Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 5 mars 2024, point 8 de l'ordre du jour

Texte déposé

Une chercheuse de l’Université de Lausanne a annoncé, via les réseaux sociaux, sa volonté de « ne plus collaborer avec des institutions israéliennes, quelles que soient la nationalité ou la religion des chercheurs impliqués dans le projet, jusqu’à la fin de l’occupation de la Palestine ».

 

Cette prise de position semble en contradiction avec le message de solidarité de l’UNIL publiée le 13 novembre dernier envers les populations du Proche-Orient qui disait : « En tant qu’institution universitaire, l’UNIL exprime sa solidarité toute particulière pour les communautés scientifiques, universitaires et étudiantes exposées à cette situation. Elle exprime en premier lieu son empathie pour tous les membres de sa communauté qui sont directement affectés, ou dont les proches, amis et familles sont exposés dans leur pays. »

 

Si cette chercheuse indique avoir usé de sa liberté académique pour prendre cette décision, l’article 15 al. 3 LUL précise que « l'indépendance des activités d'enseignement, de recherche et de publication est garantie dans les limites des devoirs inhérents aux différentes fonctions. Elle doit être explicitement sauvegardée en cas d'engagements contractuels ».

 

J’ai dès lors l’honneur de poser au Conseil d’Etat les questions suivantes :

 

  1. La liberté académique de cette chercheuse lui permettait-elle de prendre la décision de ne pas collaborer avec une université israélienne ? 
  2. Les communications de ce type ne sont-elles pas cadrées par l’Université, en d’autres termes est-il permis à une chercheuse de communiquer via sa page Instagram sans doute plus suivie pour son activité de politicienne que de chercheuse ?
  3. La direction de l’Unil était-elle au courant de la prise de position de cette chercheuse ?
  4. Si oui, comment se positionne-t-elle par rapport à celle-ci, notamment au vu de son message de solidarité du 13 novembre dernier ?
  5. Quelles sont les règles de collaboration de l’Unil avec des universités sises dans des pays faisant partie d’un conflit, notamment la Russie, ou qui, par exemple, ne respecteraient pas les droits de l’homme ?

 

D’avance je remercie le Conseil d’Etat pour ses réponses.

Conclusion

Souhaite développer

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Blaise VionnetV'L
Marc-Olivier BuffatPLR
Georges ZündPLR
Chantal Weidmann YennyPLR
Philippe GermainPLR
Guy GaudardPLR
Gérard MojonPLR
Jean-Franco PaillardPLR
Stéphane JordanUDC
Bernard NicodPLR
Jean-Luc BezençonPLR
Jacques-André HauryV'L
John DesmeulesPLR
Cédric WeissertUDC
Alexandre BerthoudPLR
Laurence CretegnyPLR
Regula ZellwegerPLR
Alain CornamusazUDC
Jean-Daniel CarrardPLR
Thierry SchneiterPLR
Sergei AschwandenPLR
Charles MonodPLR
Grégory BovayPLR
Oscar CherbuinV'L
Yann GlayreUDC
Jean-Louis RadiceV'L
Carole DuboisPLR
Mathieu BalsigerPLR
Marc MorandiPLR
David VogelV'L
Olivier PetermannPLR
Loïc BardetPLR
Florence GrossPLR
Jean-Rémy ChevalleyPLR
Carole SchelkerPLR
Olivier AgassisUDC
Jean-François CachinPLR
Laurence BassinPLR
Nicolas SuterPLR

Document

24_INT_39-Texte déposé

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Florence Bettschart-Narbel (PLR) —

Une chercheuse de l’Université de Lausanne (UNIL) a annoncé, via les réseaux sociaux, sa volonté de ne plus collaborer avec des institutions israéliennes, quelles que soient la nationalité ou la religion des chercheurs impliqués dans le projet, et ce, jusqu’à la fin de l’occupation de la Palestine. Cette prise de position semble en contradiction avec le message de solidarité de l’UNIL envers les populations du Proche-Orient, publié le 13 novembre dernier, qui disait notamment : « En tant qu’institution universitaire, l’UNIL exprime sa solidarité toute particulière pour les communautés scientifiques, universitaires et étudiantes exposées à cette situation. » Si la chercheuse indique avoir usé de sa liberté académique pour prendre cette décision, l’article 15, alinéa 3, de la Loi sur l’Université de Lausanne (LUL) précise que « L’indépendance des activités d’enseignement, de recherche et de publication est garantie dans les limites des devoirs inhérents aux différentes fonctions. Elle doit être explicitement sauvegardée en cas d’engagement contractuel. »

J’ai donc l’honneur de poser au Conseil d’Etat quelques questions à ce sujet :

  • La liberté académique permet-elle à une chercheuse de prendre la décision de ne pas collaborer avec une université israélienne ?
  • Les communications de ce type ne sont-elles pas cadrées par l’Université ?
  • La direction de l’UNIL était-elle au courant de cette prise de position ?
  • Si oui, comment se positionne-t-elle par rapport à la prise de position, notamment au vu de son message de solidarité du 13 novembre dernier ?
  • Quelles sont les règles de collaboration de l’UNIL avec les universités sises dans des pays faisant partie d’un conflit – je pense notamment à la Russie, mais aussi à l’Ukraine, par exemple – ou qui ne respecteraient pas les Droits de l’Homme ?

Je remercie d’avance le Conseil d’Etat pour ses réponses.

M. Laurent Miéville (V'L) — Président-e

L’interpellation est renvoyée au Conseil d’Etat qui y répondra dans un délai de trois mois.

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