Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 8 décembre 2020, point 18 de l'ordre du jour

Texte déposé

Lors de sa conférence de presse du 28 octobre 2020, le Conseil fédéral a annoncé qu’il sera possible, dès le 2 novembre 2020, d’utiliser, en plus des PCR actuellement employés, les tests rapides antigéniques pour déterminer si une personne est infectée par le Covid. Ces tests permettent de savoir en quelques dizaines de minutes si une personne est positive.

 

Le projet de modification de l’ordonnance 3 sur les mesures destinées à lutter contre le coronavirus (Ordonnance 3 COVID-19) prévoit, à son article 24 al. 1 lit. b), que ces tests peuvent notamment être effectués dans les pharmacies.

 

Or, selon les contacts pris avec la Société vaudoise de pharmacie, le Canton de Vaud a décidé de n’intégrer les pharmacies que dans un deuxième temps.

 

Cette décision est incompréhensible, alors que la pandémie explose et que l’on sait aujourd’hui que c’est par le triptyque « Tester – Tracer – Isoler » que nous pourrons ensemble lutter efficacement contre l’explosion des cas.

 

La Suisse, et à fortiori le Canton de Vaud, en comparaison internationale, ne teste pas assez. Les centres de dépistage sont aujourd’hui débordés, impliquant pour les personnes concernées, parfois plusieurs heures d’attente avant d’attendre un à trois jours pour obtenir les résultats. Tout cela ne contribue pas à une gestion efficace de la lutte contre la pandémie.

 

Les tests rapides complètent la stratégie de dépistage actuelle (PCR) afin de réaliser plus de tests et d'obtenir les résultats plus vite.  Une généralisation des tests rapides contribuera à endiguer la pandémie. Son déploiement aura des effets préventifs. Les cas positifs pourront en effet être rapidement identifiés et traités. Ce qui contribuera à éviter que le personnel dans des domaines comme la santé, l'éducation ou la sécurité soit inutilement exposé à des risques.

 

Les pharmaciens, par l’intermédiaire de la Société vaudoise de pharmacie, se disent prêts à assumer cette tâche, et ce dans l’intérêt de tous. Ils ont, depuis le mois d’avril, proposé plusieurs fois leur aide pour le processus de tests, sans réponse positive du Canton. Dans leurs activités actuelles, ils ont déjà mis en place de nombreuses procédures, par exemple en matière de vaccination, qui soulagent notamment les cabinets médicaux. Leurs compétences peuvent être des ressources complémentaires indispensables pour répondre à la nécessité de tester plus.

 

Le Canton de Fribourg a, par exemple, déjà communiqué que les pharmaciens fribourgeois, habilités par la Direction de la santé et des affaires sociales du canton, seraient formés dès le 9 novembre pour pouvoir, dès mi-novembre, tester en pharmacie.

 

Il n’est plus l’heure d’attendre et de mettre des chicanes administratives à ceux qui peuvent contribuer à cette lutte.

 

Fort de ce constat, le Grand Conseil demande au Conseil d’Etat d’autoriser le plus rapidement possible les pharmaciens vaudois à effectuer des tests rapides antigéniques.

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Anne-Lise RimePLR
Chantal Weidmann YennyPLR
Olivier PetermannPLR
Carole SchelkerPLR
Nicolas Croci TortiPLR
Florence GrossPLR
Carole DuboisPLR
Josephine Byrne GarelliPLR
Alain BovayPLR
Jean-François CachinPLR
Maurice NeyroudPLR
Gérard MojonPLR
Georges ZündPLR
Christine ChevalleyPLR
Catherine LabouchèrePLR
Aurélien ClercPLR
Rémy JaquierPLR
Daniel RuchPLR
Pierre-François MottierPLR
Jean-Marc GentonPLR
Guy GaudardPLR
Nicolas SuterPLR
Claude MatterPLR
Pierre-André RomanensPLR
Jean-Daniel CarrardPLR
Sergei AschwandenPLR
Daniel MeienbergerPLR
François CardinauxPLR

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La résolution étant accompagnée de 28 signatures, la présidente ne demande pas l’appui de 20 députés.

Mme Florence Bettschart-Narbel (PLR) —

Lors de sa conférence de presse du 28 octobre 2020, le Conseil fédéral a annoncé qu’il serait possible, dès le 2 novembre 2020, d’utiliser en plus des tests PCR actuellement employés, des tests rapides antigéniques pour déterminer si une personne est infectée par le COVID, des tests qui permettent de savoir en quelques dizaines de minutes si une personne est positive.

Le projet de modification de l’Ordonnance 3 COVID-19 sur les mesures destinées à lutter contre le coronavirus prévoit à son article 24, alinéa 1, lettre b, que ces tests peuvent notamment être effectués dans les pharmacies. Or, selon les contacts pris avec la Société vaudoise de pharmacie (SVPh), le canton de Vaud a décidé de n’intégrer les pharmacies que dans un deuxième temps. Cette décision est incompréhensible alors que la pandémie explose. En effet, nous savons aujourd’hui que c’est par le triptyque « tester, tracer, isoler » que nous pourrons ensemble lutter efficacement contre l’explosion des cas. La Suisse, et a fortiori le canton de Vaud, en comparaison internationale, ne testent pas assez. En outre, le délai d’attente des résultats peut s’étendre jusqu’à trois jours. Tout cela ne contribue pas à une gestion efficace de la lutte contre la pandémie. Les tests rapides complètent la stratégie de dépistage actuel PCR afin de réaliser plus de tests et d’obtenir les résultats plus vite ; leur généralisation contribuera à endiguer la pandémie. Leur déploiement aura des effets préventifs, et les cas positifs pourront en effet être rapidement identifiés et traités. Cela contribuera à éviter que le personnel, dans des domaines comme celui de la santé, de l’éducation ou de la sécurité soient inutilement exposés à des risques.

Les pharmaciens, par l’intermédiaire de la SVPh, se sont dits prêts à assumer cette tâche, et ce, dans l’intérêt de tous. Depuis le mois d’avril, ils ont proposé plusieurs fois leur aide pour le processus de testage, mais sans réponse positive du canton. Dans leur activité actuelle, ils ont déjà mis en place de nombreuses procédures, par exemple en matière de vaccination, ce qui soulage notamment les cabinets médicaux. Leurs compétences peuvent constituer des ressources complémentaires indispensables pour répondre à la nécessité de tester davantage. Dans ce contexte, le canton de Fribourg a par exemple communiqué que les pharmaciens fribourgeois, habilités par la Direction de la santé et des affaires sociales du canton, seraient formés dès le 9 novembre pour pouvoir, dès mi-novembre, tester en pharmacie. Il n’est plus l’heure d’attendre et de mettre des chicaneries administratives à ceux qui peuvent contribuer à cette lutte.

Fort de ce constat, le Grand Conseil demande au Conseil d’Etat d’autoriser le plus rapidement possible les pharmaciens vaudois à effectuer des tests rapides antigéniques.

Enfin, dans l’intervalle, j’ai constaté que le canton avait autorisé un certain nombre de pharmacies à mener ces tests. Toutefois, le site Internet présentant les endroits où cela est possible n’est pas à jour. Par ailleurs, j’ai aussi le sentiment que beaucoup de pharmacies sont débordées par les questions qui leur sont posées à ce sujet. Ainsi, une meilleure information sur les pharmacies où il est possible de se faire tester me semble judicieuse, raison pour laquelle je maintiens ma résolution, et ce malgré les avancées dans ce domaine.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

Mme Rebecca Ruiz (C-DSAS) — Conseiller-ère d'État

La résolution qui vous est soumise aujourd’hui porte sur la mise à disposition de tests rapides en particulier dans les pharmacies. Les tests rapides ont pu être homologués grâce à une étude menée par Unisanté en septembre et en octobre. Si ces tests permettent d’obtenir un résultat dans les 15 minutes, l’étude a aussi permis d’établir qu’ils étaient un peu moins sensibles qu’un test PCR. Il est donc fondamental, en cas de test positif, que le contact tracing  puisse avoir lieu, que le résultat soit transmis de manière automatique à la personne concernée pour que cette dernière puisse remplir sans délai le formulaire qui permettra d’établir ses contacts ou du moins de les transmettre directement par téléphone lorsque le contact sera pris par l’équipe du traçage.

En comparaison intercantonale, notre canton possède une infrastructure de tests dense, particulièrement en comparaison avec Fribourg, qui n’a qu’un seul centre de tests, alors que le canton de Vaud en comptait, à ce moment-là, 20. C’est pour ces raisons que le canton a opté pour une stratégie de déploiement par étapes, en privilégiant le déploiement de la filière cantonale, en se basant sur l’expérience d’autres cantons qui a montré que l’intégration des pharmacies dans le dispositif a parfois soulevé des difficultés. En outre, la charge administrative sur les officines se devait aussi d’être la plus simple possible.

Le Département de la santé a toujours partagé l’objectif d’une mise à disposition de tests auprès des pharmacies, et tout a été mis en œuvre pour que ce déploiement se fasse aussi vite que possible, dans le respect des exigences mentionnées. Les premiers tests en pharmacie ont eu lieu mardi dernier, avec la première ouverture, à Rolle. Aujourd’hui, 29 pharmacies ont été validées, quand d’autres — une quinzaine — sont en attente de validation. L’Office du Médecin cantonal a traité en priorité les projets dans les zones du canton où il n’y avait pas de centres de test dans les environs pour permettre un maillage plus fin du territoire et un accès rapide pour les personnes concernées.

Avec les cabinets médicaux, cette stratégie nous permet d’avoir, à l’heure actuelle, 69 lieux où les Vaudois peuvent être testés, dont 54 qui pratiquent des tests antigéniques rapides et 15 les PCR. Ce résultat réjouissant a dû être accompagné pour garantir une formation idéale et des lieux de tests sûrs. Pour ce faire, mon département s’en préoccupe depuis maintenant plus d’un mois, comme le savait très bien le président de la SVPh, y compris au moment où vous avez déposé votre résolution, puisque j’ai eu toute une série de contacts personnels avec ce dernier pour lui dire comment nous comptions mettre en place le système.

Dès le lundi 9 novembre, une consultation a été adressée aux pharmacies du canton pour connaître le nombre de celles qui étaient intéressées ainsi que le nombre de personnes à former. Ensuite, l’Office du Médecin cantonal a demandé aux pharmacies intéressées de s’inscrire formellement auprès de la Pharmacienne cantonale en tenant compte également des éléments en lien avec la gestion des flux des patients. En effet, une entrée séparée de la pharmacie est nécessaire ou alors des locaux dédiés, des exigences liées à ces derniers comme l’aération, l’air frais, la ventilation qui ne doit pas être en circuit fermé. Ainsi, un concept de cours a été mis sur pied en collaboration avec l’Ecole de la Source, car contrairement aux médecins, les pharmaciens ne sont pas formés à effectuer des frottis nasaux pharyngés ; ils ne connaissent d’ailleurs pas non plus le système des déclarations de maladies transmissibles à l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). Le premier cours a eu lieu il y a dix jours, et les tests ont commencé directement après.

En conclusion, l’introduction des tests rapides en pharmacie n’a pas été une chose aisée, car cela a nécessité des précautions pour garantir la sécurité des employés des pharmacies, mais aussi celle des clients habituels. Par conséquent, il n’a prévalu aucune volonté de ralentir la venue de ces tests, bien au contraire. Avec l’introduction des tests rapides, nous disposons d’un outil supplémentaire pour combattre le virus. J’en profite pour rappeler le message des autorités vaudoises : en cas de soupçon ou de doute sur votre état de santé, il faut faire le « corona-check », aller se faire tester sans attendre. Le réseau de tests est dense et peut tout à fait répondre à la demande de la population. Sur la question de la mise à jour du site, cela est en cours, que vous acceptiez ou non la résolution.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

La résolution est adoptée à une large majorité.

La séance est levée à 17 h. 10.

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