Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 2 mars 2021, point 2.19 de l'ordre du jour

Texte déposé

La première vague de la pandémie de Covid-19 a touché principalement les cantons du Tessin, de Genève et de Vaud et a affecté différemment les femmes et les hommes, les femmes ayant été plus nombreuses à être impactées et plus fréquemment frappées par le chômage.

 

Les premiers résultats de l'étude Covid-19 du Panel suisse de ménages[1] montrent que les femmes indépendantes ont été particulièrement touchées par la crise sanitaire. Cela s’explique principalement par le fait qu'elles sont principalement actives dans les secteurs les plus durement touchés par les conséquences de la pandémie - les indépendantes travaillant comme psychologues, physiothérapeutes, professionnelles de l’éducation, aides à domicile, professionnelles dans la culture et le sport ou comme coiffeuses – alors que les hommes indépendants sont principalement actifs dans les professions moins touchées par le COVID (architectes/ingénieurs, agriculteurs, construction, comptables, professionnels du droit ou journalistes).

 

Ainsi, cette étude montre que les indépendantes ont été bien plus affectées par les mesures prises dans le cadre du COVID (65% d’entre elles) que les indépendants (29%) et qu'elles ont été plus nombreuses que les hommes à recourir au chômage partiel. On constate enfin qu’elles sont plus exposées aux difficultés financières que les hommes : 59% des indépendantes déclarant avoir vu leur situation financière se péjorer contre 44% pour les hommes indépendants.

 

Ces premiers résultats sont corroborés par l’Enquête sur les conséquences financières et psychologiques de la crise du coronavirus sur les travailleur.se.s indépendant.e.s, conduite par la Faculté des HEC (UNIL) et l’institut KOF de l’ETHZ auprès de 1000 indépendant·e·s et chef·fe·s d'entreprise[2], bien que cette analyse ne fasse pas de distinction entre le genre. Elle confirme que les secteurs les plus touchés se trouvent parmi ceux dans lesquels les femmes sont principalement actives, avec des  pertes de 90% pour les coiffeurs et l’industrie des cosmétiques de ‑75% dans la santé et de 70% dans les secteurs de l’art et de la culture. Elle montre aussi que si la moitié des indépendant.e.s déclarent avoir vu leur revenu familial diminuer, parfois jusqu’à 75% en cas de fermeture complète de leur entreprise pendant la période de confinement, ce sont les indépendant.e.s actif.ve.s dans la branche de la coiffure et des cosmétiques qui ont été les plus touchés, 88% d’entre eux ayant connu une baisse du revenu du ménage répartis comme suit: 32% indiquant une baisse de revenu et 56% indiquant une baisse conséquente de revenu.

 

La première vague de la pandémie de Covid-19 et le semi-confinement ayant entraîné des changements importants dans l’organisation du travail et de la vie familiale et ayant affecté différemment les femmes et les hommes, notamment chez les indépendantes, le groupe socialiste demande au Conseil d’Etat d’effectuer une analyse des effets et des conséquences de la crise sanitaire sensible au genre, afin de répondre notamment aux questions suivantes :

 

  • Quelle est la proportion des femmes qui a bénéficié des différentes mesures mises en places en fonction du type de mesure (RHT, des aides à fonds perdu, des subsides, etc.) et du statut professionnel salarié.e.s  indépendant.e.s  ?
  • L'évolution du taux chômage selon le genre et le statut professionnel (salarié.e / indépendant.e) ?
  • La répartition des aides allouées aux indépendants en fonction du genre et du secteur économique ?
  • Est-ce que le système de soutien mis en place par le CE a été équitable à l’égard du genre ?

 

[1] Le Panel suisse de ménages (PSM)  interroge annuellement tous les membres des ménages d’un échantillon aléatoire suivi dans le temps, ce qui permet d’observer le changement social, notamment la dynamique de l’évolution des conditions de vie en Suisse.
https://forscenter.ch/wp-content/uploads/2020/11/forspapers_2020-1_refle_etal.pdf

[2] Die Schweizer Selbständigerwerbenden in der Covid19-Pandemie. Marius Brülhart, Jeremias Kläui, Rafael Lalive, Tobias Lehmann und Michael Siegenthaler. HEC Lausanne, Universität Lausanne, KOF, Konjunkturforschungsstelle, ETH Zürich

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Cendrine CachemailleSOC
Muriel Cuendet SchmidtSOC
Pierre DessemontetSOC
Eliane DesarzensSOC
Carine CarvalhoSOC
Claire Attinger DoepperSOC
Sébastien CalaSOC
Salvatore GuarnaSOC
Delphine ProbstSOC
Valérie InduniSOC
Stéphane BaletSOC
Olivier GfellerSOC
Amélie CherbuinSOC
Isabelle FreymondSOC
Julien EggenbergerSOC
Jean-Claude GlardonSOC
Jean TschoppSOC
Taraneh AminianEP
Daniel TrollietSOC
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Stéphane MontangeroSOC
Cédric EchenardSOC
Yves PaccaudSOC
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