Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 15 février 2022, point 9 de l'ordre du jour

Texte déposé

En Suisse, le deuil périnatal touche un couple sur quatre. La mort périnatale regroupe toutes les pertes de fœtus, d’embryons ou de bébés dès la conception et jusqu’à la naissance du bébé. Elle peut également concerner les morts d’enfants survenant dans les premiers mois de vie. Les principales formes de pertes de grossesse sont la grossesse extra-utérine, la fausse-couche ou encore la mort fœtale in utero, l’interruption médicale de grossesse (IMG), l’interruption volontaire de grossesse (IVG), le décès durant ou après la naissance.

La perte d’un bébé en cours de grossesse ou durant les premiers mois de vie représente un véritable deuil. Trop souvent encore ce deuil est tabou dans notre société alors qu’il est vécu fréquemment comme un véritable traumatisme pour les futurs parents mais surtout pour les futures mères.

Ce type de deuil peut paraître anodin sur le long terme ou facile à gérer car ce petit être n’est pas encore né. Cela n’est malheureusement pas le cas, car le deuil périnatal peut avoir des conséquences importantes sur la santé mentale des futurs parents et peut engendrer du stress lors de la prochaine grossesse. Il ressort des discussions[1] avec des femmes ayant subi une perte périnatale, qu’elles ressentent surtout le besoin de faire appel à un soutien psychologique et qu’elles regrettent l’absence presque totale d’informations à ce sujet. Il convient de souligner qu’elles recherchent bien souvent un soutien sporadique et immédiat, auprès d’une personne spécialisée dans ce type de deuil et non un soutien sur le long terme.

 

Au vu de la problématique abordée ci-dessus, la soussignée, au nom de l'Intergroupe F, demande au Conseil d’Etat d’étudier la possibilité de mettre en œuvre les mesures suivantes et de dresser un rapport à ce sujet.

  • Créer un observatoire cantonal sur la thématique de la mort périnatale afin de monitorer la question (notamment l’impact sur la santé mentale) et ainsi de mieux accompagner ce deuil, notamment en vue d’éventuelle(s) future(s) nouvelle(s) grossesse(s)
  • Mettre en place et de manière rapide une ligne téléphonique spécifique au deuil périnatal et accessible à large échelle aussi bien en termes d’heures d’ouverture que d’informations fournies aux parents endeuillés
  • Mettre en place au niveau cantonal un dispositif permettant de soutenir psychologiquement les parents endeuillés, notamment en soutenant les associations actives dans le domaine
  • Renforcer la formation et la sensibilisation du personnel soignant sur le deuil périnatal

 

 

 

 

 

 

 

[1] L’association naîtr’étoile est une des seule association qui traite de cette thématique - https://www.naitretoile.ch/

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Stéphane MontangeroSOC
Carine CarvalhoSOC
Circé Barbezat-FuchsV'L
Julien EggenbergerSOC
Léonard Studer
Olivier Epars
Christine ChevalleyPLR
Céline MisiegoEP
Muriel ThalmannSOC
Graziella SchallerV'L
Blaise VionnetV'L
Sergei AschwandenPLR
Pierre WahlenVER
Sébastien CalaSOC
Céline BauxUDC
Sylvie PodioVER
Yannick MauryVER
Cendrine CachemailleSOC
Muriel Cuendet SchmidtSOC
Sonya ButeraSOC
Valérie InduniSOC
Sylvie Pittet BlanchetteSOC
Séverine EvéquozVER
Anne-Sophie BetschartSOC
Cédric EchenardSOC
Aliette Rey-MarionUDC
Maurice Mischler
Alice GenoudVER
Didier LohriVER
Anne Baehler Bech
Josephine Byrne GarelliPLR
Yves PaccaudSOC
Rebecca JolyVER
Felix StürnerVER
Delphine ProbstSOC

Document

22_POS_3-Texte déposé

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Anne-Laure Métraux-Botteron (VER) —

En Suisse, le deuil périnatal touche un couple sur quatre. La mort périnatale regroupe toutes les pertes de fœtus, d’embryon ou de bébé dès la conception, jusqu’à la naissance du bébé et elle peut également concerner les décès d’enfants survenant dans les premiers mois de vie. La perte d’un bébé en cours de grossesse ou durant les premiers mois de vie représente un véritable deuil ; trop souvent encore, ce deuil est tabou, dans notre société, alors qu’il est fréquemment vécu comme un traumatisme par les futurs parents, et surtout les futures mères. Ce type de deuil peut paraître anodin sur le long terme, ou facile à gérer, car le petit être n’est pas encore né. Malheureusement, ce n’est pas le cas : le deuil périnatal peut avoir des conséquences importantes sur la santé mentale des futurs parents et peut engendrer du stress pour la prochaine grossesse. Il ressort des discussions avec des femmes ayant subi une perte périnatale qu’elles ressentent surtout le besoin de faire appel à un soutien psychologique et qu’elles regrettent l’absence presque totale d’information à ce sujet. Il convient de souligner qu’elles recherchent bien souvent un soutien sporadique et immédiat auprès d’une personne spécialisée dans ce type de deuils et non un soutien sur le long terme.

Au vu de la problématique, je demande au Conseil d’Etat, au nom de l’Intergroupe F, d’étudier la possibilité de mettre différentes mesures en place, telles que

  • créer un observatoire cantonal sur la thématique de la mort périnatale afin de mieux monitorer cette question et notamment l’impact sur la santé mentale ;
  • mettre en place de manière rapide une ligne téléphonique spécifique au deuil périnatal et accessible à large échelle, aussi bien en termes d’heures d’ouverture que d’information fournie aux parents endeuillés ;
  • mettre en place un dispositif permettant de soutenir psychologiquement les parents endeuillés, notamment en soutenant les associations actives dans ce domaine ;
  • renforcer la formation et la sensibilisation du personnel soignant sur le deuil périnatal et dresser un rapport à ce sujet.
Mme Laurence Cretegny (PLR) —

Le postulat, cosigné par au moins 20 membres, est renvoyé à l’examen d’une commission.

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