Point séance

Séance du Grand Conseil du mardi 20 septembre 2022, point 24 de l'ordre du jour

Document

Texte adopté par CE - R-CE INT Raedler 22_INT_32 publié

Transcriptions

Visionner le débat de ce point à l'ordre du jour
M. David Raedler (VER) —

Nous allons quitter le mode de transport individuel motorisé pour aller vers un mode public et commun de transports, à savoir le bus à haut niveau de service (BHNS) qui était prévu pour relier l’Est lausannois à l’Ouest lausannois, allant de Renens à Lutry, avec une importance fondamentale, car aujourd’hui, un des gros manques de l’agglomération lausannoise, ce sont justement les poches entrantes de l’est et de l’ouest qui sont surutilisées en termes de voitures individuels. C’est un fait : si vous prenez la route le matin entre Lutry et Lausanne, vous verrez que les bouchons se comptent en kilomètres, sans qu’il y ait des possibilités d’élargir la route ou de démolir des immeubles pour mettre d’autres pistes. A ce titre, le BHNS jouait un rôle central. Il y a toutefois un problème : la commune de Paudex a annoncé qu’elle abandonnait, sur ton territoire, les nécessités d’aménagements du BHNS. Or, ce sont des nécessités d’aménagement absolument centrales pour le projet, car un BHNS sans aménagement en site propre, c’est un bus qui est dans le trafic. Et un bus dans le trafic, c’est un bus qui ne fonctionne pas, car si vous allez à la même vitesse dans le bus que dans votre voiture individuelle motorisée, vous allez potentiellement préférer avoir vos sièges chauffants et la radio plutôt que d’être dans le bus – ce qui est malheureusement compréhensible ; c’est le risque qu’il y a avec ce projet. C’est un risque d’autant plus dommage que les communes de l’Ouest lausannois, qui par définition ont généralement moins d’entrées fiscales et de revenus que les communes de l’Est lausannois, ont non seulement validé les budgets, mais les ont aussi mis en œuvre et sont en train d’effectuer les travaux pour assurer les aménagements nécessaires au BHNS. C’est là tout le problème : à l’Ouest lausannois, on le fait ; dans la ville de Lausanne, on l’a fait ; la commune de Pully est également en train de le faire, mais cela bloque avec Paudex et Lutry. Bien évidemment, on pourrait se dire que ce n’est pas gravissime d’avoir Lutry et Paudex sur la queue du BHNS qui ne se ferait pas, mais un problème dans un point de la ligne va entraîner des problèmes et des impossibilités sur toute la ligne, parce qu’on ne va pas cumuler le nombre de bus. Et les bus qui seraient en retard dans l’Est lausannois ne vont pas vouloir rattraper leur retard sur le reste de la ligne. Cela met donc en péril l’entier du projet, projet pourtant absolument central dans le cadre du Plan d’agglomération Lausanne-Morges (PALM). Sur ce point, je remercie donc le Conseil d’Etat pour sa réponse qui exprime très bien ces risques et ces dangers. Je relève notamment un point en préambule, que j’ai trouvé particulièrement parlant, celui dans lequel le Conseil d’Etat a bien relevé que le projet des axes forts de transports publics urbains qui comprend le BHNS est un élément central « pour permettre à l’agglomération Lausanne-Morges de continuer à fonctionner correctement dans les décennies à venir. Il faut bien se rendre compte que ce n’est pas du chipotage par rapport aux transports publics. On a la chance d’avoir un réseau de transports publics qui est bon, qui est développé par le Conseil d’Etat, mais malheureusement si on veut que les agglomérations citadines de Lausanne et de Morges continuent de fonctionner, il faut absolument que ce type de projets soit mis en œuvre. La réponse du Conseil d’Etat met bien ce risque en lumière, ce qui est une bonne chose. Elle est en attente des analyses qui doivent être faites par les communes de l’Est lausannois. A ce titre, Pully semble vouloir continuer à produire les aménagements du BHNS. Il reste donc la question de Lutry et, sur ce point, j’ai une question complémentaire au Conseil d’Etat. Dans la mesure où la réponse date d’avril 2022, est-ce que depuis lors des retours sont parvenus de la part des communes concernées ? A défaut, est-ce que le Conseil d’Etat entend potentiellement faire le lien et s’assurer que des analyses soient effectivement faites ?

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est ouverte.

Mme Nuria Gorrite (C-DCIRH) — Conseiller-ère d’Etat

Monsieur Raedler, je n’ai pas d’excellentes nouvelles à vous donner, puisque les communes qui doivent reprendre la discussion pour se mettre d’accord sur un nouveau projet – puisque celui qui a été mis à l’enquête est caduc et que cela nécessite une reprise totale du projet sur le tronçon Est. Aujourd’hui, les communes ne sont pas encore parvenues à se mettre d’accord sur une solution alternative et on peut raisonnablement douter que ce soit le cas encore en l’an 2022.

Quant à l’accompagnement du Conseil d’Etat, il se fait au travers de la Direction générale de la mobilité et des routes (DGMR) qui assiste aux séances du comité de projet. Son rôle se limite à donner de l’appui et de l’information, mais il ne peut en aucun cas se substituer aux décisions que les communes sont seules habilitées à prendre sur leur territoire, s’agissant de solutions en traversée de localité. C’est évidemment à la fois la magie institutionnelle de notre pays et ses difficultés. Nous assistons aujourd’hui, impuissants, à ce défaut d’entente entre les communes quant à la priorisation à donner à ce type de projets. Je ne doute pas qu’en 2023 ces communes réussiront à comprendre les enjeux et à trouver une solution pour offrir une alternative à la voiture sur ces tronçons qui sont quand même très chargés. Le canton a la charge des projets dans la limite de ses compétences et les communes doivent jouer leur part dans la limite des leurs. C’est exactement le sens de mon intervention sur le point précédent de l’ordre du jour sur les apaisements de trafic en traversée de localité qui sont attendus pour réduire la dépendance à la voiture. Chaque institution doit faire sa part.

Mme Séverine Evéquoz (VER) — Président-e

La discussion est close.

Ce point de l’ordre du jour est traité.

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