Point séance

Séance du Grand Conseil du mercredi 30 juin 2021, point 24 de l'ordre du jour

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RC - 20_POS_215 maj - M. Fonjallaz

RC - 20_POS_215 - MIN - Mme Aminian

Objet et développement

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M. Pierre Fonjallaz (VER) — Rapporteur-trice de majorité

La commission s’est réunie le 30 octobre 2020. La cheffe du Service de la promotion de l’économie et de l’innovation, la cheffe de la Division Management et transport de la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR) ainsi que M. Leuba représentaient les services de l’Etat.

Le postulant nous explique la difficulté d’exécuter un choix modal différent de celui de la voiture, pour aller pratiquer un sport et particulièrement les sports d’hiver qui demandent beaucoup de matériel. Le choix du transport public pose souvent un problème auquel sont confrontées les familles, particulièrement celles avec des enfants en bas âge. Peu d’éléments suffiraient pour rendre le choix plus pratique. Le postulat vise ainsi à réfléchir aux aménagements qui faciliteraient l’accès aux stations de montagne par les transports publics, par exemple, la mise à disposition d’un endroit chaud pour se changer, des lieux sur place pour stocker ou louer du matériel, des compartiments dans les transports suffisamment grands pour le matériel ou des offres combinées également attractives.

La discussion se résume à demander à l’Etat ce qu’il pourrait faire pour améliorer la situation du transfert modal de la voiture aux transports publics, comme le demande le postulant. Les réponses montrent que l’Etat investit déjà pour les remontées mécaniques et le développement du sport dans les régions de montagne, et qu’il n’a pas la possibilité d’intervenir pour des aménagements de train ou de gare, au départ des remontées mécaniques ou pour intervenir sur des forfaits. Il ne peut avoir qu’un rôle incitatif. Une telle démarche concerne des acteurs privés, soit des sociétés de remontées mécaniques, des propriétaires d’hôtels, des compagnies ferroviaires, des magasins de sport ou autres. Ils doivent s’organiser entre eux pour proposer des infrastructures ou des billets combinés. Malheureusement, les moyens financiers sont souvent limités.

Il est également précisé que les Alpes vaudoises souhaitent se positionner comme des montagnes facilement accessibles en transports publics, que cette direction a déjà été prise, mais qu’il faut du temps pour que les changements se fassent. Le postulant précise que l’on trouve des stations mieux organisées – à Champéry, par exemple – et que l’Etat dépense beaucoup pour la voiture, pour des aides aux agrandissements de parkings au départ de remontées mécaniques et qu’il pourrait s’investir plus pour les transports publics. La voiture sera toujours privilégiée, dans cette situation.

M. Leuba rappelle – et il est suivi par la majorité de la commission – que l’Etat peut inciter, mais qu’il n’a ni l’autorité ni la possibilité d’intervenir financièrement sur les infrastructures ou sur les offres combinées. En conclusion, la commission recommande au Grand Conseil de ne pas prendre en considération ce postulat, par 4 voix contre 2 et aucune abstention.

Mme Taraneh Aminian (EP) — Rapporteur-trice de minorité

Accéder à la montagne pour y pratiquer un sport avec tout l’équipement nécessaire, qui peut être lourd et encombrant, relève d’un choix cornélien pour celles et ceux qui ne disposent pas d’une voiture ou qui ne souhaitent pas s’y rendre en voiture, et encore plus pour les familles avec des enfants en bas âge. Il existe pourtant des lieux où le choix modal du transport public pourrait être rendu facile avec peu de moyens, à l’exemple de ce que l’on trouve dans plusieurs stations valaisannes. Si plusieurs stations vaudoises connaissent un système de location de casiers à la saison, leurs locaux sont le plus souvent rustiques et peu adaptés aux exigences d’aujourd’hui, alors qu’un local chauffé avec un casier à la journée permettrait de satisfaire le plus grand nombre. L’Etat a beaucoup investi en infrastructures touristiques et de transport. Si aucun effort facilitant l’accès en transports publics n’est fait, une partie de la population ne pourra jamais en profiter, ou seulement avec difficulté. Cela veut-il donc dire que ces investissements seraient accessibles seulement aux usagers et usagères de voitures ? Il faut aussi relever que les ménages n’en possédant pas sont de plus en plus nombreux. Il y donc un intérêt d’égalité de traitement dans ce projet. L’Etat a le pouvoir de fixer des objectifs de transfert modal et d’encourager d’autres modes de mobilité. Il pourrait ainsi soutenir d’autres aménagements accueillants que des parkings à l’entrée des stations. Nous souhaitons donc que le Conseil d’Etat examine les possibilités d’aménagements qui faciliteraient aux adeptes de sports de montagne l’accès aux stations, avec par exemple la mise à disposition de locaux pour se changer.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Julien Eggenberger (SOC) —

Garantir à toutes et tous un accès aux activités de loisirs en montagne, permettre à chacune et chacun de s’aérer et de pratiquer des loisirs et, en passant, de profiter des infrastructures financées par les pouvoirs publics : de quoi avons-nous besoin pour garantir cela ?

  • D’une bonne desserte : des améliorations à venir ont été annoncées et il est important de le relever, mais des progrès restent à faire.
  • De véhicules adaptés : des remplacements prévus dans le domaine ferroviaire sont évidemment positifs, mais la capacité de chargement de vélos, par exemple, n’est pas toujours suffisante et dans certains trains et les bus, des efforts doivent encore être renforcés.
  • Des équipements adaptés dans les interfaces, car c’est probablement sur cet aspect que le manque est le plus aigu. Deux aspects doivent être développés : des locaux pour se changer qui soient chauffés, propres et équipés de sièges, des casiers louables à la journée ou, encore mieux, compris dans les forfaits qui donnent accès aux infrastructures. Je précise qu’il ne s’agit pas des casiers connus depuis longtemps et louables à la saison, qui correspondent à d’autres besoins.

Certains pensent probablement qu’il s’agit de détails ou peut-être qu’il faut laisser du temps au temps – ou aux acteurs concernés – mais il me semble que notre ambition peut être plus élevée. Comme pour de nombreux aspects, sans cohérence, les mesures ne permettent pas vraiment d’avancer ou d’effectuer les changements nécessaires. Dans les villes vaudoises aujourd’hui, une moitié des ménages n’a pas de voiture. Comment faire que ces ménages bénéficient aussi des sites extraordinaires à disposition dans notre canton, sans voiture ? Comment permettre à une famille d’aller skier d’une manière simple, sans voiture ? Comment éviter qu’une expérience compliquée provoque un basculement vers l’automobile ? Si vous avez une excellente desserte, mais que vous galérez pour un transbordement, que vous devez vous changer dans un local qui ressemble plus à un vieux garage congelé qu’à un vestiaire accueillant, vous renoncerez la prochaine fois. Si vous prévoyez un magnifique parcours à vélo, en famille, mais que vous échouez à embarquer facilement votre matériel dans le bus ou simplement par manque de place, vous y renoncerez la prochaine fois.

Plus prosaïquement, j’aimerais souligner que le soutien public aux infrastructures touristiques et de loisirs est important, en termes de volume aussi. Il me semble donc légitime d’attendre un effort visant à permettre un accès facilité à toutes et tous. Ce soutien vient évidemment en appui à des entités privées, mais il me semble, au vu du soutien que les pouvoirs publics leur apportent, qu’elles pourraient soutenir ces efforts. Je relève les efforts considérables que ces sociétés ont consacrés pour gérer les parkings, le déneigement, les navettes et le personnel sur place. A un moment, il devient difficilement compréhensible que des efforts équivalents ne soient pas faits pour les usagers et usagères qui choisissent un mode de transport durable. Il ne s’agit pas de créer un traitement privilégié, mais de rétablir un peu d’égalité de traitement.

Certaines stations font des efforts particuliers, par exemple la station de Villars – j’ai pu le constater dernièrement. Comment convaincre et encourager les autres stations à s’emparer de cette question ? Comment toucher toutes les destinations des Alpes, des Préalpes et du Jura ? Quelle est la vision que le Conseil d’Etat a de ces questions ? J’ai étudié attentivement toutes les planifications en cours – Alpes Vaudoises 2020, par exemple – et les projets, intentions, tout ce qui existe, mais à aucun moment on ne voit de mesures concrètes. Contrairement à ce qui a été évoqué en commission et dans le rapport de cette dernière, à aucun moment on ne voit de mesures concrètes sur ces interstices, ces petits détails qui rendent tout possible. Pour que tout ceci ne reste pas théorique, j’ai envoyé une photographie pour montrer dans quelles conditions on accueille des familles dans une des principales stations du canton.

* Insérer image.

Vous voyez les conditions d’accueil des familles qui veulent se rendre dans une des stations dans lesquelles, l’année dernière, on a décidé du plus gros investissement de soutien aux infrastructures de transport de remontées mécaniques. Voilà les conditions d’accueil des familles ou des touristes qui veulent se changer dans un local. Je pense qu’on peut avoir une plus grande ambition pour le tourisme, dans notre canton. C’est ce que je vous invite à faire avec ce postulat. Merci de votre soutien.

Mme Anne-Laure Métraux-Botteron (VER) —

Le report modal est un maillon important pour limiter nos émissions de gaz à effets de serre. Il représente un avantage pour les habitants des régions qui seront ainsi moins impactées par les nuisances sonores liées aux voitures. Il est également important que l’ensemble de la population puisse bénéficier d’un accès aux stations de montagne, y compris les amateurs de ski ne possédant pas de voiture. Au vu de ces différents avantages, je vous recommande de renvoyer ce postulat au Conseil d’Etat afin que le transport en train vers les stations de montagne soit valorisé.

Mme Florence Bettschart-Narbel (PLR) —

Ce postulat nous pose deux problèmes. Tout d’abord, sur le fond, sur la question pratique. J’entends bien que, pour éviter les gaz à effet de serre, il faut éviter de prendre sa voiture. Il faut pourtant bien se rendre compte que quand on a par exemple deux enfants encore petits, que l’on va skier toute la journée et que la fin de la journée est souvent déjà assez pénible, devoir encore prendre le train et passer deux heures dans les transports publics peut finalement gâcher la bonne humeur consacrée à une journée à la montagne. Je crois que l’on oublie parfois beaucoup, à gauche de l’hémicycle, le côté pratique des choses. Il est aussi lié à la longueur des trajets qui peuvent être encore allongés par la prise des transports publics, notamment quand on va à la montagne. Pour me rendre depuis chez moi à La Barboleuse – un lieu que je connais bien – je mets 50 minutes en voiture et une heure et demie en train, voire un peu plus suivant les correspondances. Cela a évidemment un impact assez fort sur le choix de prendre les transports publics pour aller dans des stations de montagne.

Un deuxième élément, surtout, nous pose un gros problème : la question de la compétence. Est-ce vraiment à l’Etat de Vaud de dire : « Aujourd’hui, dans telle station, vous devez construire des casiers, dans telle autre, vous devez ajouter ceci ou cela en bas de la télécabine. » Ce n’est pas à l’Etat de Vaud de le faire, mais à l’évidence aux communes, aux stations touristiques, aux associations intercommunales qui gèrent ce genre de lieux. Ce n’est pas à nous, députés, d’aller dire aux communes ce qu’elles doivent faire dans ce domaine. Le groupe PLR refusera la prise en considération de ce postulat et nous vous remercions de suivre la majorité de la commission.

M. Daniel Ruch (PLR) —

Mme Bettschart a quasiment dit tout ce que je voulais vous dire. Je pense quand même que, quand on veut aller skier en famille, on choisit une station de ski dans laquelle arrive un train, comme à Leysin, Villars ou Bretaye qui sont desservies par train au départ d’Aigle. Après, si c’est le problème de porter les skis, il suffit d’aller dans une station ayant un magasin de ski, de louer sur place et de laisser le matériel le soir, et c’est réglé. Je ne sais même pas pourquoi on continue à "bringuer" avec le ski : avec le réchauffement de la planète, il n’y aura bientôt plus de neige ! (Rires.)

M. David Raedler (VER) —

Cette dernière remarque est particulièrement incisive et juste ! Effectivement, si on ne prend pas de mesures afin de favoriser les transports publics, notamment dans le cadre de la mobilité des loisirs et en particulier pour la montagne, il est clair que, tout bientôt, vos skis serviront à descendre sur la rocaille et malheureusement pas sur de la neige fraiche et belle, comme on aime la voir sur nos beaux sommets.

Un élément très important vient d’être mis en avant par Mme Bettschart : le côté pratique de la voiture pour les loisirs. C’est là que réside tout le problème. Lorsque vous avez une voiture, il est évident que vous allez plus facilement pouvoir transborder vos enfants – quitte à les occuper pendant la route, ce qui n’est pas gagné. Vous transborderez également plus facilement vos skis et tout votre équipement, que vous allez pouvoir conserver comme tout le reste, dans votre voiture, pendant que vous profitez des pistes de ski. Sur ce point, l’Etat a un rôle à jouer afin de rendre attractifs les transports publics, en tout cas aux endroits où ils arrivent. Car M. Ruch a lui aussi mis en évidence un point important : il est évident que si vous allez dans la plaine du vide où aucun transport public n’arrive, on ne vous demandera pas d’y aller nécessairement à pied. Par contre, lorsque vous vous rendez dans une station de ski atteignable par transports publics, il est bien mieux et dans l’intérêt de toutes et tous – ainsi que de nos monts enneigés – d’y aller en transports publics.

Il a aussi été demandé pourquoi l’Etat de Vaud devrait prendre une initiative sur ce point, et pas les CFF, les communes ou d’autres exploitants de lignes de transports publics et de petits trains. C’est essentiel, car c’est dans les mains de l’Etat de Vaud que reposent également toutes les compétences et surtout toutes les responsabilités en matière de routes, de pollution, de coût des accidents ou de la pollution et plus généralement en matière de surcharge de notre réseau routier. Je peux faire appel à vos souvenirs remontant à cet hiver. Rappelez-vous toutes et tous des images de la station de Leysin techniquement submergée par un nombre de voitures ahurissant, avec des personnes qui se parquaient dans tous les bords possibles et des bouchons se comptant en dizaines de kilomètres pour y arriver : ce sont des visions que l’on ne doit pas voir, que personne n’a intérêt à voir. Car comme M. Ruch l’a dit, il y a des moyens de transports publics pour parvenir à cette station très bien reliée. Et pourtant, les personnes ont pris la voiture, parce que c’était plus pratique avec les enfants, avec tout le matériel de ski, précisément parce que les moyens prévus par le postulat n’étaient pas là ! Si l’on veut rendre le transport public attractif pour les loisirs, face à la voiture, il faut absolument avoir des moyens de garde, des moyens qui rendraient les transports publics agréables et utiles. C’est exactement ce que le postulat vise. C’est là un point qui ne devrait pas faire l’objet d’une politique, car il est dans l’intérêt général de favoriser les transports publics lorsqu’ils peuvent l’être, pour les rendre plus favorables et utiles que la voiture. Ainsi que ma collègue vous l’a déjà dit, les Vertes et les Verts vaudois vont soutenir ce postulat et vous appellent très clairement à faire de même pour l’intérêt de nos monts enneigés.

M. Sergei Aschwanden (PLR) —

L’idée que présente le postulat de M. Eggenberger est louable. Toutefois, je crois qu’il faut remettre l’église au milieu du village. Permettez que je présente mes intérêts : je suis responsable d’une destination touristique et je me réjouis que M. Eggenberger en parle de façon très positive. Ainsi, on peut constater qu’avec une volonté communale et régionale et avec l’appui de l’Etat de Vaud, les choses peuvent se faire, dans le bon sens. Je tiens également à préciser que s’il y a une volonté commune entre des communes, une région et l’Etat de Vaud, ce dernier participe au financement. Je crois donc pouvoir dire – M. le conseiller d’Etat pourra me corriger si je dis une bêtise – que ce n’est pas le rôle de l’Etat que de s’immiscer dans la planification régionale. C’est là un premier point.

J’aimerais apporter un exemple concret. Aujourd’hui, vous pouvez prendre le train à Lausanne, changer une seule fois à Bex, pour vous rendre sur le domaine skiable de Villars-Gryon, respectivement à Bretaye à 1800 mètres d’altitude, en une heure et demie. J’espère que cet exemple est suffisamment concret pour vous montrer que des efforts sont consentis. Dans le rapport de majorité, il est clairement expliqué que, jusqu’en 2023, les transports publics doivent se mettre à niveau par rapport aux conditions imposées pour le transport de personnes, y compris des personnes handicapées. Là aussi, des efforts sont consentis pour répondre à cette demande. J’aimerais aussi ajouter l’exemple de la commune d’Ollon qui, consciente des efforts à fournir pour optimiser la desserte, en termes de transports publics, a augmenté les cadences de transports vers la montagne pour pouvoir rendre l’expérience client beaucoup plus agréable et adéquate. De plus, une desserte supplémentaire a été apportée pour pouvoir justement s’arrêter devant les télécabines.

Il me semble également qu’on fait un amalgame entre des entités publiques et des entités privées. Aujourd’hui, la grande majorité des remontées mécaniques sont des entités privées. Il est de leur responsabilité de décider si elles souhaitent investir, ou non, dans des infrastructures citées en exemple, entre autres, par M. Eggenberger. Je pars du principe que ce n’est pas le rôle de l’Etat de s’immiscer dans la grande stratégie d’investissement de l’entreprise privée. Un autre amalgame est aussi fait aujourd’hui : on confond le soutien de l’Etat à l’exploitation – comme cela a été très justement dit dans le rapport de la commission – et des investissements dans des infrastructures. Là aussi, des fonctionnements sont mis en place avec les prêts prévus dans la Loi sur le développement économique (LADE), respectivement même des prêts à fonds perdu de la part de l’Etat de Vaud. Donc si une entité privée telle que les remontées mécaniques, comme cela a été le cas pendant le projet des Alpes vaudoises 2020, décide d’investir, l’Etat est prêt à cofinancer et à aider à la mise en place de nouvelles infrastructures. Je ne vois donc pas pourquoi il y aurait forcément besoin d’avoir un postulat pour faire un tel état des lieux, sachant justement que différentes possibilités existent. Et d’ailleurs, cela ne se limite pas uniquement aux remontées mécaniques, mais à tout investissement dans les Alpes vaudoises destiné à des activités touristiques. J’en prends pour exemple le centre de bain thermal à Villars pour lequel on a profité d’un soutien de l’Etat de Vaud. Ce dernier a la volonté de développer le tourisme des quatre saisons, donc de pouvoir aussi répondre à la problématique du réchauffement climatique. Dans ce domaine également, vous pouvez avoir des soutiens étatiques, autant cantonaux que fédéraux. Pour toutes ces raisons, je ne peux que vous inciter à accepter le rapport de majorité et donc de classer ce postulat. Vive les loisirs !

M. Julien Eggenberger (SOC) —

Je me permets de réagir à certains éléments mentionnés. Peut-être est-il aussi utile de relever que les loisirs en montagne ne sont pas seulement le ski. On espère que cela le restera pendant longtemps, mais il y a d’autres loisirs dont je ne vous donne pas la liste maintenant. Deux interventions m’ont fait réagir. Quand Mme Bettschart – une députée de la même ville que moi – explique que, ma foi, il s’agit d’une donnée du problème et qu’il ne sera jamais pratique de faire autrement que d’aller à la montagne en voiture, cela me pose un problème quant à l’égalité de traitement des contribuables de ce canton. Madame Bettschart, si dans les villes vaudoises, près d’un ménage sur deux n’a pas de véhicule, en suivant votre logique, on admet qu’un ménage citadin sur deux n’aura pas accès aux infrastructures que nous finançons depuis le Grand Conseil. J’estime donc important de le relever.

Je remercie M. Aschwanden pour son intervention qui tranche par rapport aux autres, n’étant pas du tout caricaturale. Elle montre une conscience des enjeux de positionnement et des enjeux du secteur touristique vaudois. Il a d’ailleurs implicitement reconnu que l’Etat devait jouer un rôle, même s’il y des divergences sur la nature du rôle à jouer. Si l’on fait un parallélisme avec le programme « Alpes Vaudoises 2020 », on voit bien que l’Etat a contribué à sa conception et à son financement. Nous aimerions que, dans le projet suivant, la thématique dont nous discutons en ce moment s’y retrouve. C’est la raison pour laquelle il est important de soutenir le postulat aujourd’hui.

M. Laurent Miéville (V'L) —

J’interviens très rapidement pour contribuer à ce débat, en tant qu’utilisateur des infrastructures situées entre Aigle, les Mosses, les Ormonts et Leysin, que j’ai eu l’occasion de parcourir à vélo, en voiture et voiture électrique, en train, mais pas encore à pied. Je suis un praticien et j’aime tester le système. Les arguments qui visent à attribuer la responsabilité aux communes et aux privés sont effectivement justes, mais il est aussi important que ces acteurs soient proactifs, car il reste encore des problèmes de transport à résoudre. En descendant de la région des Mosses, on constate par exemple souvent des bouchons. Donc oui, il faut peut-être accepter la responsabilité des privés et des communes, mais il faut vraiment les encourager à agir, parce qu’il est effectivement nécessaire de trouver les moyens de transport les plus respectueux possible pour que nous puissions continuer à profiter de pistes enneigées, ces prochaines années.

M. Philippe Leuba — Conseiller-ère d'État

Quand on dit que, dans ce canton, on fait tout pour la voiture et pas grand-chose pour les transports publics, c’est rigoureusement inexact : les investissements dans les programmes de transports publics sont colossaux.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

Le Grand Conseil refuse la prise en considération du postulat par 71 voix contre 53 et 1 abstention.

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