout ce que l’on nous répète le mardi matin à la première heure. Les restaurateurs ont compris tout cela. Lorsque je me rends à la cantine de l’EPFL, je me pose des questions… Bien sûr, c’est une cantine professionnelle, mais les conditions n’y sont pas meilleures que dans un restaurant avec 5, 6 ou même 20 tables. Pensez aux ouvriers qui souffrent du froid dans les bâtiments et qui auraient besoin de pouvoir se rendre dans un endroit chaud. Je vous encourage à soutenir la résolution.

M. Blaise Vionnet (V'L) —

Je soutiens aussi cette résolution, mais j’aimerais apporter un bémol à l’amendement proposé pour une ouverture au 1er décembre. J’estime que ce n’est pas à nous députés de prendre ce genre de décision, avec un timing précis. Beaucoup de choses nous échappent et il me semble que ces décisions doivent être prises au niveau sanitaire. Je refuserai donc l’amendement proposé.

M. José Durussel (UDC) —

Je soutiens cet amendement, car il y a urgence : les stations de ski vont rouvrir au début du mois de décembre. Il faut absolument pouvoir ouvrir les restaurants et les buvettes de notre canton qui n’attendent que ça.

Mme Amélie Cherbuin (SOC) —

Vous avez parlé de ce que vous jugiez important, mais je pense que ce qui importe avant tout, c’est la situation sanitaire. S’il faut penser aux personnes qui ont froid, il faut aussi penser aux personnes qui sont actuellement malades ou sous respirateur. Si nous allons vers une ouverture des restaurants, ce qui semble être le cas, il faut que ce soit fait de manière concertée avec le Médecin cantonal ; les choses doivent être faites correctement, en tenant compte de la situation sanitaire.

M. Jérôme Christen (LIBRE) —

Après avoir entendu les propos de ma préopinante, je me suis rappelé qu’aujourd’hui à midi, nous avons tous mangé dans des conditions assez étonnantes. Lorsqu’on voit la manière dont cela s’est passé, on peut se demander à quoi rime la fermeture des établissements publics. Je vous demande un peu de réflexion par rapport à ce que vous pouvez observer. Par ailleurs, j’aimerais aussi souligner que le plus important – même si le travail du Conseil d’Etat est difficile – reste le principe de proportionnalité et d’équilibre. N’oubliez pas non plus que les instituts psychiatriques sont débordés ; il faut aussi en tenir compte. Dans ce sens, il faut et prendre des mesures équilibrées.

Je pense que nous devons encourager le Conseil d’Etat à modérer ces mesures restrictives. Les gens doivent pouvoir être responsabilisés. Nous avons vu que les gens peuvent se responsabiliser, mais nous avons aussi vu qu’il y avait des abus, dans les bars. Il est vrai que cela pose un problème et qu'il faut essayer de les recadrer. Les mesures qui ont été prises l’ont été suite à des évaluations, que l’on peut contester en raison de certaines nombre de pressions. Je demande Conseil d’Etat d’y résister, d’essayer de faire la part des choses et de ne pas toujours écouter les mêmes personnes, qui dramatisent à l’excès. Cela a été dit : l’important, c’est que les gens se dispersent, mais plus on fixe de restrictions, moins ils se dispersent et, au contraire, ils se concentrent. Nous assistons aujourd’hui, dans certaines villes et en particulier dans celle où j’habite, à des situations abracadabrantes dans des parcs publics ou des cours d’école. Les gens « débordent », parce qu’ils n’en peuvent plus et parce qu’ils trouvent que ces mesures sont disproportionnées. Il faut aussi l’entendre.

M. Julien Cuérel (UDC) —

Suite à l’amendement déposé par notre collègue Glayre, j’aimerais poser une question à M. le conseiller d’Etat : la semaine dernière, lors de la conférence de presse, des explications ont été données sur les raisons qui ont poussé à laisser des écoles et les gymnases ouverts, même si 1500 personnes, à Yverdon, se retrouvent dans un même lieu assez étroit. Tout cela a été justifié avec des chiffres, avec des statistiques et avec des pourcentages de contamination. Pourrions-nous aussi avoir les pourcentages des contaminations dans le cadre familial, dans les restaurants, dans les bars et dans les cinémas ? Si nous pouvions connaître ces chiffres, comme ceux produits cet été par la Confédération ou en France au printemps, la situation serait peut-être plus facile à comprendre. Comme nous n’avons pas ces chiffres et vu toutes les mesures prises par les restaurateurs jusqu’ici, il semble que ce n’est pas en mangeant au restaurant à midi qui cause le plus de contaminations. Je vous invite à accepter l’amendement de M. Glayre et la résolution de M. Berthoud.

Mme Valérie Induni (SOC) —

Je suis un peu surprise par la tournure que prend la discussion. Tout d’abord, j’ai l’impression que nous tendons vers la cogestion quand nous fixons une date de réouverture pour les restaurants, alors que la fermeture n’a pas été de notre fait. Je ne suis pas persuadée que nous puissions, par un simple amendement, décider à la place du Conseil d’Etat du jour où les restaurants pourront rouvrir.

Par ailleurs, il me semble que nous souffrons d’une forme de déni de la réalité sanitaire de ce canton. Les émissions n’ont pourtant pas manqué pour nous montrer la montée vertigineuse de cette deuxième vague, qui a surpris de nombreuses personnes. Nous avons ainsi découvrir que nous n’étions pas tous des spécialistes du domaine, alors que certains spécialistes avaient déjà donné des signaux d’alarme sur cette situation. Nous voyons maintenant que le nombre de cas commence à fléchir et c’est peut-être la preuve – s’il en faut une – que la fermeture décidée de tous les établissements publics commence à montrer ses effets. Nous savons que, derrière la diminution des cas – qui reste relativement modeste, car nous ne sommes pas encore dans des chiffres insignifiants – les hôpitaux sont impactés avec deux semaines de décalage. Des émissions l’ont montré, la situation est grave dans les hôpitaux et les EMS. Alors venir nous dire aujourd’hui, la bouche en cœur, qu’il faut pour ouvrir le 1er décembre, parce que ce serait mieux, c’est à mon sens faire preuve d’arrogance. Je vous invite à refuser l’amendement de M. Glayre. Quant à la résolution de M. Berthoud qui demande d’étudier des solutions pour des ouvertures progressives, sans fixer de date, je n’ai pas forcément d’avis négatif à son encontre.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

J’aimerais recentrer le débat : je rappelle que les résolutions n’ont aucun effet contraignant sur leur destinataire. Nous pouvons peut-être mentionner, lors du débat, que nous souhaitons que les bistrots rouvrent le 1er décembre, mais cela aura techniquement le même effet que si cette date se trouvait dans le texte.

M. Gérard Mojon (PLR) —

Laissons chacun faire son travail : les restaurateurs le leur – aussitôt que cela sera possible, comme le demande M. Berthoud – et le Médecin cantonal le sien. Ainsi, cela ira beaucoup mieux.

Mme Isabelle Freymond (SOC) —

J’interviens au nom de tous mes collègues des Centres médico-sociaux (CMS) et des soins à domicile qui sont mis à contribution depuis le début de l’année. Le personnel est épuisé, sur les genoux. Il se réjouit de voir cette vague s’aplatir, même s’il aimerait plutôt la voir redescendre, ce qui semble être le cas, grâce à la fermeture des restaurants. Ma question est la suivante : veut-on tout refermer pour Noël ? Je pense que nous avons tous besoin d’air et que nous avons tous envie de pouvoir profiter des fêtes de fin d’année. Faut-il mettre cela en danger en rouvrant beaucoup trop vite les restaurants ? Je vous encourage à accepter éventuellement la résolution, mais en tout cas pas l’amendement. Je vous encourage surtout à laisser la décision au Médecin cantonal qui a une meilleure vue d’ensemble que nous.

M. Philippe Leuba — Conseiller-ère d'État

Je répète que le Conseil d’Etat n’a pas pris cette mesure à la légère ni de gaieté de cœur. Il est conscient des conséquences économiques et sociales que la fermeture des restaurants occasionne pour l’ensemble de la population. Il constate toutefois que bon nombre de pays européens, alors que l'Europe est le continent actuellement le plus frappé par la pandémie, ont pris des mesures de même nature. On peut être sage tout seul, mais on peut aussi admettre qu’il n’y a pas que des idiots autour de nous. Les dirigeants confrontés à une pandémie qui impose le transfert de patients dans d’autres hôpitaux que les hôpitaux vaudois, ne sont peut-être pas simplement des demeurés.

Avec tout le respect que j’ai pour le Parlement, en tant qu'ancien député, je dois vous dire que le Conseil d’Etat n’attend pas cette résolution pour réfléchir à la manière dont il peut alléger le dispositif qu’il a adopté. Il le fait parce qu’il est pleinement conscient des enjeux économiques et sociaux. Cela a été dit : les restaurants sont des lieux où l’on peut manger, mais ce sont également des lieux de vie sociale. C’est extrêmement important et le Conseil d’Etat en est conscient. Ce n’est pas le Médecin cantonal qui décide de la fermeture de tel ou tel établissement, mais le Conseil d’Etat, après avoir entendu l’ensemble de la communauté scientifique qui est au front, ainsi que l’ensemble des acteurs, parce que cette mesure doit être proportionnée. Le Conseil d’Etat attache une très grande importance à la question de proportion, depuis le début de la crise. On ne peut pas simplement dire qu’il faut ouvrir le 1er décembre, sans être conscient que l’ensemble du dispositif doit être cohérent et démontrer son efficacité. Le Conseil d’Etat en est parfaitement conscient et, dès qu’il pourra alléger le dispositif – il s’exprimera à ce sujet demain après-midi – il le fera. Il n’a strictement aucun intérêt à maintenir artificiellement fermée telle ou telle branche économique, compte tenu des impacts que cela a sur les plans social et économique.

Cette résolution est un signe pour montrer que le Grand Conseil souhaite que le Conseil d’Etat soit attentif à cette question. Je vous assure qu’il est attentif ! Si vous estimez être dûment nantis de l’ensemble des éléments permettant de fixer une date, faites-le… Pendant que vous y êtes, donnez-nous l’heure. (Rires.) J’estime que, dans cette situation dramatique, il s’agit d’écouter les scientifiques et l’ensemble des acteurs et de permettre au Conseil d’Etat de fixer, en fonction de l’ensemble des critères, la date à laquelle telle ou telle activité pourra être reprise. Cela me semble être la sagesse même.

Si la situation n’était pas aussi grave et dramatique, je dirais que vous me faites penser à la question du football et de la composition de l’équipe nationale : il y a 8 millions d’habitants dans ce pays, ce sont donc 8 millions d’entraîneurs de football qui savent qui doit jouer devant, qui doit jouer derrière et si l’on joue le catenaccio comme à la belle époque ou si l’on joue l’offensive. Dans une situation particulièrement compliquée, je pense qu’il faut écouter les spécialistes et laisser le Conseil d’Etat faire une pesée d’intérêts légitime avant de prendre une décision de cette importance. Ceux qui nous disent aujourd’hui qu’il faut ouvrir à telle date seront aussi les premiers à nous dire que nous avons ouvert trop tôt et qui nous reprocheront la troisième vague et ses dégâts économiques et sociaux. Le Conseil d’Etat prendra, le plus rapidement possible, mais de manière raisonnable et après avoir pris en compte l’ensemble des éléments, les décisions permettant de rouvrir l’ensemble des activités. Il ne le fera pas sur un coup de tête, mais de manière consciente et en ayant à l’esprit les conséquences de sa décision sur la vie sociale et économique de la branche concernée et de l’ensemble de la population.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

L’amendement Yann Glayre est refusé par 94 voix contre 26 et 5 abstentions.

La résolution est adoptée par 107 voix contre 1 et 19 abstentions.

La séance est levée à 17 h. 05.

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