Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 30 novembre 2021, point 30 de l'ordre du jour

Document

Texte adopté par CE - R-CE INT Vionnet 21_INT_73 - publié

Transcriptions

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M. Blaise Vionnet (V'L) —

Je remercie le Conseil d’Etat de sa réponse à mon interpellation. Je constate que l’abaissement de l’âge du dépistage du cancer du côlon à 40 ou 45 ans relève d’une ordonnance fédérale et je salue la démarche de la Ligue suisse contre le cancer d’avoir fait la demande d’une extension de l’âge du dépistage jusqu’à 74 ans. Je reste néanmoins dubitatif face à la réponse du canton à propos du dépistage des moins de 50 ans. Le canton parle d’une faible fréquence de ces cancers avant 50 ans ; cela représente néanmoins une vingtaine de nouveaux patients par an pour la tranche d’âge entre 40 et 49 ans, contre une soixantaine dans la tranche d’âge entre 70 et 74 ans. C’est l’argument que le canton a présenté, en disant « il y a beaucoup plus de gens plus âgés et ce sont ceux-là qu’il faut dépister ». Cet argument ne me satisfait pas, car il s’agit de dépister de jeunes adultes entre 40 et 50 ans, qui ont une espérance de vie beaucoup plus grande.

D’autre part, le canton, dans sa réponse, dit : « La solution appropriée de cette population plus jeune reste le dépistage opportuniste, qui permet de cibler les personnes considérées à risques. » Cette phrase m’interpelle : c’est un peu le serpent – ou le coloscope - qui se mord la queue. En effet, le dépistage opportuniste dans les populations dites à risques était insuffisant et ne fonctionnait pas ; c’est justement la raison pour laquelle un dépistage systématique a été introduit. Par conséquent, je suis surpris que le canton propose de revenir à un dépistage opportuniste qui, on le sait, fonctionne moins bien, voire pas du tout. Dès lors, on pourrait imaginer que le canton finance un dépistage uniquement basé sur la recherche de sang dans les selles, tous les deux ans, au lieu de la coloscopie ; c’est prouvé, c’est efficace au niveau médical et au niveau économique. Il semble que le Danemark ait adopté cette position et envoie tous les deux ans, par la poste, à la population à risques, des tests pour faire la recherche de sang dans les selles. Peut-être pourrions-nous prendre exemple sur le Danemark ? Je ne serais pas surpris que l’âge du dépistage du colon chez les jeunes revienne sur le tapis d’ici quelques années.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Philippe Vuillemin (PLR) —

J’abonde évidemment dans le sens de M. Vionnet. Par-dessus le marché, je pense que les tests dont il vient de parler, que j’utilise depuis plusieurs années - ou disons depuis qu’ils sont facilement accessibles, me confrontent toujours aux formulaires que le patient a reçus dans le cadre de ce dépistage systématique. Ces formulaires posent deux-trois questions, mais ils n’ont pas de rubrique que le médecin pourrait cocher en disant « oui, un test de détection de sang dans les selles a été fait  ». J’avais abordé ce problème avec Unisanté, il y a bientôt trois ans, en me recommandant de créer un formulaire un peu plus affiné, mais il reste toujours le même. Le sommet, c’est que si l’on n’utilise pas ce formulaire auquel on ne peut pas donner de bonne réponse, le patient reçoit un formulaire quelques mois plus tard en lui rappelant qu’il devrait aller faire un dépistage. Cette histoire de formulaires a l’air d’être anecdotique, je le concède, mais c’est un peu comme pour le formulaire de Transport Handicap : on a le sentiment qu’aussi longtemps que dans une institution donnée, le dernier formulaire n’a pas été envoyé, on continue à utiliser les formulaires qui existent et voilà. Est-ce une saine économie ? Je n’en sais rien. Est-ce parfois stupide ? Sûrement… Il est incroyable que l’on ne puisse pas dire : « ce formulaire est dépassé et nul ; on le bazarde et on le remplace par quelque chose d’utile et efficace. » Eh non ! Quelque part, quelqu’un décide que l’on utilisera le formulaire, peut-être même après sa retraite, mais en tout cas jusqu’à épuisement des stocks ; cela a un côté vraiment ridicule !

Mme Rebecca Ruiz (C-DSAS) — Conseiller-ère d’Etat

Je ne vais pas entrer dans un détail clinique que je ne maitrise pas. Toutefois, je sais que ce sujet tient à cœur à certaines personnes. Je vous propose donc d’organiser une petite séance, pas forcément à la Commission de santé publique, mais plutôt une séance ad hoc avec Unisanté qui a la charge du projet de prévention dans le domaine du cancer du côlon, pour traiter la question du formulaire, ainsi qu’éventuellement la question des tests que vous avez évoquée.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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