Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 17 novembre 2020, point 13 de l'ordre du jour

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Rapport de la commission - 19_PET_040 - Daniel Ruch

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M. Daniel Ruch (PLR) — Rapporteur-trice

Je vous relate, de façon succincte, le rapport de la commission, car je pense que les députés de la région voudront prendre la parole sur ce sujet. La Commission thématique des pétitions a siégé le jeudi 13 février 2020 pour traiter cet objet. M. Jérôme Marcel, le secrétaire de la commission, a tenu les notes de séance et nous le remercions pour son travail.

Depuis de nombreuses années, on constate une augmentation du bouchon au carrefour du Pontet, respectivement à la rue du Villars, à Ecublens. Avec les nouveaux quartiers dans la région, les Hautes Ecoles et notamment l’EPFL, on constate en effet une augmentation sensible de la population dans l’Ouest lausannois et la région d’Ecublens, en particulier. En engorgeant cet axe, tout le centre d’Ecublens et les points clés de la commune se trouvent bloqués. Cette situation est intenable en raison de la pollution, des risques pour les piétons et cyclistes, et les questions se reportent sur le passage à niveau.

Parallèlement au Postulat Alexandre Rydlo et consorts (16_POS_218), renvoyé au Conseil d’Etat en 2018, cette pétition montre que la population est inquiète et souhaite un changement de cette situation. Les buts de la pétition sont :

  • Convaincre le Grand Conseil de la nécessité de trouver une solution pour désolidariser la route et le M1 – anciennement le tramway du sud-ouest lausannois (TSOL) – dans le but que le Grand Conseil demande au Conseil d’Etat de l’intégrer au cahier des charges du mandat d’étude, pour lequel 800’000 francs ont été accordés par le Grand Conseil.
  • Que cette désolidarisation sous quelque forme que ce soit – faire passer la route en dessous ou en dessus du M1/TSOL – puisse être retenue dans le Plan de l’agglomération Lausanne-Morges (PALM) 2024.
  • Que les travaux puissent être réalisés avant l’ouverture des jonctions autoroutières prévues, car selon les études d’impact, il y aura une augmentation de la circulation de l’ordre de 30% sur cet axe, même s’il y a une réduction globale au niveau de l’agglomération ; c’est une vision que les pétitionnaires soutiennent.

La thématique développée par cette pétition est la même que celle traitée par le postulat Alexandre Rydlo déjà cité. L’étude exploratoire traitera donc de la question du carrefour du Pontet et de l’ensemble des interfaces entre le M1 et le réseau routier.

Après délibération, la commission propose de soutenir la pétition, afin que soit étudiée la question de l’ensemble du trafic routier et du M1 dans cette périphérie lausannoise, le carrefour du Pontet y compris. C’est par 7 voix contre 2 voix favorables au classement et 2 abstentions, que la commission vous recommande le renvoi de la pétition au Conseil d’Etat.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Stéphane Masson (PLR) —

Permettez-moi de déclarer mes intérêts. Ancien municipal des travaux et des infrastructures de la ville d’Ecublens, j’habite juste ici en face, à 600 mètres du Centre de congrès où nous siégeons aujourd’hui, en bordure de la ligne du M1. Permettez-moi également de relever toute la symbolique qui lie la pétition signée par plus de 1500 personnes au lieu de son traitement, l’EPFL à Ecublens. Nous sommes assis ici au beau milieu de ce qui était un champ de colza, dans les années soixante. Il a cédé sa place à une ville – l’EPFL – elle-même desservie par un bus, à ses débuts, puis par le M1, et peut-être un jour directement par le train.

Pour l’heure, à défaut de rêver d’un train et peut-être d’une gare souterraine, penchons-nous sur le quotidien des gens du coin, à savoir la problématique liée aux passages à niveau du M1, et en particulier au niveau du carrefour du Pontet, soit trois arrêts plus loin en direction de Renens. Certes, ceux qui sont venus ce matin au Swiss Tech en métro, depuis Renens, diront qu’on ne voit pas bien où se situe le problème. Bien sûr, je dois vous demander de vous projeter dans un quotidien hors pandémie, où se côtoient, aux heures de pointe, automobilistes, cyclistes et piétons, dans un carrefour de centre-ville bloqué toutes les cinq minutes par les barrières du passage à niveau du métro, lui-même saturé. Je vous demande également de comprendre que la pétition qui nous occupe n’émane pas d’un milieu automobiliste, mais d’habitants qui n’en peuvent plus et s’inquiètent d’une situation chaotique, portant atteinte à la mobilité quelle qu’elle soit, à la sécurité, ainsi qu’à l’environnement.

Les pétitionnaires demandent une désolidarisation du M1 et de la route. En d’autres termes, ils demandent de faire passer le métro sous le carrefour, comme le font d’ailleurs la plupart des métros urbains, voire peut-être au-dessus du carrefour, mais en tout cas plus au milieu du carrefour. Il ne s’agit pas d’enlever le métro pour permettre une augmentation du trafic ! Avec ou sans jonctions autoroutières à Ecublens et à Chavannes, le problème demeure : nous sommes ici en ville. Il s’agit de dire « non » à une stratégie du chaos censée dissuader les usagers de la route d’emprunter le carrefour du Pontet. Trop d’années ont passé, trop de bâtiments ont été construits, pour se satisfaire de la situation actuelle. Il serait inconvenant de sacrifier le centre d’Ecublens pour réduire le trafic dans l’ensemble de l’Ouest lausannois. Le M1 est saturé, c’est un fait. En sortant du Swiss Tech, vous aurez d’ailleurs tout loisir de l’entendre crisser dans son long virage à l’entrée de l’EPFL. Ce crissement pourrait être éliminé par une réduction de la vitesse du métro, mais celui-ci a une cadence à tenir, qui se traduit par son passage toutes les cinq minutes au carrefour du Pontet, contre douze minutes dans les années huitante, à l’époque de sa conception. Force est de constater aujourd’hui que la saturation du carrefour du Pontet est inhérente à la saturation du M1 que nous avons tous admise. Il conviendra donc de l’intégrer dans l’étude exploratoire de l’évolution du métro M1 et de son intégration dans l’Ouest lausannois. Rappelons-nous qu’une étude, pour un montant de 800’000 francs, a été votée l’année dernière.

Je conclurai en rappelant que si le TSOL, comme on l’appelait à ses débuts, devait être réalisé aujourd’hui, il serait en grande partie enterré, comme le sont et le seront le M2 et le M3. Un passage à niveau, c’est obsolète, ça pollue et c’est dangereux. Rendons au Pontet son pont ou plutôt son tunnel et soutenons la pétition, pour le bien de toute une région.

M. Daniel Trolliet (SOC) —

Je suis membre de la Commission des pétitions. Après avoir entendu les pétitionnaires et les représentants de l’Etat, je vous encourage à soutenir cette pétition, qui a le mérite de demander une étude globale de tous les trafics sur cet axe particulièrement chargé du canton.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

Le Grand Conseil prend la pétition en considération, à l’unanimité.

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