Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 19 janvier 2021, point 18 de l'ordre du jour

Document

Texte adopté par CE - Interpellation José Durussel

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

M. Durussel est aujourd'hui absent. En temps normal, j'aurai sursis à ce point de l'ordre du jour. Toutefois, étant donné que nous avons une unité de matière entre les points 17, 18 et 19, M. Durussel a accepté que nous traitions cette réponse du Conseil d'État à son interpellation en son absence.

M. Maurice Treboux (UDC) —

(remplaçant M. José Durussel, absent) Mon collègue José Durussel étant absent aujourd'hui, il m'a demandé de remercier le Conseil d'État et ses divers services pour les réponses précises apportées à son interpellation. Toutefois, au vu de la temporalité de la rédaction des réponses de ces trois interpellations, soit presque trois mois avant l'attaque du 23 juillet 2020 d'un loup sur un veau de l'alpage Riondaz-Derrière, dans la combe des Amburnex et comme exploitant et voisin direct, permettez-moi de vous faire part de mes réflexions. J'ai eu la chance de visionner cette attaque filmée en caméra thermique par la Fondation Jean-Marc Landry et j'ai régulièrement été informé des mesures prises. Deux parcs de nuit ou parcs de protection ont rapidement été mis en place sur les deux alpages des Riondes, avec la collaboration active des membres du syndicat d'alpage de Marchissy. Ces aménagements ont certes un coût fixe mais ce sont bien les déplacements des troupeaux, matin et soir, qui représentent un travail complémentaire considérable et budgétisé, pour 2021, à 75 francs par jour, soit 9000 francs par saison et par entité. Madame la conseillère d'État, pouvez-vous nous garantir que ces deux alpages pourront compter sur le même soutien que durant la saison précédente ?

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est ouverte.

M. Jean-Luc Chollet (UDC) —

Tout comme les réponses aux deux autres interpellations, ces trois objets suscitent quelques réflexions d'ordre général. Je remarque plusieurs points communs avec la position des uns et des autres lors de la votation sur la révision de la Loi sur la chasse. Je déplore le fait que les rats des villes se désintéressent de plus en plus des réalités des rats des champs, sans parler de ceux de la montagne, et aient un vision de plus en plus idéalisée du rapport de l'homme avec la nature et en particulier de celui qui la travaille. Cette situation va jusqu'à ouvertement poser la question de la légitimité du paysan de montagne, c'est-à-dire les bovins et les moutons, par rapport aux grands prédateurs — lynx, ours et loups. J'entends ici et là — à Lausanne, je suis mélangé à une population citadine et à des réflexions purement urbaines — dans la pesée des intérêts, mettre ces animaux au même titre, dans leur légitimité de l'occupation des territoires de montagne, que des animaux agricoles, qui eux non seulement entretiennent les pâturages de montagne, sont indissociables du tourisme, préviennent contre les avalanches et les feux de broussaille et contribuent à ce que l'on appelle la biodiversité — un mot que j'utilise avec certaines précautions mais qui est devenu un terme sacralisé par la nouvelle génération. Ces animaux de pâturage ont une importance fondamentale et on les met en jeu par rapport aux grands prédateurs.

J'ai aussi beaucoup de peine avec les termes utilisés. Alors que la détention d'animaux dit de « rente » obéit à des critères liés au bien-être des animaux auxquels je m'associe mais qui dans leur application deviennent de plus en plus tâtillons et qui font pleurer dans les chaumières en montrant tel ou tel animal de rente dans une situation de faiblesse, de blessure ou de maladie — ce qui peut arriver dans n'importe quel élevage — nous avons un tout autre langage s'agissant des attaques de ces animaux par rapport aux gibiers et aux animaux de rente, notamment les moutons. Nous parlons pudiquement de « prélèvement », de « masse critique », soit tant de moutons tués par un seul loup, pour pouvoir sortir les fusils. Cela a été dit auparavant mais sans faire de sentimentalisme, il n'est pas admissible de devoir achever des animaux qui ont été torturés, blessés, étripés. Ce double langage ne l'est d'ailleurs pas non plus. Il faut considérer sérieusement cette question et ce problème, il en va de la cohésion entre la plaine et la montagne ainsi que du ravitaillement indigène en produits de qualité et cela pourrait revenir d'actualité.

Mme Béatrice Métraux — Conseiller-ère d'État

Je l'ai annoncé tout à l'heure : les travaux de clôture et autres travaux de protection des pâturages seront indemnisés en 2021, comme ils l'ont été en 2020. J'espère que cela rassurera M. le député Treboux.

Mme Sonya Butera (SOC) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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