Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 15 mars 2022, point 35 de l'ordre du jour

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Texte adopté par CE - publié

RC - RAP_677228

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M. Cédric Echenard (SOC) — Rapporteur-trice

La commission s’est réunie le 4 janvier 2021 en présence de M. le Conseil d’Etat Philippe Leuba et de M. Jacques Henchoz, chef de la Direction générale de l’agriculture, de la viticulture et des affaires vétérinaires (DGAV). Je remercie Mme Tanit El Khoury, assistante de commission parlementaire, pour sa prise de notes, ainsi que Mme Marie Poncet Schmid pour la finition de ces notes de séance.

M. le chef de département précise qu’il est essentiel de maintenir le bétail en alpages afin d’éviter un épuisement des terres et de l’eau des plaines. Il ne s’agit pas seulement de discuter de la problématique de l’eau dans ce débat, mais de toute la filiale du lait qui est impactée. La totalité de la chaîne d’alimentation du bétail devrait donc être prise en compte. Par exemple, le Gruyère d’alpage est plus rémunéré que celui produit dans les plaines. Il rappelle qu’en 2015 et 2018 furent organisées des opérations d’alimentation en eau visant à mieux doter les alpages de structures permettant de conserver l’eau.

Le Conseil d’Etat a répondu aux trois questions soulevées par M. le postulant. Il rappelle que le rôle de canton est de subventionner et qu’il ne peut donc pas imposer des travaux aux propriétaires des alpages, qui sont maîtres de leurs propres décisions. Pour finir, il indique que l’immense majorité des alpages bénéficie soit :

  • d’un raccordement au réseau d’eau – pas de problème d’approvisionnement ;
  • d’un accès aux sources d’eau existantes qui perdurent lors des périodes de sécheresse, comme dans les Alpes ;
  • de citernes permettant aux alpages d’être autonomes en matière d’eau.

Le postulant était absent lors des travaux de la commission, il a été remplacé par un député qui a souligné que le postulant était satisfait du rapport, tout en relevant les points suivants :

  • notre canton de Vaud dispose de plus de 1000 alpages, ce qui correspond à environ 40’000 têtes de bétail. Une grande partie du cheptel bovin vaudois monte en alpages, ce qui libère aussi les sources d’eau potable dans les communes.
  • En 2018, 72 exploitants ont eu recours au plan « ORCA-sécheresse ».
  • En 2019, la Société vaudoise économie alpestre (SVEA) a réalisé une enquête auprès des exploitants d’alpage concernant l’approvisionnement en eau et visant à faire un état des lieux suite aux épisodes de sécheresse de 2015 et 2018 et à mieux comprendre leurs besoins.

Il est également expliqué qu’il est demandé aux propriétaires communaux ou privés d’entreprendre des démarches, mais au vu de l’évolution climatique, qu’il est aussi nécessaire de mettre en place des bassins de rétention ou de tout autre type d’approvisionnement au niveau des alpages pour que le bétail puisse rester sur l’estivage en période de sécheresse.

En conclusion, la commission recommande au Grand Conseil d’accepter le rapport du Conseil d’Etat à l’unanimité des membres présents.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. José Durussel (UDC) —

Comme l’a dit le rapporteur de la commission, j’étais malheureusement absent le jour où cette dernière a siégé. Cela ne m’arrive pas souvent, mais comme beaucoup d’entre nous, j’étais à la maison avec le COVID. Cela peut arriver…

Ce postulat avait été déposé suite aux gros problèmes de sécheresse et manque de précipitations survenus lors de l’été 2018. Les ravitaillements avaient nécessité de gros moyens techniques – hélicoptères, camions-citernes, etc. – et engendré des coûts considérables pour combler le manque d’eau sur de nombreux pâturages. Ces problèmes de pénurie d’eau vont certainement réapparaître ces prochaines années, même si l’année 2021 nous a prouvé le contraire, avec des précipitations hors normes. Ces bassins d’accumulation s’avèrent très efficaces dans les alpages équipés de telles installations. Le principe est des plus naturels : on récupère l’eau des précipitations et/ou de la neige. Comme l’estivage des bovins est l’une des formes les plus écologiques de garde d’animaux, qui contribue au maintien d’une excellente biodiversité en montagne, il faut donc en assurer l’approvisionnement en eau afin de maintenir des effectifs suffisants sur nos alpages durant les prochaines saisons estivales.

Je me réjouis que le département informe précisément les propriétaires et autres amodiateurs d’alpages sur les possibilités de participation financière du canton pour ces différents projets de création d’étangs. Au nom du groupe UDC, je vous recommande d’accepter le rapport du Conseil d’Etat.

M. Pierre-François Mottier (PLR) —

Le rapporteur de la commission ayant été exhaustif, le postulant ayant apporté les compléments nécessaires au rapport du Conseil d’Etat, je me contenterai de remercier ce dernier pour le travail effectué, notamment son excellent conseiller d’Etat en charge du dossier qui a très bien travaillé durant les années 2015 et 2018 avec le plan ORCA et les améliorations foncières (AF) – et qui travaille d’arrache-pied pour que nos alpages, même dans les Préalpes vaudoises, soient abreuvés en suffisance. Au nom du groupe PLR, je vous recommande d’accepter ce rapport du Conseil d’Etat.

M. Olivier Epars —

Quelques mots à ajouter à ces propos presque dithyrambiques concernant l’eau dans les alpages et leur gestion. Effectivement, nous aurons de plus en plus de peine à avoir de l’eau dans les alpages, particulièrement dans le Jura, avec le quartz qui laisse filer l’eau au pied du Jura. Je ne peux que saluer les mesures prises : les bassins de rétention économisent beaucoup d’énergie. Par le passé, nous avons parfois frôlé l’incident diplomatique avec la France voisine, vous vous souvenez certainement de l’épisode du lac des Rousses. Néanmoins, j’aimerais quand même attirer votre attention sur le fait que ces bassins de rétention – malheureusement, cela n’a pas été fait jusqu’à maintenant – devraient être réalisés avec le but d’un plus pour le paysage et la biodiversité. A cet effet, il existe un guide confectionné par les services de l’Etat. Dans tous les cas, ce guide devrait être suivi pour que ces bassins de rétention soient aussi des biotopes. Cela permet d’améliorer la qualité biologique des alpages. A l’heure actuelle, je pense que nous ne pouvons pas nous économiser cet aspect.

J’espère aussi que, dans le futur, tous ces bassins seront nantis de clôtures suffisamment éloignées des points d’eau. Si le bétail venait à faire ses besoins dans les étangs, cela diminuerait évidemment la qualité de la biodiversité.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est close.

Le rapport du Conseil d’Etat est approuvé à l’unanimité.                  

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