Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 15 février 2022, point 20 de l'ordre du jour

Document

Texte adopté par CE - R-CE INT Christen 21_INT_59 publié

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. Jérôme Christen (LIBRE) —

Se rendre sur le site Internet mentionné du Plan d’études romand (PER), c’est le mal de crâne assuré ! De manière générale, j’aimerais exprimer ma compassion pour les enseignants et les élèves qui subissent ce jargon. En lisant cette réponse, j’ai pensé à une citation de l’écrivain Paul Morand qui date de 1937 : « A voir ce que l’école exige aujourd’hui de nos fils, je me demande combien de pères seraient capables d’être des enfants. » C’est évidemment aussi valable pour les filles et les mères, mais, dans le contexte historique, on axait plutôt sur les fils. Le Conseil d’Etat affirme pourtant sans plaisanter que la direction pédagogique de la Direction générale de l’enseignement obligatoire (DGEO) et de la pédagogie spécialisée veille avec constance à être comprise de leurs destinataires. Je suis heureux d’apprendre que la DGEO se donne de la peine, mais comment dit à l’école : « Elle se donne la peine, mais en a. »

Je prends acte du fait que le document n’était pas destiné aux enfants, mais ne suis qu’à moitié rassuré : d’une part, on est en droit d’attendre d’un document destiné aux parents, qui transite par les élèves, leur soit aussi compréhensible et, d’autre part, on nous dit que le document incriminé est la page de garde d’une évaluation qui vise à fournir aux professionnels et aux parents des élèves la liste des objectifs sur lesquels portera une évaluation. Or, il est évident que la logorrhée de la DGEO est difficile à comprendre, même pour des parents de langue maternelle française ayant une formation de bon niveau. Je n’ose imaginer comment vont pouvoir comprendre ceux qui ne disposent pas de ces atouts. Pour une école qui se veut inclusive, cela me semble au contraire exclusif ! Dans ce contexte, il ne faut guère s’étonner que des parents perdent pied – et des enfants aussi. Nous sommes donc heureux d’apprendre que le département en charge de la formation a lancé des travaux pour une application des principes du facile à lire et à comprendre (FALC). Mais ne serait-il pas plus simple d’apprendre aux auteurs de ces textes d’aller à la source, en essayant de faire comprendre aux étudiants de la HEP qu’utiliser un langage accessible au commun des mortels est plus utile que de devoir faire de nouvelles rédactions adaptées ? Ne serait-il pas plus simple de demander aux auteurs de ces documents de modérer leurs exercices de haute voltige intellectuelle élitiste ? Je ne peux qu’encourager Mme la cheffe du département à agir en ce sens, si nous voulons limiter la fracture scolaire.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est ouverte.

Mme Cesla Amarelle — Conseiller-ère d’Etat

Ce document cité dans un courrier des lecteurs et qui a été envoyé à des élèves ne leur était évidemment pas destiné. Ce document n’avait jamais eu pour destinataires des enfants ou des parents d’élèves. Comme vous le savez, à la HEP comme dans tout corps de métier, il y a des codes. On utilise des termes et un jargon qui appartiennent à la profession enseignante. Lorsqu’ils sont communiqués à l’extérieur, ces termes donnent évidemment auxdits documents une apparence un peu particulière. Je précise que les enseignants n’ont pas le monopole de ces codes. Les médecins, les juristes et les quincailliers adoptent aussi des codes qui permettent à ces professions d’apporter un certain nombre d’acquis et de pratiques quasiment automatiques qui leur permettent d’avoir les ressorts nécessaires pour bien faire leur métier. C’est dans cette optique qu’il y a un certain nombre de codes, que vous appelez du « jargonnage », mais qui permettent parfois d’avoir des concepts plus facilement discutés entre pairs et qui permettent aux enseignants de faire leur travail correctement.

Monsieur le député, nous portons un œil attentif aux documents communiqués aux enfants et aux parents. Nous avons adopté un processus des principes FALC qui permet, lorsque la DGEO s’adresse aux parents, d’appliquer ces principes afin de rendre nos courriers compréhensibles. Pour la suite, les enseignants de l’établissement concerné ne feront pas des copier-coller du PER qui n’est pas destiné aux élèves pour communiquer avec ces derniers sur les objectifs d’évaluation qui leur sont destinés.

Mme Laurence Cretegny (PLR) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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