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Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 25 mai 2021, point 21 de l'ordre du jour

Texte déposé

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Rapport de la commission_viticulture vaudoise

Objet et développement

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M. Cédric Echenard (SOC) — Rapporteur-trice

Le postulat commence par présenter la situation viticole avant le coronavirus, qui rencontrait déjà quelques problèmes : une baisse de la consommation en Suisse et une surproduction au niveau mondial, alors que les acteurs viticoles étrangers ont tendance à pousser à l’exportation. La Suisse étant encore dotée de moyens importants, elle demeure une clientèle potentielle intéressante. Plusieurs commissaires expriment que des actions marketing devraient être entreprises du côté de la Suisse allemande pour y faire augmenter la consommation de vins vaudois. Les moyens pour y arriver sont larges et c’est à l’Etat d’investir dans cette promotion. Afin de pouvoir gagner quelques parts de marché, les vins vaudois devraient plutôt se vendre avec une appellation « Provenance du canton de Vaud » plutôt que par région. Il est nécessaire de fédérer les vignerons vaudois, plutôt qu’ils se fassent concurrence pour quelques parts de marché en Suisse orientale. Il faudrait par ailleurs viser une gamme supérieure pour mieux positionner les vins vaudois. L’instauration d’une task force serait une des pistes, sans remettre en cause la mission de l’Office des vins vaudois (OVV). Le Parlement devrait aussi prendre position sur les questions portées dans ce postulat. La commission recommande au Grand Conseil, à l’unanimité des membres présents, de prendre le postulat en considération et de le renvoyer au Conseil d’Etat.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Maurice Neyroud (PLR) —

Depuis le dépôt de ce postulat en juin 2020, la situation de la viticulture a évolué, mais pas dans un sens positif. Le confinement est toujours en place, la concurrence avec les vins étrangers est chaque jour plus aigüe et les vins vaudois doivent faire de la place à un nouveau millésime qui, malgré un printemps pluvieux et plutôt frais, va arriver d’ici quelques mois. Je tiens pourtant à souligner que le canton n’est pas resté les bras croisés et que le monde viticole salue les efforts faits pour soutenir la branche. L’opération Welqome, l’abandon de 90 % de la taxe de l’OVV sont deux actions fort bienvenues et appréciées.

La Suisse reste attractive, avec un pouvoir d’achat au-dessus de la moyenne et les importateurs de vin l’ont bien compris. Vous l’aurez d’ailleurs constaté vous-même : il ne se passe pas de semaine sans que nous soyons tous confrontés à une offre vantant les vins étrangers dans nos boîtes aux lettres. Le comble est que certaines de ces publicités utilisent l’image de nos vignobles pour vendre leur vin, avec parfois une grande et magnifique photo de vignobles en terrasses, sur laquelle on peut voir des bouteilles de vin étranger. Cette manière de faire est inadmissible et frise l’arnaque vis-à-vis du consommateur. Cinquante millions, c’est la somme des montants de marketing investis en Suisse par et pour les vins étrangers, dont une grande partie proviennent des pouvoirs publics des pays et même de l’Union européenne ! Ces offres proposent des vins à des prix que la viticulture vaudoise ne peut pas et ne pourra jamais concurrencer. Les exigences suisses tant en matière économique qu’écologique, les coûts de main d’œuvre et le prix des terres font que le prix de production d’un kilo de raisin est trop élevé pour être concurrentiel. Pourtant, le prix de vente de ce kilo de raisin a chuté de près de 30 % en quelques années et les producteurs puisent dans leurs réserves pour résister.

Quant à la consommation, les croyances qui laissent à penser qu’elle a augmenté pendant la pandémie sont fausses. Au contraire, la consommation de vin en Suisse a baissé entre 2019 et 2020 de 5,9 %. Fort heureusement – et c’est une bonne nouvelle – cette baisse s’est faite en totalité sur les vins étrangers. Si la pandémie a plutôt eu l’effet d’une baisse générale de la consommation, il y a aussi eu un report d’achats sur les vins suisses. Force est donc de constater qu’une tendance à la consommation locale et aux circuits courts s’est fait sentir. Hélas, je crains que les habitudes aient la vie dure et que sitôt la liberté retrouvée, le réflexe de la pizza et du pot de vin italien ne reprenne la place perdue. Pour soutenir les produits de notre canton, l’Etat peut aider financièrement, mais aussi en soutenant voire en offrant des conditions permettant d’améliorer ce marché en pleine évolution. Les lois en vigueur sont strictes, souvent trop strictes, et nous sommes face à des contradictions. D’un côté, on veut mettre en valeur un paysage inscrit au patrimoine de l’UNESCO, mais de l’autre on interdit toute dégustation payante dans les vignes. On veut favoriser un œnotourisme, mais la Loi sur les auberges et débits de boissons impose des règles trop contraignantes. On veut un vignoble exemplaire, mais on interdit d’utiliser les cabines de vignes pour faire de l’œnotourisme. Ces quelques exemples montrent que le canton a tout en mains, ou du moins certaines cartes à jouer pour soutenir la viticulture. J’incite donc le Conseil d’Etat à se pencher sur les questions posées dans ce postulat, confirmées à l’unanimité par la commission. En bref, je vous incite toutes et tous à soutenir ce postulat et à le renvoyer au Conseil d’Etat.

M. Maurice Gay (PLR) —

Bien entendu, je soutiens ce postulat et son renvoi au Conseil d’Etat. J’aimerais encourager le Conseil d’Etat à être très attentif aux propositions de l’interprofession qui lui arriveront prochainement. C’est un vrai souci de la viticulture et vu l’annonce du groupe Schenk d’une diminution de l’encavage de certains viticulteurs, un vrai problème se pose dans les vracs de la viticulture vaudoise. Certaines propositions arriveront probablement aux oreilles du Conseil d’Etat et j’espère qu’il s’y montrera ouvert.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

Le Grand Conseil prend le postulat en considération à l'unanimité.

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