Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 7 février 2023, point 6 de l'ordre du jour

Texte déposé

Le dernier plan d’agglomération Lausanne-Morges de troisième génération (PALM) date de 2016 et il est prévu qu’il déploie ses effets jusqu’en 2025. L’élaboration et le dépôt des projets d’agglomération de cinquième génération font partie du programme de législature [1]. Pour rappel, la planification dans le cadre du PALM se réalise au sein de cinq secteurs nommés schémas directeurs, Ouest, Est, Nord, Centre lausannois et région de Morges.

 

Cette conception en étoile, initialement prévue pour améliorer les flux de pendulaires entrant et sortant du centre de Lausanne en fonction des axes structurants de transports publics, pose problème. En effet, de nombreuses personnes se rendent quotidiennement d’une branche de l’étoile à une autre. Si elles se déplacent à vélo ou en transports publics, elles sont de fait forcées de transiter par le Centre-ville, ce qui allonge d’autant la durée de leurs déplacements. Cela crée le risque d'un report modal inverse, en faveur des transports individuels motorisés, sur un réseau déjà saturé en termes de trafic.

 

A titre d’exemple, de nombreuses personnes résident sur l’axe structurant de la ligne régionale tL 60 et travaillent sur l’axe du métro M2, entre la cité hospitalière et le Biopôle. De fait, la stratégie vélo établie par le Schéma Directeur du Nord Lausannois [2] a identifié que les transversales Est-Nord-Ouest, autour du centre-ville, correspondaient à des lignes de désir fortes. Il y a donc là un potentiel réel de pendulaires qui seraient heureux d’adopter le report modal plutôt que de prendre l’autoroute. Si certaines mesures visant à renforcer le maillage au sein de la toile d’araignée de l’agglomération étaient prévues dans le PALM de troisième génération, force est de constater que la plupart d’entre elles n’ont pas été réalisées à ce jour, et les points noirs du réseau demeurent.

 

Dans ce contexte, les soussigné-e-s demandent au Conseil d’Etat de bien vouloir étudier :

  • Les leçons à tirer de l’organisation actuelle par secteurs du PALM
  • L’opportunité d’une refonte des différents secteurs dans le cadre du PALM de cinquième génération
  • Les mesures envisagées par le Conseil d’Etat pour favoriser d’autres modes de transport que le transport individuel motorisé autour du centre-ville de Lausanne, notamment pour la desserte Est-Nord-Ouest.

 

Références :

[1]  Programme de législature, page 60 point 3.2 : « Soutenir les agglomérations pour l’élaboration et le dépôt de leur projet de cinquième génération, notamment pour l’agglomération Lausanne – Morges (PALM), à déposer en 2025. »

[2]  SDNL – Stratégie régionale vélo / Mars 2018

Conclusion

Renvoi à une commission avec au moins 20 signatures

Liste exhaustive des cosignataires

SignataireParti
Anna PerretVER
Martine GerberVER
Andreas WüthrichV'L
Didier LohriVER
Sabine Glauser KrugVER
Laurent BalsigerSOC
Géraldine DubuisVER
Aurélien DemaurexV'L
Pierre FonjallazVER
Felix StürnerVER
Yannick MauryVER
Nathalie JaccardVER
Théophile SchenkerVER
Joëlle MinacciEP
Kilian DugganVER
Valérie ZoncaVER
Alberto MocchiVER
Claude Nicole GrinVER
Pierre WahlenVER
Pierre ZwahlenVER

Document

23_POS_6-Texte déposé

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
Mme Yolanda Müller Chabloz (VER) —

Le dépôt de ce postulat s’intègre dans la préparation des projets d’agglomération de cinquième génération qui peuvent être soumis à la Confédération en 2025. Le Plan d’agglomération Lausanne-Morges (PALM) fait partie des agglomérations soutenues depuis 2007. Il est structuré sur deux niveaux ; le projet d’agglomération dans son ensemble donne un cadre général et les cinq secteurs intercommunaux déclinent les orientations stratégiques.

Le principe de l’organisation en secteurs fait certainement sens et je ne le questionne pas. Cependant, après 15 ans de fonctionnement selon ce mode, on voit que cette organisation comporte aussi des défauts. Notamment, les secteurs arrivent mieux à planifier et à réaliser les mesures contenues sur leur territoire que celles qui demandent une coordination entre secteurs. De plus – je crois qu’on peut le dire – au sein même de certains secteurs, ce n’est pas toujours la grande harmonie, avec des visions parfois fortement divergentes sur la priorisation et la déclinaison des orientations stratégiques. Pourtant, à ma connaissance, l’organisation et le périmètre des secteurs n’ont jamais été questionnés en tant que tels.

Dans le texte de mon postulat, je détaille en particulier la problématique de la mobilité en étoile autour de Lausanne, et du manque de liaisons de transports publics et de voies cyclables entre les secteurs, qui permettraient de contourner le centre-ville. C’est un des problèmes renforcés par l’organisation actuelle, selon moi, mais ce n’est probablement pas le seul.

Dans le troisième axe du programme de législature (PL) intitulé « Cohésion, proximité et agilité de l’Etat », le Conseil d’Etat prévoit de « Soutenir les agglomérations pour l’élaboration et le dépôt de leur projet de cinquième génération, notamment pour l’agglomération Lausanne – Morges (PALM) ». L’idée de ce postulat est de demander que, dans le cadre de ce processus et en particulier lors de l’évaluation de la mise en œuvre des mesures des PALM des générations précédentes, le Conseil d’Etat fasse son évaluation en fonction des secteurs et qu’il questionne aussi leur efficience dans la mise en œuvre. Enfin, nous souhaitons que le Conseil d’Etat en tire des leçons, à savoir qu’en cas d’insuffisances constatées, il remette le périmètre de ces secteurs en question, pour la première fois après 15 ans. Ce serait, selon moi, une belle démonstration de la notion d’agilité prônée dans le PL.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

Le postulat, cosigné par au moins 20 membres, est renvoyé à l’examen d’une commission.

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